lundi 8 août 2011

8/8/2011 requiem for a dream portishead



la “dame de la FPA” qui me guida ds ma reconversion professionnelle m’avait bien mis en garde : “c’est un travail épuisant, vous ne savez pas pas ce qui vous attend”. J’avais fait le con sur des viaducs, passé des matinés à câbler des armoires électriques dans des tunnels, j’avais senti pendant des années, cette odeur de poisson frelaté que vous collent des presses à mouler des plastiques de certaines industries, j’avais même été enfermé des journées entiéres avec des journalistes fumant, fautes d’extases pour taper leurs quotas d’articles pour des supports attrape-pub qui finissaient dans des poubelles, alors faire quelques toilettes, des lits au carré mon corps même cinquantenaire me semblait sinon prêt, du moins rôdé.
Je me trompais.
Je me trompais par ignorance de cette fatigue qui se fait prégnante non par ces seuls effets musculaires à s’occuper de corps en souffrance mais qui s’insinue dans tous les pores de votre mental quand s’insinuent la plainte répétitive, cette litanie étrange de l’inquiétude, des corps assaillis par les déprimes, les angoisses, l’effritement de la mémoire , du langage, ces priéres muettes que disent les regards, ces mutismes comme ponctuation d’une douleur sans nom. L’aide -soignant se coltine une posture particuliére. Il est au plus près, écoute, observe, encourage, il facilite l’activité du patient, cette remise en route des fonctions du corps, de cette image nouvelle de lui-même qu’a un patient opéré surtout en orthopédie et dans tous ces états rester le plus neutre possible présent mais comme “transparent”. Il y a des états de malêtre chez certaines personnes qui vous épuisent, vous absorbent une énergie vitale comme une pompe à vide.
J’ai toujours en tête ce film de bergman “l’oeuf du serpent”, une séquence particulière du film où une nurse tente d’endormir un nouveau -né qui pleure, qui pleure des heures durant et la nurse s’énerve, perd pied, tourne dans la pièce murmurant , chuchotant, priant le bébé de dormir de dormir un instant, ignorant que derrière un miroir ss teint un medecin nazi filme la scéne car ’il a placé une aiguille dans les couches qui blesse l’enfant et il attend le dénouement, le moment fou où la nurse étouffe le bébé.
La fatigue reste cet état de vide intérieur qui réclame de la pensée et souvent l’énergie manque ou en rémanence ne vous offre que des états de rêveries, de pensées imprécises.