mercredi 30 décembre 2009

june 22



les filles regardent avec ironie mes errances sur le web. Je n'emploie pas le pronom possessif car leur existence n'a que faire de cet attirail.
En cela elles sont au diapason de leur mère dont l'ironie à mon égard est aussi décapante que H3O+cl-.
Il est fort possible qu'elles n'aient pas tort. Ces digressions nombrilistes ont probablement quelques choses de pitoyables, glissement vers la vanité et de toute manière : perte de temps. Sur le web à cela s'ajoute une once d'exhibitionnisme et je pourrais continuer longuement sur ce registre.
Dissuader autrui de ses choix peut être un acte louable et généreux. Au fond nous existons en permanence dans cette situation où l'autre se fait un devoir ou un malin plaisir de vous dicter son cogito avec cette loi d'airain de ses certitudes.
Dans la sphère du privé, de l'intime, dans la sphère professionnelle, les conseilleurs sans même le cash vous alignent mode de vie, taillés sur mesure à leur mesure. Ai toujours adoré ces situations! Toujours ébahi par l'assurance avec laquelle on vous assenne des vérités de quat'sous. Dans le monde des gens de gôche, vous rencontrerez grandes dissertations moralistes et à l'épreuve des faits, la plupart du temps : personne ou coup foireux garanti. Que chacun sauve sa peau!
Quand je vois un patron de gauche : je change de trottoir! (mis à part Barco!.
Dans la vie comme dans la "création" (l'écriture pour moi), il faut avoir cette force à se foutre de l'avis des autres quels qu'ils soient. Simplement nourrir le filet fragile de sa nécessité pour ne pas dire passion. Rester solitaire avec elle, marin et son voilier contre vents et marées. Ne suis pas un écrivain. J'ai en moi la culpabilité d'être né à contre courant et inoculé le doute de n'avoir place ici bas. J'ai beau savoir que cela est faux, flou, mais la raison n'a jamais le pas sur la déraison. Ma force est un sentiment de solitude sous les étoiles, la certitude de la défaite avant le combat. Ma force est cette familiarité avec les larmes des femmes et leurs souffrances et leurs deuils. Ma force est d'avoir vu enfant l'alcool comme un placebo menteur conquérir l'esprit perdu de celle qui prenait soin de moi et nul n'était à ma place et ne s'avise à ce jour de me conter balivernes. J'ai payé le prix fort et de le savoir ne m'exonère d'aucun doute sur ce que je suis, fais ou écris et en même temps je reste poreux aux bruits des autres, à ce doux parasitage, jusqu'à ces conseils que des gamines de vingt ans me donnent sur la vie ou l'amour ignorant les kilométres de mon parcours. J'écris le temps d'une chanson immédiatement sans revenir sur le contenu comme un rayon sur mon obscurité, à la différence de bien des gens, je sais combien lourde est ma part obscure et lâchetés et trahisons et ce que je tais n'est pas ce que j'ignore mais le plus noir de moi qui me guide. Des mots friables qui m'importent et puis la culpabilité qui m'habite me referme sur mes secrets. Créer (écrire) n'est pas de mon registre pour cela il m'aurait fallu quelques certitudes et ce sentiment de démiurge à faire fi d'autrui.
Mes fondations sont sur du sables et du vent, sur des notes de musique dirait barco des notes dont seules les sonorités me portent. Non dimentica! L'esprit de sel a très tôt érodé mon énergie vitale me recroquevillant dans cet état de résistance à toute chose. Les blessures qui perdurent sont toujours moulées à des mots, à des tempi syllabiques qui scandent impunémént "ti voglio bene saï"!

dimanche 27 décembre 2009

27 decembre





j'ai acheté machinalement un livre d'henry Bauchau "le boulevard périphérique". Je tends parfois la main à des étalages,
laissant mon inconscient décidé agir. Henry Bauchau me connecte au théâtre, à la compagnie du soleil d'Ariane mouchkine, à Héléne Cixous
et à Imor. Je n'ai ni une grande culture littéraire ni une connaissance affiné du théâtre. J'y fus éveillé en rencontrant Imor qui se préparait à la mise en scéne
dans le voisinage du théâtre du soleil. Mais j'ai toujours étit attiré par l'antique, l'iliade, l'énéide, l'ancien testament.
Parfois des rencontres se tissent par l'entremise d'un livre. quand nous nous sommes croisés, elle m'a laissé l'"Antigone" d'Henry Bauchau.
Quand je l'ai eue en main (Antigone à quoi pensez vous), me suis mis à trembler comme si le présent m'offrait sa biographie. Elle pourrait être une Antigone. Elle a l'esprit guerrier, cette lucidité à manier le verbe à bon escient, à pointer le mot juste.
Quand la gravité frappe une existence, elle fait émerger l'antique en nous, cette dimension théâtrale qui dans mon esprit signifie un rendez-vous essentiel.
Vous êtes sur la scéne, la votre, le chorifée backstage narre la naissance du drame où vous êtes convoqué. Qui veut en rire garde sa liberté, son temps viendra.
La beauté d'un être s'impose en mon esprit dans des chimies singulières. Le corps reste l'écrin des secrets. L'entrevu, le pressenti, le singulier, ce qui fera effraction
d'évidence demeure insoupçonné. Le geste d'amour qui marque à jamais mon esprit est une main tenant un linge essuyant le visage en sueur de l'être aimé et cet arrêt
sur image a reconfiguré ma perception de l'amour. Un être vous tend un livre qui vous raconte au de là de lui cette part singulière qui le dépasse, le fragilise mais l'inscrit à jamais dans votre mémoire. J'avance lentement dans ce livre d'Henry Bauchau et la femme qui se dévoile à moi me raconte cette part d'elle qui la relie au livre.
Je ne connais pas ses secrets mais ce que je cherche en l'autre relève de ce magma qui fait ma complexité. La force du théâtre est de vous rappeler que vous êtes vivant : un être pensant. plus qu'un consommateur à J-4 de la bacchanale consumériste. Le théâtre ne vous parle pas de pensée unique, ce ready made de journalistes. Il s'adresse à votre être de chair par cette poésie du langage, il vous inscrit dans l'histoire humaine ce que la politique ne fait plus.
Faisais de petits présents à des collègues de couloir, intriguées : but why!
Point une question de message subliminal, d'un potlach (assez bas de gamme d'ailleurs), juste ce surlignage de ces rencontres au quotidien où chacun livre sa simple contribution à la fourmilière et pour me rappeler que nous ne sommes pas des fourmis, que dans ce temps salarié où nous sommes convoqués, se trament nos existences d'êtres vivants!

"WHERE ARE YOU NOW WHEN I NEED YOU ?

Hey Johnny, where are you now when I need you
now when I need you so bad ?
Just one word come straight from your heart
would make me feel so glad
Death and disease waltz together like starlets in this place
and I sure would like to see your honest face

Hey Eddie, where are you now when I miss you
now when I miss you like hell ?
If you were here I know you'd make me
believe again in myself
You don't owe me nothing and I'm not calling you away
so please don't feel accused when I say

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
When my head's almost exploding
and the tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do

Hey stranger where are you now when I dream about you
in nightmares every night
You are on a big wheel miles above me
almost out of my sight
And just as I wake you shout down something that sounds like
"Why are you not free ?"
but by the time I'm dressed you're just a memory

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
When my head's almost exploding
and this tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do

Hey Mama, where are you now when I hurt for you
when I hurt for you so hard ?
If you heard this song I know you - you'd come somehow
no matter how far
There's a hundred things I want to say to you
they go rushing around my head
But when we meet, like we always do
we leave the best things unsaid
and my god, isn't that lonely - isn't that lonely as hell
to know the truth always
but be too scared to tell

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
when my heart's almost exploding
and the tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do
but I do

Westbourne Park, London August 1982

On "December" 7" single

25 aout

wellcome Imor



prendre le temps de célébrer ses amis quand ceux sont vraiment des amis, ceux/celles du premier cercle, ceux/celles dont l'avis/ la vie fait sens, comme partage du sens. Ceux /celles qui ont donné preuves suffisantes, ceux/ celles qui vous comprendront sans sous titre. Chez qui vos faiblesses, vos limites ne sont pas un frein à l'essentiel. Ceux / celles qui en retour donnent chair à l'échange.
Les êtres de mon premier cercle sont peu nombreux. Le savent-ils d'ailleurs combien leur vie m'est précieuse : leurs exemples.Il y a des hommes dans ma vie qui demeurent des repères par ce que je sais ce qu'ils ont de meilleur, de plus profond, de plus radical.
Imor, tu es un de ceux!
Pour les épreuves que tu as traversé, pour ta clairvoyance devant la souffrance de l'autre, pour cette extraordinaire capacité à maintenir le cap de l'amour devant l'abysse de la perte. Pour cette faculté à intégrer les frayeurs de la perte et cette disponibilité de tous les instants à être auprès de l'aimé.
J'eusses aimé être l'homme que tu es.
Je suis heureux que tu sois le parrain d'Anna Venezia Imorina.
Qu'elle puisse avoir dans un recoin de son imaginaire l'étoile scintillante de ta présence, de ta force, de ta beauté, de ton humour.
Tu es le bienvenu!

mercredi 23 décembre 2009

10 nov/22 juin



T'étreindre et n'écouter que les pulsations de nos coeurs en émoi. Tu es en moi, en ma mémoire. Rien n'est, rien ne sera soustrait, ni les larmes qui coulent sur mon visage, ni les rires qui ont vertébré nos existences. J'ai cette chance de t'avoir eu à mes côtés aux bons moments aux seuls moments.
Je n'imagine rien de ce que tu endures, de ce que tu traverses. Nous ne nous mentirons pas , nous sommes seuls. Dans cette solitude nos pensées demeurent liens indéflectibles. Je tiens à toi michel comme je tiens à ma vie.
Oui je t'aime pour ce que tu es, pour cette générosité à savoir être présent à l'autre. Je t'aime pour la fluidité de nos échanges, direct à l'essentiel. Je t'aime pour m'avoir sauvé la vie quand je sombrais dans la folie, quand j'aurai pu tuer père et mère et ce n'était pas au figuré. Je t'aime pour nos chemins buissonniers, pour ta constance, je t'aime autant que j'ai aimé la première femme de ma vie, tu as le même éclat, la même précocité à discerner l'essentiel du futile.
Quand les mots sont dérisoires demeure la musique!
je t'embrasse

22 décembre




suis allé au ciné avec les enfants voir "le vilain", le film de dupontel!
Comme ns sommes arrivés "à la bourre", ,ous nous sommes épargnés des pop corns
: la soirée s'annonçait bien. Jade qui avait choisi est tjs un peu stressée à l'idée de m'entraîner ds un film qui ne me plaira pas. Mais là dès les premières images, m'entendant réagir , elle m'a serré la main : "bonne pioche" no comment!
J'aime bien l'univers de dupontel, cette manière ironique de montrer la dureté de la vie.
Et puis cette histoire de "mauvais fils" ajoutait un questionnement sous-jacent à mes rapports si complexes avec ma mère et si incompréhensibles pour mes filles surtout la cadette.
Comment raconter sa propre histoire, un autre monde, loin des univers familiaux habituels, un monde de femmes usées par les deuils et les souffrances de l'exil et de la solitude, un monde de préjugés où le qu'en dira-t-on vertèbre toutes les folies.
Aurais pu être fou ou assassin! Fus une sorte de hors la loi, hors de la loi symbolique!

jeudi 17 décembre 2009

MARS forse

j'ai du voir Dr Feelgood en mars 71 pour le centenaire de la commune de Paris
qu'honorait à sa maniére la ligue communiste( krivine en ce temps n'imaginait pas de se cloner en besancenot)


En ce temps j'avais sur le rock des idées pré conçues et dr feelgood sur scène avait la rythmique authentique des rebelles, bien plus caustiques que les stones bourrés déjà de dollars et déjà héros du capitalisme triomphant.
Être contre reste une pensée limitée, je vous l'accorde mais en ces temps ces limites gardaient en mon esprit un certain panache. Nos héros ne squattaient pas les pages people des magazines et nos engouements ne se bornaient pas à brailler des slogans à la con dans les stades de foot.
Je ferai mieux de la fermer tant nombres de ces magazines de merde (un gros mot n'est pas un argument dis-je à mes enfants qui heureusement ne lisent pas ces lignes) sont réalisés par des cinquantenaires patentés mai 68, sarkozistes avant sarkozy : captain passe la nemo!
Si Être contre s'est avéré vain, là teste que 68 ne fut pas un grand cru. La pensée maoiste avait plus de supporters que les fans du vélodrome, c'est dire que la désillusion était proche. Mais tout cela est digression. L'idée d'élaborer un mode d'organisation humaine privilégiant la raison sur l'accumulation insensée de l'argent et donc d'un pouvoir coercitif sur le plus grand nombre au mépris de tout a glissé dans un profond ressac. Aujourd'hui même être contre ne fait plus sens. Encore moins dans l'art. Je pense à un ami galeriste exposant artistes finalement "fondus-enchaînés dans le temps présent" dont la boussole reste aimantée par la monnaie. L'art est mort!
Au fond les tribulations des jeunes rebelles de la "nemo" vers la religion sont comme des soubressauts pathétiques : quand on ne peut plus penser : on prie
et la nave va
Dr feelgood sing it again

jeudi 10 décembre 2009

dec 10

love me two times



rien à voir
avec cette pensée qui trotte dans ma tête. Nous étions à son chevet L portait à sa bouche des cuilléres de concombres mixés que la patiente semblait déguster. Elle nous balayait du regard saisissant notre étonnement à la voir reprendre goût à des aliments.
Nous ne disions mot, elle tenait ma main et L approchait la cuiellère. Je sentais mes viscéres noués, entre deux bouchées, elle nous parlait de sa mort, j'opinais de la tête ajoutant que rien "ne pressait", que ses enfants seraient auprès d'elle, elle accepta quelques bouchées de courgettes puis de la banane. Son regard nous fixait alternativement. Je pensais à cette phrase entendue ce we à Paris d'un copain disant ne pas souhaiter aller voir un "proche sur le déclin" par ce que cela lui faisait mal.
Au chevet de cette femme, l'estomac en capilotade, son commentaire avait un drôle de goût, quelque chose entre naïf et niais, comme si nier l'état d'un proche vous exonérait de cette question qui reviendra assuremment : la mort, celle de l'autre, la sienne. Mais la blessure de celui qui survit est un savoir sans prix que lui dépose celui qui est dans l'épreuve.
Il est des vivants avec qui je ne perdrais plus mon temps! asshole (c dire ma colère!)

lundi 7 décembre 2009

december the seven december

back from paris

ai laissé "l'étranger" de Camus sur ma banquette tgv, les aventures de meursault glisseront en d'autres mains, ma voisine ne s'en est pas aperçue, elle m'a offert un bonbon "ricotta" en partant pour l'avoir aidée à porter une valise bien lourde, nous n'avons pas échangé de paroles, c'était une bien belle femme et accessoires scintillants au cou et aux mains.
Ai relu cette première partie où meursault commente la mort de sa mère dans sa "maison de retraite" : très actuel!
Ai pris des notes sur mon carnet concernant ce week end avec michel et catherine. Il faut que j'approfondisse une nouvelle manière d'écrire : différer,chercher une dimension plus aboutie que ces premiers jets rythmés par morceaux musicaux.
J'écoutais les exercices de barco avant le concert. deux heures à se chauffer les mains, à trouver le tempo à travers les effets contrariants des médocs et puis cette soirée où tout sembla facile sambas et reprises du Duke, deux guitares dialoguant swingant sur morceaux a-temporels, notes bleues dans cave parisienne, un saint germain des près au fond du dix neuvième arrondissement. La légèreté des doigts sur les cordes pour abolir la gravité du temps. Un vrai concert et un premier pour barco comme un manifeste définitif sur son art de vivre, sur sa sensibilité, sur cette jubilation à manier le langage premier, le rythme qui saisit tous les corps.
J'étais monté à Paris pour recueillir deux ou trois choses sur la vie, sur la mienne
sachant combien l'entrevue me changerait!
sweet kisses!

vendredi 4 décembre 2009

10 novembre/22 juin


la musique accompagna toujours notre révolte. Il y avait dans la chambre de barco suffisamment de disques de blues pour savoir que l'amérique du nord était ségrégationniste. Ce ne sont pas tant les images en noir et blanc des actualités que le battement du blues qui nous ouvrit le chemin de la révolte. J'ai toujours eu une grande affection pour les morceaux de John Mayall. Son chant en miroir du réel me disait combien nous les jeunes blancs avions quelque chose à faire.
Plus d'ailleurs : que prendre partie était une question d'éthique, de choix de vie. Ce qui me lie à barco tient à cette dimension, avoir su à un moment de sa jeune existence quel chemin serait le sien ou plutôt quels seraient ceux que je ne prendrais pas et avec le temps, les secousses, les séismes, les impasses garder ce cap au dessus de la folie des temps.
Oui je dis "folie des temps" car nous sommes en enfer, tous autant que nous sommes. L'esclavage a de multiples visages, de la douceur des pop-corn devant les écrans insipides qui vous inoculent stupidités ambiantes, jusqu'aux violences aveugles et sans principe qui mutilent corps et esprits.
Il me plaît regardant cette vie derrière moi de n'avoir pas de regrets quelles que soient les blessures et les peines et d'entendre les chants anciens avec ce plaisir non fin

mercredi 2 décembre 2009

5/6 decembre

back to Paris



incartade pour de précieuses notes musicales.
Les absents etc