mardi 29 septembre 2009

septembre septique

"l'affaire polansky" devient le paradigme du sarkozysme : ce sous produit du "jouir sans entrave" pour happy few et réseau d'ami(e)s prêt à porter caution et cris d'orfraie.
Voilà un mec-adulte qui s'offre pour une soirée une "ado" in drug party foireuse, il y a trente ans. L'ado now adulte l'absout, la page semble tournée sauf pour la justice américaine.
On pourrait se dire que ce mec a quand même beaucoup de chance d'être ainsi absous par la "victime", que depuis trente ans cet épisode de sa vie soit dit en passant pas vraiment reluisant aurait pu l'inciter à faire oeuvre créatrice, style le "Lolita" de Nabokov et nous livrer les arcanes de ses fantasmes mais la chappe de l'inconscient semble être passée sur son conscient.



Nabokov s'était avancé dès 1955 avec plus de courage sur cette attirance d'un adulte pour une "nymphette".

Mais pour l'artiste Polansky, le passage à l'acte l'a glissé dans un autre bourbier.
Ce qui m'intrigue n'est pas tant la sexualité de l'individu polansky, ni même le fond de cette histoire où la voix de la victime pourrait nous en apprendre plus, ni s'il y a "acharnement" de la justice américaine. Ce qui m'intrigue est de voir comment la question sexuelle évolue, comment le corps adolescent est devenue marchandise, appât. Comment la sexualité déconnectée de l'amour s'ébat dans le consumérisme basique , le voyeurisme béat.



Ce qui m'intrigue est cette manière d'escamoter la question première : peut-il y avoir
un rapport d'égalité entre un adulte et un adolescent ou l'adulte ne joue pas un rôle de prédateur de fait? Car au fond on peut convenir que l'émoi sexuel vienne à tout adolescent mais cette expérience inaugurale, balbutiante, toujours une épreuve doit elle être promue par des adultes dans "une gymnastique sexuelle" déconnectée de la dimension amoureuse. Ma propre expérience d'ado (ex) et d'adulte dit radicalement : "non". Et les cris d'orfraie d'un mitterand, enfant gaté de ce siècle ne font que me conforter et sourire.
Il serait salutaire que les pro polansky de droite (là je suis plier en deux) et de gauche (là je suis scié en 4) s'expliquent sur le fond et le fond
c'est " la liberté des adolescents commence par le respect des adultes à leur égard dans cette sphère de l'émoi amoureux."
Le prochain sujet sera "érotisme ou pornographie chez les abeilles et les frelons"!

vendredi 25 septembre 2009

2 gennaio

avant le crépuscule quand le ciel rougit
préssentant le mistral, il me plait d'écouter
ce morceau



"Oh, sister, when I come to lie in your arms
You should not treat me like a stranger.
Our Father would not like the way that you act
And you must realize the danger.

Oh, sister, am I not a brother to you
And one deserving of affection?
And is our purpose not the same on this earth,
To love and follow his direction?

We grew up together
From the cradle to the grave
We died and were reborn
And then mysteriously saved.

Oh, sister, when I come to knock on your door,
Don't turn away, you'll create sorrow.
Time is an ocean but it ends at the shore
You may not see me tomorrow"
Catégorie : Musique
Tags :
bob dylan oh sister desire 1975

jeudi 24 septembre 2009

21 mai

Elle avait les cheveux très courts rouge orange. Nous arpentions la promenade des anglais
en toute saison emportées dans de vastes discussions. Elle se préoccupait du "savoir absolu" chez Hegel et je passais mes journées dans des tunnels à changer des lampes, à graisser des ventilos dans la poussière et le bruit.



je ne sais ce qui l'avait arrimée à ma carcasse mais je me souviens de ces moments de vie
qui ont fait de moi un être bien chanceux.
Rien n'est dépeuplé mais souvent tu me manques Muriel.

samedi 19 septembre 2009

anno 1895

à l'âge de 57 ans ma grand mère vint me récupérer
dans une "crèche" où je devais être adopté.
Ce fut maria, une amie
de ma mère et plus tard ma marraine qui l'informa de mon existence.
Il parait qu'en la voyant, je pris peur. Je n'en doute pas.
La nonna était une petite femme édentée suite à un accident
et la ménopause lui avait déjà fait pousser une barbichette sur le menton.



Ma mémoire de la vie à ses côtés demeure très présente. Je pourrais presque dire que son mental a très tôt colonisé le mien au point d'assoupir mes vèllèités d'autonomie. Comme dans le mythe de la caverne de Platon, la lumière sur les choses du réel m'a toujours aveuglé au point de préférer la voie obscure des contes et une nonchalance en forme de résistance au déluge que représentait pour moi : la vie.
Je pourrais dire que j'ai une culture de la mort. Mes seuls voyages, enfant, étaient la domenica al campo santo.
Fus initié aux prières et aux larmes : aux gestes.
Mon fond baptismal fut le cercueil d'un grand-oncle que je dus embrasser et longtemps son visage cireux et froid, la rigidité de son bras, son silence accompagnèrent mes pensées, nuit et jour, emmêlées dans le dire incompréhensible de cette locution "il est parti".
C'était le premier visage d'homme que mon mental avait mémorisé, mes premiers souvenirs : "bacchantes, feutre, gilet , montre à gousset, et l'ironie contagieuse de ce frère devant les diktats de sa soeur. Tonton dinu (barthélémy) e Maddalena furent les polarités inaugurales de mon monde intérieur.
Ainsi était mon monde, je me sentais aimé, en sécurité et les pleurs et les larmes donnaient une gravité qui me rendait attentif et me prédisposait à toutes les confidences.
J'ai le souvenir que ma grand-mère me porta longtemps dans ces bras et j'ai toujours eu cet étrange besoin de porter Venezia et Jade et nos translations me basculaient dans un passé immédiat.
Toucher, être touché est pour moi la voie directe vers l'autre, quelque soit le corps tant cette proximité devient langage.
Ce n'est pas le sens par lui même qui est éveillé mais le capital-mémoire convoqué qui livre un savoir.
Le temps de la synchronie.
J'ai 57 ans et je deviens un viel homme dont la mémoire d'enfant s'avive. Mon monde n'existe plus que dans cette sphère impalpable sujette à caution, ombrée de folies et de quelques secrets amers. J'ai peur de la mort, de cette frustration à ne pas avoir vécu avec assez d'intelligence et d'intensité chaque moment de vie et pourtant je sais depuis longtemps ce qu'irrémédiable signifie!
J'ai toutefois suffisamment d'ironie pour accueillir le jour qui vient et sentir avec l'aube cette joie-trauma de l'instant naissance. au fond je sais que je suis né au monde "pour l'amour et la connaissance" ( et les deux sont en fusion) comme chacun d'entre nous d'ailleurs.

mardi 15 septembre 2009

fin aout 09

j'ai allumé des bougies et les ai laissées scintiller dans la nuit. La pluie tombait au dehors répandant enfin ses bienfaits sur le jardin aride. Des notes de musique et la voix venue de Suède flottaient dans la pièce.



J'essayais de penser à l'amour filial, à l'amour d'un enfant pour sa mère. J'essayais de m'aventurer dans ces sphères de l'étrange pour moi. Taire étrangère dirai-je.
Curieusement on avait mis entre mes mains un très beau livre d'henry bauchau "antigone"
mais les scènes antiques sont souvent devant nous dans ce quotidien que nous n'osons aborder avec toute notre intelligence émotive, noyée dans le consumérisme.
Anna venezia n'avait pas dix huit mois, ils étaient venus de Stockholm voir l'enfant.
Elle et lui. Ils avaient amené des présents déposés sur la table pour fêter, comme font les gens de ce grand nord, une heureuse venue : alcool fort et mets délicatement cuisinés et puis la mère avait dû être hospitalisée en urgence. Elle attrapa infection nosocommiale, plongea dans le coma.
Lui, se rendit chaque jour à "arnaud tzanck" pendant tout un long mois à la veiller, lui parler, lui transmettre tout ce que son savoir avait emmagasiné de souvenirs à ses côtés. Anna Venezia et moi, l'attendions dans le hall de la clinique devenu terrain de jeux avec la complicité du personnel, vers midi nous allions tous les trois manger au bord de mer, severine parfois nous rejoignait, anna venezia dégustait ses premières glaces au chocolat, se maquillant nez et joues et les discussions balançaient entre vie et mort entre inquiétudes et ravissements.
Je l'écoutais me parler d'elle, je mesurais leur connivence, je n'imaginais rien de l'amour d'un fils pour sa mère.
Il la ramena à stockholm par avion médicalisé en décembre 1996.

Ulla Britt s'est éteinte à la fin du mois d'août 2009,
à toi imor, le courage de vivre. Ti amo.

dimanche 13 septembre 2009

13 septembre

toutes les époques trouvèrent troubadours


j'essayais vainement d'écrire quelque chose qui me préoccupait
cette mise en miroir des mots et ce quatrième jour d'affiler
faisait cligner mon oeil unique tandis que l'autre dépourvu de larmes
semblait goutter à une sorte d'ébullition sèche.
Je n'arrivais pas à organiser ma pensée.
La journée n'avait pas été particulièrement "brûlante" si ce n'étaient ces deux femmes
de la chambre ... qui semblaient faire des enchères pour quémander ma présence. L'une fixée sur son transit, l'autre sur la chambre particulière qu'elle n'avait pas ou la morphine promise et je passais de l'une à l'autre sur le tempo d'un sablier clignotant "rouge" qu'elles allumaient pour tester la souris pavlovienne : "moi".
Dans ce jeu, je fonctionne comme la souris : d'humeur égale devant les stimuli, me disant que celles (celui) qui veut me mener à bout est mal barré(e) (ce qui est faux puisque une patiente m'a déjà fait disjoncté) mais là l'ibérique et l'italienne relevaient un challenge improbable. Aussi quelle idée de mettre ces deux tempéraments du quatrième âge dans la même pièce au risque de ces enchères où chacune accuse l'autre d'intolérance, de parler constamment, de geindre. Mon affection se portait sur la dame ibère, un peu plus âgée, un peu perdue après une opération à la hanche qui n'est jamais une sinécure à cet âge avancé. Elle pleurait beaucoup, de ces larmes nécessaires que je laissais couler sans commentaire. Ma grand mère était ainsi, dans ses excès de solitude quand le rhum, la fatigue des longues journée de casalingha lui ramenaient en vague tous ses deuils, son exil, ses souffrances tues, tout le désespoir vertébral d'une vie qui arrivait à terme. Enfant, je compris très vite qu'il fallait laissait passer cette eau souterraine, ne pas chercher à trouver des mots que le flux emporterait. La dame ibère le savait. Elle pleurait, je lui souriais parfois lui tenant la main. Ce comportement finement observé par la voisine attisait sa perception d'un échange inégal. Comme bien des femmes italiennes promptes à utiliser le pouvoir de la voix, elle m'ordonnait : "je veux la morphine cela fait plus de 3 H que j'attends". Plus je lui répondais en italien, plus elle insistait en français ajoutant à son argumentaire des remarques sur la qualité des repas, le café qui n'avait pas été servi et la fameuse chambre particulière. Je lui proposais de lui servir un café et bien sûr, elle refusa pour avoir en contrepartie une tisane! L'idée d'avoir un numéro vert/vers la psychologue de la clinique traversa mon esprit. J'étais toujours amusé devant ces stratégies d'enchères incessantes, cette quête d'avoir le dernier mot. Je revins avec la tisane, elle embraya sur la télécommande de sa tv qui ne fonctionnait pas. Je la pris, fis mine d'aller la changer sachant que les piles étaient récentes, revins, fis la démonstration et crus avoir un répis, il était à peine 16 h. Il ne fallait pas y compter.Les dimanches (en milieu hospitalier) sont des jours de semaine : not END, si ce n'était ce midi table festive et couscous délicieusement préparé par
collègue priée d'aller voir ailleurs. (Il y a tjs x manières d'évincer quelqu'un, même
quelqu'un de brillant, apportant un savoir-faire indéniable ; à croire que la gestion des rh est plus de l'ordre de créer du chaos que de susciter l'harmonie, faites un zoom sur google et tapez france télécom- harcélements, fermons la parenthèse).
La table était mise et assiettes servies et bien sûr la vie du service qui vous empêche de rester attablés plus de qqs minutes, histoire de partager un peu de temps à blablatter de tout et de rien. Restait le plaisir de ce temps fugace, d'avoir pris cette initiative, d'avoir agrémenter la journée "à notre sauce".
J'avais repris le fil de ma pensée ce lundi de repos et comme tout jour de repos
"ne parlerai pas boulot" : ne parlerai pas!

jeudi 10 septembre 2009

10 septembre

Parfois les filles (expression pour dire "mes enfants") me basculent dans le temps d'avant, dans cette préhistoire d'avant les années 80.
"Tu étais déjà vieux en ces temps dit papa"?
La réponse reste en suspens. Comment leur parler d'un temps où j'étais "chevelu". Je n'ai pas encore trouvé la réponse d'autant que je n'ai guère de photos de cette époque, toutes essaimées lors des multiples translations mais aussi par ce que l'image, la photo, cette fixation subjective du temps ne m'a jamais emballé.
Jade a voulu ce soir retourner à "Cultura" plutôt que de suivre sa mère sur les rollers. Elle est allée se préparer et est réapparue, petit short noir et chemise blanche sans manche. Elle arborait une de mes cravattes en soie noire et bleue dessinant un négligé savamment cogité.
J'ai émis le mot "impressionnant" et je me demandais comment à neuf ans on se crée un style vestimentaire, comment on détourne, comment on s'approprie vêtement ou accessoires pour leur donner une autre vie.
La cravatte venait de hong kong, elle avait été ceinte à mon cou par une jeune femme à la coiffure étrange jouant dans les rouges et les oranges avant l'heure, la coupe souvent très courte, un de ces êtres brillants, touche à tout
qui avait tant pris soin de moi quand la chappe de plomb recouvrait mon mental.

Jade passa devant moi et je gardais pour moi le souvenir de patty smith à l'umbria jazz festival, portant costume et cravatte et scandant un des textes qui m'a le plus marqué
"jesus died for somebody sins, not mine".



Je ne crois pas qu'il faille assommer de ses souvenirs les jeunes êtres. Il faut leur permettre de découvrir par eux mêmes le gout de l'histoire, le gout des traces antérieures pour qu'ils mesurent leurs chemins à venir.
S'il est un être qui m'émeut au plus haut point, c'est cet enfant. Il y a chez elle ce trésor sans prix de la spontanéité. Je suis toujours attentif à ses premières réactions, ses emballements, ses déclarations intempestives tant elles donnent souvent le la d'une perception précieuse. Je regardais dans le rétro, je n'avais pas rêvé, il y avait une patty smith qui voyageait à l'arrière.
G. L. O . R . I. A !

mardi 8 septembre 2009

9 septembre

7 H, me suis plongé dans la piscine avec cette étrange idée de faire qq chose d'inhabituel. Fus saisi au propre et au figuré et l'eau comme un écran 3 D donnait du mouvement à cette idée.
Vivre autrement, se surprendre, apprendre ce dont il faut se désaisir
pour aimer la vie avec l'énergie dont je me sens encore possesseur, écrire avant la cécité, bouger tant que bouger est possible, agir par dit/scernement, agir par désir.



Ne suis pas un être de passion, ne suis pas un jouisseur, ai longtemps été un spectateur,
non invité à la cène qui recueillait les échos qui allaient nourrir mon imagination.
N'ai jamais eu d'idée très arrêté sur la vie. Peut être par ce que mon esprit ne trouva jamais de réponse quand la mort de "l'autre" borna l'horizon de ma pensée. Certains devant la dévastation deviennent fous. Devins flou. Ne fis que porter des masques.
Quand je vois Anna Venezia saisie par sa passion pour l'équitation, s'appliquer, s'impliquer, investir son énergie, je me dis que mon histoire n'était que mon ère glaciaire. Rien d'inéluctable.
J'encourage sa précocité d'une manière détachée. C'est sa vie. Elle ose, prend des risques, tisse des amitiés, crée les fondations de son devenir. Elle a plus d'assurance que de doute, plus de volonté que d'hésitation. Puisse son intelligence comprendre et saisir la chance de cette précocité, puisse -t-elle faire de sa passion un tremplin sans s'y réduire.
En vieillissant me viens le gout de la légéreté, ce sentiment que ma perception a gagné en acuité dans un rapport inversement proportionnel aux capacités de mes sens. J'appelle "légéreté" le prisme filtrant la pseudo gravité, le moralisme, la propension aux superstitions de toutes sortes guider mon existence jusqu'à l'exit.

mardi 1 septembre 2009

22 06

la langue de l'origine a cet enracinement de la confusion.
Elle est une nostalgie de ce que je n'ai jamais vécu.
La voix de paolo conte m'a toujours tiré vers ces émotions enfouies
aux parages de ce pièmont de la nonna.
J'ai parfois joué de cette italiannité pour inoculer un peu de poésie
à mes élans courtisans et demeurais toujours surpris à vérifier combien "cela pouvait marcher".



Je comprends ces femmes rêveuses, avides de beauté, avides de cette immédiateté, ce subito du désir de saisir la vie, de se gorger de ses fruits devant la fragilité des lendemains.
N'ai pas le look du latin lover ni même la voix off, j'ai un regard mononucléaire sur la beauté des êtres qui passent dans mon champ restreint et focalisent mon attention. Mon italie est partisane, elle se débat dans un catholicisme fait de superstitions, elle est traversée par l'exil, l'immigration le lotte dure senza paura
elle est friable, désagrégée sous les coups redoublés des forces obscures et elle garde les élans de sa jeunesse.
Me souviens des virées en vespa autour du lac de come de ces groupes de jeunes tandis que pier paolo faisait paraître ses "écrits corsaires".
Les femmes italiennes qui ont croisé ma vie étaient des transfuges, elles avaient comme moi la nostalgie de ceux qui ne sont jamais retournés vivere al paese

04 09 09

place de la calade, 2 bis