vendredi 22 octobre 2010

Vint octobre/Bob Dylan - One More Cup Of Coffee



écouter les sonorités familières pour retourner à la source :
puiser.
J’ai toujours perçu la voix écorchée de Bob Dylan
comme le tempo du recueillement.
Quand les mots me manquent, quand un dire est de trop,
quand chercher au fond de soi, de son vécu, de sa mémoire ce qui pour d’autres s’appelle foi
et pour l’athée, ce courage de vivre avec ce qui échappe à l’entendement.
J’observais les enfants en ces temps de deuil de leur grand-mère.
Je sentais combien être membre d’un clan tisse la trame du passage de l’épreuve
dans le partage des larmes, des témoignages de sel et de sucre.
Anna Venezia, Victor, Jade et leurs mémoires vives du temps avec celle maintenant soustrait.
Et le petit Guillaume dont les sens auront humé seulement son parfum et qui sera nourri de ce qui lui sera conté.
Dans la maison bondée de ses proches dans un dernier recueillement.
Je regardais les livres, les derniers livres amoncelés sur une petite table comme des hors d’oeuvre
pour les convives de passage.
Il me plaisait de penser sa présence dans ces livres qu’elle avait tenu, parcouru,
qui laissaient transparaître plus que sa retenue cachée et tant de curiosités.

samedi 16 octobre 2010

vain si joint /Neneh Cherry - Manchild



Je ne trouvais pas le sommeil, pensées prises dans nuage toxique.
Un nue À je toxique : forcément.
Je pensais À un énoncé sur ces “programmes parentaux” réservés aux enfants, écrits dans ces ardeurs de corps À corps des couples : passions, tendresse, aigreurs et ces solutés d’inconscient que chacun glisse.
Je pensais au désastre quand l’enfant ne saisit pas la panacée proposée et dans la famille, la fratrie,
 se croit être le petit canard noir.
 A en épouser le rôle jusqu’à s’en dégouter et vie durant À balbutier pourquoi moi 
ou se dire comme le font nombre d’enfants : “il y a un secret, j’ai dû être adopté” 
et poursuivre sa course dans ce karma
“rebel without a cause”.
Parfois, jusqu'à votre prénom vient À vous crucifier.
Etrange rite  : porter sur les fonds baptismaux ce qui va nuire À votre progéniture.
Je ne sais pourquoi j’ai toujours croisé sur ma route des êtres blessés, dans des traumas de l’origine. 
Je ne me suis même pas dit que côtoyer un être qui eut pu être épargné, était de l’ordre du possible. 
Je dis épargné et pas aimé tant les méandres du mot amour m’ont appris les subtilités du conte nu.

Dans ces idées vagabondes je m’éloignais de ce que je devais faire.
Mes papilles testaient l’âpre gout du café nuancé par une tasse de thé vert froid.
 J’aimais la solitude des aubes comme une remise du compteur À zéro. 
La clarté ne révélait pas encore une idée de météo et j’étais dans un sens au plus bas.
 Le chaos ne m’effrayait pas.
Dormir un peu, exercer le corps, se mettre au travail.
Ce n’était pas écrire qui m’angoissait mais les rencontres que je faisais 
dans ce mouvement de grande solitude, comme un vertige devant l’espace qui s’offre.
J’entendais tellement de rires derrière moi.

Je pensais qu’un enfant mérite avant tout notre bienveillance.
Je n’étais pas convaincu que mes filles aimassent leur prénom.
Qu’elles sachent que dans mon esprit, ils faisaient sens.

15 octobre 2010. Marianne Faithfull - As Tears Go By (1965)


as tears go by!

jeudi 14 octobre 2010

15/10/2010 The Passenger - Iggy Pop and The Stooges 70's





"si c’est le 6 favori, tu l’associes au 12, si david bonilla monte un cheval de freddy head tu mises,
 si un aga khan court sur 2400 m, entrainé par royer dupré monté par mossé c’est une base, 
si vercruysse court à vincennes sur 2100 m tu le joues, 
si dans le quinté tu te refuses de jouer un cheval, tu le joues!"

Tel était en résumé les méandres de mon mental, clairement lisible à l’aune du champ de course
et j’aurai pu expliquer des heures durant les présupposés de ces assertions bizarres.

J’eusses pu être un esprit somme toute brillant 
sans le doute tapi comme un piège à loups au fond de l’estomac 
et puis mon esprit se décomposa dans le bruit de l’usine et les machoires 
de l’absurde, je veux dire la mort de l’autre.
Le bruit lancinant comme un mur qui s’érige 
et vous murmure que tout est fini que les dés jetés ne seront pas relancés. 
Le langage est la pierre de touche de la perception, cet écho nécessaire 
qui formule ce que les capteurs corps -esprit recensent.
Vous vous levez au matin et votre nez dit opium 
et opium vous dessine le corps étreint, la salive bu à sa bouche, 
la chaleur saisie à son ventre à ses seins, le langage, 
l’étoffe du langage trame les ondes de chocs,
 ce va et vient de la mémoire au réel, de la mémoire au possible, de la mémoire au projeté.
Dans l’architecture de votre être, l’aimé(e)/masculin ou féminin s’érige clé de voute.
 Soustrait vous voilà dans un certain effondrement.

 Votre esprit se voit convoqué au surprenant énoncé d’une vie qui s’efface.
 Libre À vous de choisir mille croyances, libre À vous de composer autres puzzles. 
Puisse le langage, cet univers de voyelles et consonnes tramer des pistes salutaires peut être jusqu’au silence.
 Mon esprit privé d’entendement se prit À observer d’autres chevauchées. 
Dans monologue non partageable. En terre étrangère où nulle identité n’est À décliner. Poinçonner des tickets, cocher des chiffres, suivre l’étonnante généalogie de quadrupédes. 
Regarder cette énergie d’innombrables quidam À chercher, À s’inventer de possibles martingales qui se désagrègent dans le dernier tournant par ce que le terrain est trop lourd et que l’animal auréolé de vos yeux de chimène s’embourbent À la corde mangé par trois de ses corelégionnaires plus doués ce jour là.
Ainsi je réappris À parler À des gens du hasard, d’est en ouest d’un Paris À guichets grands ouverts sans trop le dire À mes proches bien rivés au réel.
Ainsi me mis À tisser ces liens sociaux qui vous préservent quelque peu de la folie sans retour.
Ainsi me surpris À inventer d’étranges rituels tout en superstition bien en avant d’avoir lu “Motel chronicle” de sam sheppard par ce que la fraîche semblait rentrer immanquablement quand les tickets étaient dans la poche droite de ce jeans noir qu’avec cette veste À carreaux, je ne le restais jamais À Longchamp mais qu’à Vincennes l’imper était préférable!
Demain À Vincennes joue “Phil de bassière, c’est le 12 tu l’accouples au 6!

mardi 12 octobre 2010

10 octobre/The Neil Young - Needle & The Damage Done (live)


j'ai tjs eu pour cette balade une étrange ambivalence peut être par ce que le monde de la came me révulsait pour ses lois et leurs effets et m'intimidait par les trajectoires de ses héros de l'absolu. Bizarrement mon rejet d’un "monde de la consommation" me préserva de cette dérive pour d'autres toutes aussi dérisoires.

Certains soir je me dis qu'il n'y a que le savoir, le soin et le sexe qui vaillent plus qu'un arrêt sur image mais l'implication du corps et donc de l'âme.

Ces derniers temps observant la vie de ce service "privé" d'orthopédie tendant de plus en plus vers la gériatrie sans en avoir les moyens (manque de personnel), observant nos préoccupations devant le peu de souci d'une direction à accueillir des patients souvent âgés et fragiles, parfois perdus et donc peu enclin à protester devant la vétusté des lits qui leur sont proposés, l'insécurité d'une douche où ils doivent se hisser sans appui ni support de sécurité, des fauteuils inappropriés à leurs pathologies je me suis dit que j'avais tort!

Tort de protester, de revendiquer des moyens qui soient en cohérence avec les soins dispensés, avec ces dits commandements sus nommés Evaluation des Pratiques Professionnelles car qui étais je moi, jeune-viel aide soignant avec mes deux années d’expérience à ouvrir ma gueule quand des sommités , chirurgiens au long cours passent quotidiennement en revue ces patients sans s’offusquer de l’absence de léve-malade pour le nursing, de lits électriques répondant à la complexité des soins post op, sans tempêter devant le bureau d’une direction qui non seulement sous paye ses employés en ne reconnaissant pas la valeur de leurs diplomes mais grappille sur la qualité des soins à donner à des patients pris en charge par la cpam.

Oui cela devait être normal, cette indifférence manifeste devant des corps plus qu’octogénaires cloitrés dans leurs douleurs et forcément bien inaptes à défendre leur droit à une prise en charge décente et non descente aux enfers!

Tandis que des milliers de gens défilent pour revendiquer le droit à vieillir décemment d’autres, silencieusement, efficacement grâce à leurs judicieux lobbyismes recueillent avec rapacité les dividendes de ce systéme en bout de course.
Car la prise en charge des octogénaires et plus avec polypathologies, c’est du “pain béni” pour le secteur privé avec prise en charge maximale!
Alors augmenter les marges de profits en se dispensant d’une logistique minimale décente, c’est le grand kiff de ces financiers dont la conscience bien sûr s’exonère du serment d’Hippocrate («En présence des maîtres de cette école et de mes chers condisciples et selon la tradition d'Hippocrate, je jure et je promets d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de la médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis à l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qu'il s'y passe, ma langue taira les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je donnerai à leurs enfants l'instruction que j'ai reçue de leur père.
Que les Hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque.
Je jure ! Je jure ! Je jure !»
Le texte a été réactualisé en 1996 par le professeur Bernard Hoerni, et publié dans le Bulletin de l'Ordre des Médecins (Avril 1996, n°4). Chaque faculté de Médecine possède en fait sa propre version qui comporte des variations minimes avec celle-ci.
« Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité.
Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité.
Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.
Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera.
Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés.
Reçu(e) à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances.
Je ne prolongerai pas abusivement les agonies.
Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission.
Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences.
Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité.
Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque ».)

Nous les petits soldats du nursing devrions fermér nos gueules par ce qu’au fond tout cela nous dépasse et nous contenter de notre smic, voire du privilège d’avoir un job en ces temps sombres. Ces petits soldats qui pour la plupart sont des femmes, souvent jeunes et armées de leur seule énergie et puissance vitale et joie de vivre et générosité avec leurs problèmes de frics, de quotidien, d’enfants à amener à la crèche , à la nourrisse, tous ces problèmes de logements, de cantines scolaires, d’éducation, toute cette vie réelle qui ne parade pas dans les secrets stories et autres show de pipeuls à la carla bunny et nicolas sam suffit!
Nous devrions cultiver cette abnégation devant cette personne âgée recroquevillée sur son lit dérisoire et qui crie déjà avant même que vous ne l’ayez touchée par ce que l’onde de la douleur tapie dans sa fracture se déploie à votre seule vue sachant que son corps doit être lavé ou pansé par l’infirmière qui quelle que soit sa dextérité va transformer les minutes en temps-douleur et vous savez que ce n’est pas un soignant qu’elle voit en vous mais un bourreau, que vous aurez beau être adroit, viendra le moment où ce lit inadapté mettra votre dos
sous pression où vous même implorerez votre IDE d’en terminer au plus vite!
Mais tout cela est anecdotique!
“i sing ze song because i love ze man
i know that some of yu can understand!