samedi 30 août 2008

3 septembre


Découvrez Nick Cave!


il y a un an, je me demandais où je serai 12 mois plus tard tandis que la directrice de l'ifsi nous dépeignait un parcours qui devait être sans faute où du moins sans absence. Il le fut pour moi, sans absence, quant aux erreurs, elles ont poursuivi ce dialogue avec ma carcasse quinquagénaire me révélant combie mon coéfficient sagesse pouvait être encore optimisé.
J'ai eu plaisir à faire cette formation pour toucher à des limites.
Celle avant toutes de ne pas prendre les problémes à bras le corps pour les résoudre. Insidieux virus collé à mes basques (digression : les basques seraient à dominante du groupe sanguin B+, as me, ce qui complexifie un peu plus mon identité approximative).
Ai eu la chance de croiser une tutrice qui ne laissait rien passer. Depuis son ombre tutélaire interroge muette chacun de mes gestes.
C'est laborieux mais ce n'est pas plus mal.
Ne rendrai jamais assez grâce à ces formatrices qui ont tenté de transmettre leurs expériences et leur savoir avec une patience non feinte. Sur ce savoir, je crois même que tout un chacun devrait y avoir accès dans sa formation initiale tant il couvre un b-a b-a sur l'hygiéne de vie, les notions de personne humaine, de tolérance et d'éthique de vie.
Il y a bien une idéologie chez les soignants, une philosophie du soin des relations à l'autre. Elle peut être interprêtée, voire écornée ou même galvaudée mais on la sent toujours sous jacente comme un ciment nécessaire.
Si je vous disais qu'après cette formation, je ne fais plus la cuisine comme auparavant, que mon approche des aliments est non seulement traversée des aspects nutritionnels, de leurs apports mais surtout de ce nouveau plaisir à préparer des plats qui vont faire parti d'un tout et surtout d'une relation à ses proches.
Je suis très naïf, isn't He?
Et oui, j'ai vécu ces mois de formation plus que pour la simple acquisition d'un diplôme mais comme une chance de ressentir et percevoir la vie autrement, tant ce phénoméne transitoire m'a toujous échappé.
à suivre

jeudi 28 août 2008

29 aout


Découvrez Fela Kuti!


je me disais que la précarité généralisée nous tirait vers l'Afrique. Précarité du statut salarial, précarité du devenir social altéré par toutes les formes insidieuses de la désagrégation des liens solidaires, précarité devant la santé.
Je me disais que moi, occidental, avais à apprendre de ce continent.
Là où l'exstence et les droits de l'homme ne sont jamais garantis mais où la joie de vivre et l'énergie restent des constantes.
J'ai écrit à mon géniteur que je ne connais pas.
Le désir de le rencontrer avant la fin, de lui présenter mes filles. Je ne peux nier que d'avoir appris si tardivement son existence m'a plongé dans la confusion, levant un voile sur ma difficulté à aller vers les autres.
Je n'ai pas de ressentiment à son égard. Cette histoire me dépasse. De n'avoir que le point de vue alambiqué de ma mère me laisse dans cet état désagréable d'une vie sous le sceau du faux témoignage.
D'être père à mon tour éleve cette confusion au carré : "pourquoi m'ont-ils fait cela", "pourquoi m'ont ils offert la folie". Quand je n'ai rien d'autre à penser ce questionnement continue de me tarauder.
J'eusses pu être un assassin. Soltanto cecco. L'ingénuité me préserva du crime et de la folie sans retour.
Now je m'aide-soignant!
et mille et une nuits à y penser.

mardi 26 août 2008

Aprile


Découvrez Marianne Faithfull!


j'aime ma belle-mère.
Bon c'est vrai, elle n'est pas vraiment ma belle-mère puisque je ne suis pas marié à sa fille mais enfin!
Je l'ai appréciée assez vite même si la rencontre ne fut pas évidente. J'ai aimé son port altier, un collier sur sa peau mâte. J'ai même aimé son couple, cette manière d'être avec son mari, ni démonstrative mais soudée.
Avec le temps, je l'ai vue surprise et bienveillante avec Anna et l'enfant la cherchait dans les espaces les plus improbables.
Désormais Anna est la reine de la crapette et ne manque jamais ces rendez-vous convenus autour de la table : cartes sur table! Nadine n'est pas expansive mais ce qu'elle laisse entrevoir suffit. Soyez convive à un repas et vous comprendrez.
Depuis des années, je déambule dans sa bibliothéque et ses lectures me convainquent combien un être reste mystérieux et cet inattendu me la rend à jamais précieuse.

lundi 25 août 2008

29 avril/2 mai


Découvrez Anis!


chaque jour je suis un peu plus heureux d'avoir deux filles que je vois (encore) grandir. Chaque jour je les étreins et leur dis ma joie pour leur simple existence. Je suis souvent un "père" caporal plus exigent envers ces petits êtres qu'envers moi-même. Elles ont heureusement de l'humour et cette grande capacité des enfants à pardonner. Nous parlons souvent de leur futur de femmes, de leurs rêves de carrière, de rencontres, je ne suis pas un père qui fixe des objectifs sous prétexte que la vie est dure. J'ai la naïveté de croire que pour survivre et prendre plaisir dans l'existence, le rêve, nos rêves doivent nous guider. Dans une semaine l'école reprend et tandis que je suis au clavier les princesses sont dans les bras de Morphée

25 aout


Découvrez Leonard Cohen!


j'ai toujours eu besoin de la voix plaintive de léonard cohen, elle s'est toujours imposée dans les moments de tempête et je ne cherchais aucun sens dans ces mots étranges étrangers que la voix qui allait forant dans cette épaisseur de la vie que je ne savais nommer : qui était folie et pointe ultime de la vérité : quand les corps s'effondrent et révèlent.
Je me suis toujours rapproché de la perte comme un sceau à ma peau.
Point de tatouage mais un sentiment de faire corps et dans cet éclat à clore les paupières; ne sentir que la pulsation et le souffle au plus près : la voix.
Je ne voue aucun culte à la plainte, à la vérité j'y suis enroulé autour de sa fréquence si familière.
Je croyais avoir peur de la folie par ce pressentiment qu'elle me cueillerait le moment venu et puis dans ces corps à corps au quotidien je découvre autre chose qui complexifie un peu plus ma perception de l'existence, qui introduit un nouveau centre de gravité.
Est ce d'être au plus près des visages, de sentir les tensions, d'entendre l'effroi ou les mots en avalanche, est ce de déambuler avec les déambulants sans imaginer un instant l'étendue de leurs parcours. Certaines chansons de LC m'ont déjà transporté dans ces espaces et ma peur était de croire ne pas en revenir.
Un sentiment de mort, quoi!
Quant à la mort c'est un autre microsillon.

dimanche 17 août 2008

15 aout



qu'est ce que l'amitié? A cette question, ne sais répondre. Toutefois dans mon existence j'ai eu l'occasion de rencontrer un garçon avec qui parler, échanger coulaient de source. Des flux différents, des eaux différentes, un même delta. Le mot accord sur le plus grand dénominateur commun. Il n'y a que récemment que nous avons pointé d'amusantes ressemblances dans nos généalogies italiennes. La présence des femmes, des images écornées d'hommes, des secrets à terre comme un ensemencement maléfique sur lequel s'enrouler, écheveau de la vie.
Depuis toujours le jazz l'irrigue, depuis ses treize, quatorze ans. Pour lui une évidence. Ne lui dites surtout pas qu'il s'agit d'une musique intellectuelle, vos tripes seraient surprises de ses réponses. Je vous tends une perche : pensez au mot "élaboré" et le swing fera alors le reste. J'ai passé plusieurs heures à l'écouter avec ce plaisir certain comme dans ce temps de notre jeunesse où nous refaisions les plans d'un autre monde, sachant que ma mémoire engloutirait l'essentiel et se fortifierait. Il en a toujours été ainsi.
Il est ma mémoire et je sais que notre passé a existé. La preuve : une odeur partagée de vinaigre dans la chevelure d'une fille sur un "dancefloor" de l'époque et john chantait "Hey Jude"
That's a feeling of jazz!

jeudi 7 août 2008

7 aout


Découvrez The Moody Blues!


j'ai toujours aimé me baigner la nuit. J'ai un sentiment d'immatérialité et ce vertige grisant de mêler l'espace air/eau, de n'être qu'une idée ou un processus mental, une phrase musicale "nights in white satin". Une des visions qui m'est la plus chère est un visage aux yeux bleux glissant à fleur d'une eau dans une baie du sud et ce n'est pas tant sa nudité devinée que cette translation nocturne comme une offrande qui à jamais me ravit. Ce soir, en apnée tandis que mes bras cadençaient ma progression dans cette transparence chlorée, je me suis mis à penser à ce blog à tous les blogs à cette circulation d'idées de cerveau à cerveau et qui allaient de leur témoignage, de leur prières, de leurs affirmations de leurs simples existences et je sentis que se propageait un nouveau rituel qui ne s'arrêterait jamais!
Bon anniversaire Gérard!

lundi 4 août 2008

5 aout


Découvrez Bob Dylan!



j'ai souvent écouté ce morceau de dylan dans ces étés brûlants de l'adolescence où le vinyl ne manquait pas de se gondoler : ironie du sort!
Il était fait sur mesure, je l'habitais, le fredonnant à ma dulcinée que seule, ma voix éraillée faisait trembler.
L'idée de dire "je ne suis pas le garçon que tu espères" dopait le challenge sans infirmer le diagnostic.
Je fus pourtant aimé. En étais-je conscient?
Je cheminais à ses côtés, cela me semblait suffisant. Je compris trop tard combien je me trompais.
Je lus quelques années après" Le marin de Gibraltar" et sentis la même veine. Irrigué par ce sentiment imprécis de"n'être pas celui", j'en oubliais même le rôle imparti à "l'homme rêvé". L'élégie du second rôle ne me déplaisait pas comme si le confident était plus enviable que le héros. Je n'en croyais rien. Mais quand on avait failli dans le rôle essentiel, penser autrement semblait plus qu'une gageure.
So it ain't me baby no no no

samedi 2 août 2008

18 juin avant minuit


Découvrez Gotan Project!



J'ai longtemps porté des décolletés en V ou un imperméable avec des chaussures de tennis, j'ai longtemps vécu entre Brando et Bruno Ganz. L'attirance était moins dans le physique que pour des rôles en zone de perdition. Le dernier tango à Paris comme le sceau d'un amour impossible, "Un couteau dans la tête" comme sa résultante. C'était un temps où les rôles d'acteurs traçaient des figures emblématiques et mon existence cherchait des dialogues muets quand l'indicible était de mise. "Le dernier tango" entre zénith et nadir, j'ai longtemps tournoyé dans des couleurs orangées et les larmes ruisselèrent sur l'imperméable quelques années après. Le tango me raméne à des zones de tempête et il ne me viendrait pas l'idée de danser ou alors d'entamer des sinusoïdes maladroites, d'approximatives arabesques solitaires de préférence dans une gare ou sur les bords d'un quelconque dock.
L'oubli n'est pas dans mon glossaire