samedi 29 septembre 2012

22/6 giugno the irrépressibles i'll may be let you




Doit on lire en miroir ce que l'on est dans le comportement des autres à votre égard?
Cette interrogation me travaille souvent et laisse en moi un goût amer : sur moi-même.
J'ai souvent eu cette crédulité de penser que la question traversait l'esprit de tout un chacun et vertèbrait un être au monde. C'est dire mon ingénuité.
J'ai cet étrange sentiment d'être un étranger dans ma propre famille. Je ne parle pas de ma famille d'origine, là je n'ai jamais eu le moindre doute, ayant goutté au doux nom de bâtard par "les miens" sans qu'aucun ne soit choqué, juste sidéré et muet sur l'éclair prononcė.
L'enfant que j'étais, ignorait le réel sens du mot mais devinait déjà que nous étions loin d'un superlatif. L'enfant que j'étais ignoré surtout ce pan de son histoire bien savamment caché.
N'être défendu par aucun des "siens" plonge votre être dans une séquence philosophique irremplaçable et fondatrice.
Je hais les familles, je hais les nations, je hais tous ces mensonges fondateurs qui sur l'autel tranchent avec ardeur et délectation non le mouton symbolique mais l'autre humain, faute d'être.

J'ai tellement haï les familles que j'ai différé la tentation d'en édifier une. Sur l'amour.
Où du moins l'idée que je m'en faisais. Les adultes restent avec leurs manques et leurs limites, les enfants trinquent et s'adaptent.
Notre couple avait rapidement versé dans l' "anamour", la défiance avait glacé la couche, le non dit, le mépris avait fait le reste et les bons sentiments, ce minimum vital, smic de l'âme avaient tramé la survivance de la vie côte à côte. J' avais eu tout le temps de lister tout ce qui avait pu foirer.
Nous nous étions trompés d'histoire d'amour, bizarrement j'étais tenté de penser que les enfants en semblaient soulagées.
Je laissais à chacune ses constats. J'avais observé les princesses édifier leur personnalité. Elles allaient grappillant autour d'elles : le meilleur, pour elles.
J'en éprouvais un certain soulagement voyant l'aînée à l'aube de ses quatre ans tirer une selle aussi lourde qu'elle et braver mistral et tramontane pour se hisser sur un poney qu'un homme prénommé Roger amenait aux jardins "de la fontaine".
Ou la cadette regarder avec les yeux de Chimène, la lady qui initiait son corps à l'envolée sur les parquets de danse.
Je regardais l'une et l'autre "chourrer" les vêtements de leur mère comme un passage à la féminité. L'exercice dessinait cette tentation d'accéder à un statut, à en sentir le trouble, à patiemment greffer la nuance qui de l'identification vous ouvre sur autre dimension. Le sérieux à investir le rôle était touchant et beau comme un Annapurna à gravir. Il ne me serait pas venu à l'idée de les dissuader.
Nous ne savons pas ce que nous léguons. Ou du moins nous pouvons présumer.
Je notais comme une sorte d'indifférence, une sorte d'équivalence entre présence- absence.
Mon ego dût en être profondément blessé car sans entrer dans le débat, je me retirais d'un lieu où ma présence avait si peu de sens. Eus toute la nuit pour y songer. Le borgne en moi gardait quelque acuité. N'avais je pas atteint mon objectif en rendant mon existence anodine? On ne peut se prévaloir d'un ego revendicatif dans cette optique d'une mise à distance.

vendredi 21 septembre 2012

21/9 vers les lueurs, Dominique A

Je n'ai jamais été happé par la quête de la liberté.
Est ce d'avoir été écarté dans les premiers instants, d'avoir senti le goût du froid dans l'intempestive séparation sans un son de bienvenue.
Est ce d'avoir associé la césure du cordon comme ce principe de réalité d'une exposition imposée à l'incompréhensible.
Bizarrement avec le tempo pulsatif de mon sang me vint à l'esprit dans cet apport d'oxygène que mon désir premier était d'appartenir.
Ce sentiment peut vouer un être à toutes les fixations, toutes les banales velléités de lien total. Sectes, religions, produits véné-noeuds.
De cela fus épargné. Leur atti/ rance me laissait crédule. J'avais besoin de quelque chose qui eut pu m'identifier. À tâtons je devinais que du côté de l'amour , il y avait un graal à guetter mais mon être naïf et gourd lancé dans cette translation ne semblait percevoir l'autre que comme une galaxie aux antipodes.
Je tournais en orbite autour d'êtres qui me prodiguaient leur bienveillance. Je disais les aimer mais je ne disais que mon attirance, mon attraction à leur singularité .
Avec les plus précieuses, je concoctais des pactes. Nous étions des âmes perdues, des âmes en transe. Nos familles avaient eu raison de nous. Nous avions l'acuité de la certitude et la blessure ouverte. Mes compagnes étaient rebelles, je restais ingénu. Fus rapidement brisé quand la mort vint cueillir la première à l'aube de sa vie. Fus absent pour les autres comme un pas de côté, l'esprit réduit à une culpabilité mal assimilée. J'avais failli, je faillirai. Mes guerrières tentaient de me convaincre qu'il n'y avait d'inéluctable que la mort. Ce savoir là me ficelait.
Elles ignoraient la part d'ombre qui m'habitait. Ma perception de la vie passait dans un prisme singulier. L'expression "faire son deuil" m'avait toujours laissé de marbre. Le sens des mots s'étaient en moi refondus dans l'absurde. Ma vie se déploya dans une présence/absence. Longtemps il y eut un principe d'équivalence qui annihilait tout mouvement. Passai cinq années en usine, serviteur d'une presse à mouler entre mutisme et tempo assourdissant des machines.
Mon langage s'ėlaguait vers le mime pour échanger avec mes collégues d'atelier. Je prolongeais cet état dans une retraite durable en milieu urbain. Ma compagne d'alors s'accommodait de mes borborygmes, ignorant d'ailleurs que je l'aimais. Le verbe prenait dans mon entendement des contours parcellaires. Il captait la singularité de l'autre, son rayonnement et mon irradiation. Je cherchais toujours un sésame à la rencontre. En chaque étreinte, j'attendais un aveu, laissant l'autre perplexe ou curieuse sur ce drôle d'enjeu. La quête des mots, d'un sens, d'un scintillement. Quand la belle disait "viens": je venais. L'une en vint à me dire qu'elle devenait "femme" et cet éblouissement me souda à son corps comme si l'entrechoc promettait mon devenir.
Il devint. Sage-homme et père mais l'amour se délitât en une forme de prête-nom.
À part tenir avait été ma vie. Appartenir me glissait dans un désir d'être. D'être à l'autre, d'être à soi. Hôte antique. Comme une faim de vie.

mardi 18 septembre 2012

19 septembre de l'an 80000 Léo Ferré - Ton style



j'ai tiré ma révérence à facebook pour retrouver un espace de liberté, non que "l'institution censure" mais elle offre sa place à ceux/celles qui jouent un rôle convenu et propret et d'évidence, je ne suis pas fait pour cette sorte de communication. Il m'importe peu de révéler des pans de mes faiblesses, de mes impasses non par exhibitionnisme mais par ce que je préfère aller à l'essentiel que de glisser dans des parades de paons et autres artifices d'un paraître qui ne redimensionnent que ceux qui les choisissent. Je ne suis pas pour la transparence, ni pour les coming out de quelques sortes. Je suis pour assumer mes paroles et mes actes, une éthique funambule, discutable certes et qui n'engage que moi.
J'ai l'habitude de jouer cartes sur tables dans chaque sphère de mon existence. Cela me vaut des retours de bâton, des déconvenues et une liberté que je garde précieuse. Les péroraisons facebookiennes m'ennuient et vieillissant je n'ai pas de temps à trop perdre. J'épargne autrui de mes pesanteurs, de mes jacasseries et je me livre à mon rythme et à mon plaisir à un monologue qui somme toute me permet de défricher un jour de plus l'air de ce temps que je respire.
Quand tout va mal, écouter léo Ferré m'a toujours fait du bien, il pointait depuis le siècle dernier les pudibonderies d'une hypocrisie des gens en place et si peu de choses ont changé