jeudi 26 août 2010

Giugno 22/Cali - Elle M'a Dit

je suis devant l'amour comme aux premiers jours, naïf, à vif, susceptible
et toute affection soustraite me laisse dans le même état,
à lécher les murs faute d'amour, dans un état de cataclysme que le nadir atteint
(Ô MU i remember) ne calme point.
La théorie du rebond au fond du trou ne m'offre que le rire!
De ma voix traversée de bruissements et autres borborygmes,
ne surgissait nul arc en ciel et j'allais errant comme un don quichotte
sans même son moulin à vents.
Ai été largué, repris puis relargué.
 Et l'idée d'être repris est une fausse joie
car elle ne vous épargne pas d'être relargué
si bien que sur la berge désertée un "vendredi",
me suis mis à penser que de l'amour, je n'aimais que le rejet.

Ce rejet radical, chi fou mi intransigeant, scalpel récurrent sur l'occurrence décelée
qui attestait de ma venue au monde en ce premier jour de l'était!
En avais conclu que les phéromones R, du rejet initial, avait tapissé mes tissus
si perméables de leur message menteur.
Et le foetus shooté reçoit le message chimique comme le codex de sa quête.
La vie devient alors bizarre : tu appelles "amour", le programme -total rejet-
et comme Rantanplan tu te précipites dans les bras d'iseult,
triste sire, et c'est "Ma' Dalton" que tu étreins!
ceci dit "Ma Dalton" peut avoir les attraits à ravir et un QI sexy!
Mais c'est "Ma" Dalton et tu n'as pas idée de l'os qu'il te reste à ronger.
Il faut que je trouve une autre approche "style chèrie, ne m'aime pas, contente toi d'abuser de moi"!

27 aout 2010/Patti Smith - Gloria (1979) Germany

certains êtres me manquent.
Certains êtres me manquent plus que d’autres.
Certains êtres ont laissé en moi leur présence vivante
et l’absence advenue comme une baie hanse et mon esquif à flots.
Notre solitude originelle défie l’idée de dieu
Je ne partage pas mes doutes avec la gente “soumise” à une quelconque icône.
Penser un divin est une faute de goût, un manque d’humilité,
un déréglement hormonal dans le champ de la raison.
Ma “religio” est une bible plutôt cambrée
à ce châpitre fus séduit par la charpente de son corps,
de longues jambes comme des phrases sans fin sur les chemins de la vie.
Un être peut à lui seul se glisser dans la métaphore
et l’incarnant vous transcende et vous laisse entre ivresse et délire.
Le manque vous remplie
vous suffoquez
plus rien n’existe
si ce n’est son parfum
sa trace d’existence
ce bienheureux virus qui travaille vos chairs et vous laisse meurtri
épanoui, en suspension.
Avez vous vu certains visages après ces rencontres :
l’intensité du bonheur fugace a creusé cette gravité du regard pour longtemps.
Elle disait m’aimer
à ce jour je sais qu’il y avait du vrai!
Les paradoxes comme les silex n’attendent que le frottement.
Dans l’étreinte des corps
l’étincelle
Aimer est ce accéder à l’autre
dans cette traversée des masques que chacun se compose.
Me donna la clé pour me livrer
et dans le passage de son regard
sus ce que je cherchais
felice compleanno
per sempre

mardi 24 août 2010

24 aout/The Doors "Love Me Two Times/Texas Radio and the Big Beat"

j’aime bien faire le ménage, enfin à ma façon. Dépoussiérer nonchalamment et penser
à autre chose. Je faisais cela en ces congés annuels chez “la mère de mes enfants”.
Il y avait du taff, ne serait ce que dans la chambre de Jade. Nous n’avions pas terminé, juste sélectionnés ce qui était à jeter. Mon ex était partie bossée dès 8 h 15, dans une robe asiate et fleurie très seyante, je l’avais regardée s’éloigner avec un pincement imprécis mais sensible puis avec détermination, avais mis en marche l’aspi. La chienne qui vivait dans cette chambre désormais (je parle du golden retriver) parsemait l’espace de ses poils et d’une odeur qui me dissuadait de toute hypothèse de retour. En empoignant le manche du balai brosse une question me taraudait : “qu’était ce donc pour moi aimer?”. J’avais beau astiquer, le verbe transitif éveillait bien la transe mais pour quel au de là.
Aimer devait être un verbe réciproque.
Là le mode de conjuguaison était bien difficile à trouver.
La déclinaison devrait énoncer “j’aime-je suis aimé”, tu aimes-tu es aimé etc”
mais rien ne fonctionnait ainsi.
Combien de fois avai-je aimé sans l’avoir été et avais été aimé
sans être traversé par le don et sa magie.
Dans l’amour, la dimension de l’énonciation, la compréhension du sentiment
arrivent en aval de l’émoi, de cette transe qui vous déstabilise,
vous infantilise, voire vous néantise en tant que
sujet pensant pour n’être qu’un corps électrisé
par l’aimantation du champ qui vous attire, ce corps-autre dont vous ignorez
par quels effets, il vous appelle et vous est nécessaire.

La pièce à parquet noyait la poussière dans cette chambre
où j’avais si peu aimé et ne l’avais point été.
Je ne pensais pas que c’était mon grand âge qui me faisait philosopher
mais ce détachement cultivé qui était ma personnalité.
Je pouvais être dans la passion et dans la distance le moment d’après.
La distance offrait la mise en perspective de la rencontre.
Les pourquoi gardaient trop leurs mystéres.
Nous étions des êtres frustrès par essence.
Nous étions avec nos comportements en quête de réponses qui ne seraient que parcellaires,
illusoires et ne dévoileraient rien sur ce que notre être cherche vraiment.
Dans cette recherche s’essaimait un dire sur l’amour
qui relevait plus de l’idéologie que de l’analyse.
Nous restait la poèsie peut être pour atteindre l’A à Z
de l’absconce au zénith du verbe aimer!



dimanche 22 août 2010

20 aout de l'aube au couchant/Tété - Le Magicien






20 aout 2010
C’est l’histoire d’un cem qui sans s’aimer essaime les conneries À longueur de journée.
Pas un mauvais bougre mais un mental inattendu. 
Au départ pourtant une idée pleine de bon sens bien qu’un peu parano.
Première idée “ne pas prendre de sac, d’objets de valeur 
(cb chéquiers, baguouses et colliers cartier)”, au mieux laisser tout cela dans le coffre de la super saab. 
Trop fort le mec! Oui mais la clé?
 Ah la clé béh euh l’enterrer dan le sable juste sous la serviette “i love L.A”. 
Je pressens qu’un lecteur (j’ai pas dit lectrice) va répliquer pourquoi “L.A” 
si tu passes tes vacances À Cannes et là encore une fois apparait 
la forte cogitation de monsieur Bulo : L.A 
 because au moins je sais qu’elle est là L A. Fort hein!
Bon mais monsieur bulo a repoussé les limites de l’entendement : 
la clé, il ne va pas l’enterrer car il sait monsieur bulo 
que ses princesses peuvent À tous moments bouger la serviette 
ou qu’une de ces merveilleuses mamies italiennes qui abondent 
en cette saison peut,elle aussi, coloniser cet espace vital.
Donc monsieur bulo a décidé de prendre la clé avec lui.
 Il se précipite chez “À fond l’informe” choisit bermuda avec poche fermeture éclair
et fixation intérieure pour attacher précieux objet et le voilà prêt!
Comme c’est un super bulo il empaquette la clé dans gant en plastique 
(que même une bactérie elle passe pas) pour la protéger et plouff il plonge : 
look les filles , mister papa barbotte et s’éloigne première bouée, deuxième bouée,
 l’eau est fraîche mais les vieux n’ont pas froids, 
il nage bien mister papa : bon c’est pas tout mais après avoir rougeoyé au soleil,
 ce serait bien de rentrer a casa.
En avant les filles suivez mister papa et hop 
il commande À distance l’ouverture de son bijou suédois , 
“merde” il a pas appuyé assez fort, les clignotants ne s’allument pas,
l’était trop loin le “bulo”, nouvel essai, nouvel échec. 
Les filles s’impatientent Le bulo s’énerve un peu, 
dégaine clé de secours (clé saab deux en un) ouvre bien la porte
sauf que le neimann fait afficher “clé refusée” aller chez magasin agrée 
et là le bulo il sort de la coquille “fais chier, suis qu’un connard, suis enboucanné” 
et encore il dit pas tout, il sait la galère, l’ironie de”l’amère de ses enfants” style
 “alors mes chèries, c’étaient comment les vacances avec papa”, mais on n’en est pas là.
Les princesses voyant leur père se décomposer s’attachent À calmer le jeu.
On marche vers le bus en plein cagnard sans râler. Monsieur bulo continue de se maudire,
 les princesses l’une après l’autre prennent température “çà va pa’”. “Ouais, ouais”. 
Grâce À super iphone le “bulo” appelle saab local! 
Ah que l’iphone , il a les pages jaunes! Et le gonze lui répond “ah la clé a été mouillée :
 il faut la reprogrammer, passez au garage! Bulo raccroche. 
Le connard n’a pas pigé qu’il peut pas la déplacer “cette putain de caisse”. “
”Alors qu’est ce qu’on fait pa’”. First on rentre. Second je ressors,
je ressors, je vais À la gare et je fonce À nimes chercher le double.
 Hum, mais on est en France. En France autant vous pouvez faire avec la sncf Paris Province autant il est problématique d’envisager trajet province /province.Et après 17 h le mot correspondance n’existe plus. “Je peux vous proposer un aller retour Cannes-Nimes pour demain 6 H 26 retour vers 20 H 20”. Monsieur bulo se gratte le front. Euh pas plutôt le retour. “Ah monsieur pour cela, il faut qu’en étant À Nimes À 11 h 30, vous repartiez À 13 h 32. Il va courir le bulo!
Mais en attendant il retourne a casa.
Visions démentes dans son esprit chagrin. C’est sur, il a eu beau laisser une indication “voiture en panne”, les gars du ranchito, ils vont lui piller la caisse. Savent faire! Et le bulo revoit une de ses passegiate a roma : en plein jour , trois jeunes piquer les pneus d’une bagnole, la laisser sur des parpaings. Alors là toute la nuit!
Trouve pas le sommeil le bulo et en plus c’est feu d’artifices et foule sur les plages, ils vont la repérer, À ces moments je crois que je suis pour le leasing, la location ponctuelle, tiens il est déjà 5 h, il est temps que monsieur bulo se lève et se prépare pour prendre le bus.
Tout baigne 5h47 synchro le bus, c’est pas la foule mais les habitués du petit matin, femmes de tous âges abonnées au ménage, hommes et leur sac À sandwich en partance pour chantiers, faut dire que questions usines À Cannes, c’est plus trop çà.
Nous passons par le centre hospitalier, coucou les filles (et les garçons), les pompes funébres tjs bien placées, “Benvenuti, pompes funébres agrées” (je n’aurai pas osé l’accroche) et voilà le pont carnot et la railway station.
Pas foule non plus, squatters des gares et leurs chiens, groupes de jeunes femmes en goguette, retour au bercail après l’after, ah la dolce vita À Cannes et le bulo : pas de quoi engager un débat, direction Marseille.
Puis une heure d’attente de la correspondance pour Nimes.
Me suis mis dans la configuration “tout ce qui advient doit avoir un sens”. J’observe faisant les cent pas dans cette gare de St charles, Je m’offre même un tour sur le parvis, histoire de voir “la bonne mère”. N’ai jamais apprécié cette ville. L’ai toujours senti pesante, inaccueillante, bruyante, laide, oppressante, irrespirable, vulgaire. Je vais me faire des ennemis. J’aime pas l’OM.
Je me souviens d’un match À Cannes : “un derby” du temps de loubet et magnusson. J’étais pour le cannois même si magnusson était un sacré attaquant mais loubet, c’était ce jeune grassois qui avait passé le maillot rouge et blanc de l’as cannes et qui a chaque match nous régalait de ces débordements incensés, de ces tirs brossés qui donnaient au ballon d’improbables trajectoires vers l’une des deux lucarnes.
Je jouais À Rocheville À l’époque, nous étions en vert et haïssions les cannois mais Loubet c’était un local, pas eu besoin d’aller le chercher À petaouchnoc comme le faisaient déjà les Marseillais. Bon on va pas leur reprocher surtout quand ils eurent dégotté le grand josip, josip skobblar, alors là c’est sur l’OM était grand!
Tu montes dans un train, de préférence un de ces omnibus qui te donne une idée de la distance : entre les paysages qui défilent 24 images secondes et les conversations comme autant de platitudes dont la finalité n’est que de briser un silence.
Les road movies tirent sur ces ficelles, travelling sur l’aridité des temps, visages plans américains, dialogues de l’inexpressif. “Ma fille m’a mis dans le train, ce matin, je vais À Anduze, elle m’a dit tu descends À Nîmes et tu prends le bus, on est dans le bon train”. Je regarde l’étang de Berre, la mamie poursuit inexorablement “on a tendance À s’endormir hein, vous me réveillerez À nimes hein!”. Plein de bon sens, la dame.
Nous voilà en Camargue. Nous voilà À Nîmes. “Il parait que la gare routière n’est pas loin? La mamie me tire de mes rêveries, je prends sa valise, venez je vous accompagne”, “vous feriez cela”, “bien sûr c’est mon ticket pour le paradis”, “moi je ne vais qu’à Anduze”. Nous rions. J’aime bien être surpris. Elle m’avoue ne pas bien voir, avoir perdue un oeil. Nous marchons d’un même pas avec nos deux yeux.” vais je avoir ma correspondance?”, la gare routière est pitoyable, pas la moindre indication, pas de personnels pour informer les gens, les aider Nous trouvons l’emplacement pour Anduze mais pas le bus. La mamie va devoir patienter et moi j’ai intérêt À passer la surmutiplier pour sauter dans le train retour de 13 H 30.
On croit toujours qu’une galère vous en épargne d’autres, voire vous en exonère. Pas du tout le pire est toujours là, c’est le suspens de l’existence. Avec mon billet retour j’attends le train sur le quai. La voix chantante d’une opératrice sncf nous renseigne que suite À l’intervention “des forces de l’ordre” le train aura vint minutes de retard!. Qui dit vingt minutes dit soustraction pour prendre la correspondance À St Charles et le Bulo de courir comme un dératé, les mollets trop durs après quelques métres et c’est la douleur, pas le temps de grimpé dans la voiture 17, je saute dans la premiére, le train démarre, je suis en nage, endolori, j’ai la clé de la saab, je me demande si je dois prier pour suspendre cette drôle de galère. Il est peu de chose monsieur bulo : même en vacances

lundi 16 août 2010

29 avril/ 2 mai///Pink Floyd - Another Brick in the Wall


h

Ce soir en rentrant dans mon hum sweet home, je me suis dit que je venais
de vivre un des plus beaux jours de ma vie.
À dire vrai, cette notion n’est que très personnelle et mérite quelques éclaircissements.
Un beau jour a tjs été pour moi une leçon de vie, cette dimension enrichissante qui vous fait conclure que dès lors vous ne serez plus le même ou que votre approche du réel rayonne d’un nouvel éclairage.
Les filles sont allées voir leur grand-mère maternelle en ma compagnie. Ce n’est jamais une promenade que d’aller à la rencontre d’un être en souffrance et je me demandais si l’épreuve pouvait être économisée.
J’émettais la supposition simplement pour la rejeter. Nous devons à tout âge nous confronter
à ces épreuves de la vie par ce qu’elles nous fondent, irriguant notre esprit de l’infini questionnement. Nous ne choisissons pas toujours les moments de ces rendez-vous.
En décembre dernier un copain me disait “je ne peux pas aller voir Michel, je ne supporte pas l’idée qu’il souffre”. La banalité de la réflexion m’a plongé dans une colère intérieure qui couve encore. Mais fuir la douleur d’autrui est bien un comportement majoritaire. La douleur, la souffrance font peur. On pressent une contagion et l’irrationnel nous inocule à nouveau toutes nos frayeurs enfantines d’insécurité. Mais l’épreuve “réelle”, c’est l’autre qui la traverse dans cette brutalité d’une solitude à vif. Etre aux côtés. Je ne crois pas aux vertus miraculeuses de l’empathie mais je crois profondément qu’il faut “être aux côtés” de nos proches. Veiller dans cette économie de mots et cette prodigalité de menus gestes, de cette attention qui n’exonérent pas l’autre de sa marche vers l’ultime rendez-vous.
Le savoir-être n’est probablement pas de l’ordre de l’inné. C’est dans mon esprit une forme première de l’intelligence qui induit une acuité de raisonnement , d’analyses, de décisions : un engagement. Que ces enfants de 15 et 10 ans aient répondu présentes me touchent déjà au plus haut point. Qu’elles s’impliquent, dans ce souci de préparer à l’autre un repas avenant, équilibré, en se souciant de ses besoins de ses attentes, en prenant l’initiative de le préparer, de le présenter. Contenant leurs émotions, insufflant leur joie de vivre, leur disponibilité, toute leur sincérité, leur spontanéité. En voyant Jade et surtout Anna Venezia, je pensais à un 3 octobre 1994 où je rencontrais pour la première fois les parents de votre mère. Et ces moments se dissolvaient dans ce débordement d’affections que témoignait Anna. Cet élan des premiers jours, son tutoiement d’enfant qui vous chavire au plus profond de votre être. Cette effraction immédiate des codes de cette famille comme une intrusion de la vie dans un langage trop convenu, trop châtié, trop désincarné. Et l’étreinte en retour de sa grand -mère en disait long sur le chemin parcouru par ces deux êtres.


Anna, chère enfant, tu n’imagines pas ce que des gestes, tes gestes, simples, sincéres
témoignent de ton intelligence devant la vie et la mort. Tu ne seras pas épargnée mais tu ne fuiras pas. Tu as en toi ce savoir-être précieux. Ce n’est pas de la simple générosité. C’est un engagement, un acte d’amour et savoir aimer est un art qui s’acquiert dans l’épreuve.
Merci à vous deux pour ce jour.

samedi 14 août 2010

14 agosto/Aggro Santos ft. Kimberly Wyatt - Candy - StreetDance The Movie Soundtra...




Écrire un autre châpitre.
Je me questionnais sur la direction à donner à ce temps,
hors d’une vie de couple.
Je voyais devant moi ce livre d’ezra pound
“je rassemble les membres d’Osiris” qu’en d’autres temps
je n’avais osé parcourir.
J’ouvrais page au hasard titre p 171 Religio,
guide vers la connaissance pour les enfants.
Le texte commençait ainsi : “qu’est ce qu’un dieu?
Un dieu est un état d’esprit éternel”.
Je m’étais mis en tête d’enlever cette pellicule poussièreuse
appelée “moquette” dans ce lieu
d’enfance et la tâche offerte s’était transformée
en une entreprise plus radicale.
S’atteler à un faire pour être.
L’idée prenait forme en mon esprit, le lieu deviendrait un espace d’études,
une bibliothéque, là où seraient entreposés les livres qui m’accompagnent.
Je retournais à ma solitude originelle.
Il ne faut pas brader ces sentiments qui vous vertèbrent.
Le temps des concessions avaient montré toutes ses limites.
Il ne fallait plus être timoré sur ses certitudes.
Le temps du doute et des assertions qui banderillent votre être méritaient un bon curetage.
Ne plus prêter attention à des dires parasites
qui sur la vie n’ont rien à vous apprendre
si ce ne sont que ces fantasmes timorés, souvent aigris
et si peu authentiques.
Il était temps de les balayer et de revenir à l’essentiel.
L’essentiel n’était pas les plaisirs immédiats, les rêves consuméristes.
La seule appropriation qui me convenait était la mienne :
se réapproprier son être, le cours de son histoire et se hisser à ce satisfecit qui n’est qu’une paix intérieure.
Je n’avais pas l’intention de brader ma solitude originelle.
Je me rendais bien compte combien attendre d’autrui
n’était qu’une erreur logique, une erreur de raisonnement pouvant basculer sur une faute de goût.

Dans ce retour sur Nîmes, écoutant “street dance”, le nouveau cd de Jade, “pass out” (Tomber dans les pommes proposent le traducteur Google), nous avalions les kilométres à 140 dans une communion spontanée et je me disais que l’essentiel était cette perception de l’énergie qui se dégageait du rythme métronome.
L’énergie brute bouillonnante, simple slogan vital, immédiate et fondamentalement “jeune” par essence,
clamant son urgence comme flux sans compromis.
Les défis du hip hop; cette syntaxe du corps qui s’attache à rompre tout équilibre, tout état stable,
bravant l’air et le bitume, cherchant le hors cadre, le dépassement de soi
et les mots succints, fléches plus que pensées comme des pointillés directionnels
comme autant d’étincelles
dans le tempo du Déchainement.
La poésie des corps hors du langage.
Ce qui est manifeste dans ce credo des corps,
est l’élan vital.
Et l’élan vital, flux immanent et irrépressible mérite d’être pris en considération,
dans sa valeur propre, dans sa simple affirmation et je souriais
l’oeil rivé sur la highway
et Jade souriait aussi.

vendredi 13 août 2010

13 reste raide/Cesária Évora - Saudade




lao tseu disait souvent “quand tu as des soucis manges des sushi”.
J’avais obtempéré agrémentant la nourriture d’un “four roses” 
car loin de la “Roseraie”, le bourbon humectait ce sentiment portuguais 
appelé “saudade”.
J’étais un garçon étrange faisant à une époque de magiques rencontres
en m’efforçant d’expliquer qu’avec ma personne, il n’y avait rien à tirer.
Le dit vain amenait à mon chevet des êtres prêtes à tout donner pour briser les non c’est.
Parfois les corps à corps offraient plus que l’éternité. 
Il est toujours difficile d’entendre ce que l’autre saisit de vous. 
Comme ces grands malades, j’étais devant les offrandes : interdit, balbutiant “pourquoi moi”.
J’étais un ingénu croyant à la vertu des mots.
Me souviens avoir retrouvé dans un déménagement intempestif,
mes lettres non ouvertes adressées à une jeune femme 
qui voulait bien avoir un enfant avec moi.
Les rencontres sont parfois surprenantes, 
vous parlez, vous vous livrez, étalez les trois tomes de votre existence 
mais que savez vous de ce qui procéde au choix de l’autre.
Jusqu’au jour où vous entendez en boucle 
“nous n’avons rien en commun” et l’attirance 
comme une marée tardive vous laisse sur la berge
avec les coquillages ou ces moutons des prés salés 
que vous comptez chaque nuit pour vous endormir.
J’étais un être facile à berner. 
Ne m’avait pa -t-on fait croire à des origines bretonnes 
que j’arborais fièrement, barbe frisotante et anneau à l’oreille en simili surcouf.
Les programmes parentaux offrent souvent des délires hallucinés à jeun!
Que la mère de “nos enfants” prennent son pied en d’autres bras
étaient de bonnes augures pour elle 
et pour moi mettait un terme à ces temps messianiques
où vous attendez quelque miracle qui de l’oh sorte du lit!
Pour les enfants, une leçon sur la vie comme un conte en temps réel, 
un peu incompréhensible qui dans la forêt de masques
met à nu la complexité du discours amoureux 
et offre pour théor/aime 1+1 égale souvent trois! 
Quand on n’est pas à l’étroit.

jeudi 12 août 2010

13 agosto /Otis Redding Sings Respect





back home, hum , peut on dire home d’un studio quelque peu spartiate.
Je vivais parmi rangées de livres et futons où allonger mon corps valétudinaire et vieillissant. N’arrivais pas à trouver le sommeil, inhalant lucky strike entre pensées unlucky et ironie du sort. À ces moments gorgées de lait m’encrent dans ce réel à décortiquer.
J’étais passé chez la mère de nos enfants et son parfum d’indifférence laissait toujours à ma peau un fumet sulfurique.
Le braséro était éteint depuis une éternité et même la glace advenue ne livrait pas de brûlure.
Je me sentais toujours gagné par cette nostalgie de ce qui n’avait jamais été. Une passion, une simple passion agrémentée par l’existence, la magique existence de nos enfants. L’ainée prenait le pli de la mère dans cette indifférence négligée à saluer ce bref passage. Les proverbes de la nonna disaient “tu récoltes ce que tu sèmes”. Le commentaire tombait en son à pic.
Il fallait croire qu’une passion ne saurait être simple ou fallait-il croire que le mot passion fut à ce point inappropriée
Vous rencontrez un être au détour et chacun avec son capital neuronal et expèriences de vie échaffaude ce que le frôlement des peaux essaime.
Ma grande naïveté fut de croire que les beaux jours étaient advenus.
Que le temps du deuil laissait place à l’épreuve de vie!
Nenni, dans le langage religieux j’avais omis le stade du purgatoire : la confusion des sentiments.
L’amour glisse parfois dans une forme de croyance et de crédulité. Les mots prononcés n’ont pas le même contenu, glossaires aux antipodes. Et chacun dans le secret de l’alcôve couve sa frustration grandissante.
On ne peut quand même pas reprocher à sa partenaire de ne pas vous dire “je t’aime”, s’il n’en est rien. On peut au plus lui reconnaitre de ne pas céder à cette facilité, et au moins admettre son honneteté “intellectuelle”.
Que reste-t-il à faire alors quand après avoir pris vos distances pour ne pas encombrer et laissé la belle enrichir l’encyclopédie de ses connaissances, si ce n’est d’essayer de se hisser à ce seuil que votre ignorance méconnait et vous fait appeler “indifférence” et qui n’est probablement qu’une forme de digestion là où vous restez à ruminer.
Tiens je viens de finir ma bouteille de lait!

aout /hollydays 2010/ U2 - miss sarajevo




6 aout 2010
À Cannes avec Jade, travaux et plage au programme, sauf que les travaux risquent d’être vraiment longs.
That ‘s life!
Ai dû faire mon autocritique, des gaines passaient bien au niveau du sol et en plus, j’ai du faire le boulot!
Comme d’hab, mal, les gaines affleurent, un bricolage des années 80.
Marie Jeanne, ma génitrice, exulte! “Je te l’avais dit”.
Du haut de ces 87 ans : Mémoire du long terme ok, me suis contenté de diagnostiquer.
Je me sens étrangement zen ce soir!
La saab, À peine sortie du carrossier est déjà rayée.
Bref moment de colère style “espèce de baaaaatard”
et puis retombée du sombrero, le soleil,
ce sentiment d’être vivant sous le soleil et tout mon être s’est laissé gagner
par l’offrande chaude de l’astre.
Me suis offert une veste en daim, une envie pressente,
un gout nostalgique qui reste À ma peau, cette peau.
Elle portait un long manteau en daim comme dans ce film d’ennio morricone
“le bon, la brute et le truand” et sous le manteau,
sa mini-jupe même matière, l’eden À portée de main.
Elle m’offrit l’Eden et la pomme et de la vie, la ligne.
Elle avait quatorze ans, ignorait qu’elle allait mourir six printemps plus tard.
J’ai reçu mes premières leçons de vie d’une maîtresse qui m’accompagne toujours.

Comme une vesta au fond de ma mémoire qui veille sur ce feu qu’elle m’a transmis.

Je tape ces lignes tandis que Jade tente un exercice d’adresse : édifier une “tour de Babel”.
Très étrange, elle ignore que son second prénom Shinéar,
est le lieu même où fut élevée ce défi au divin.
J’ai toujours souhaité la présence d’un nom de cité dans le prénom des filles
pour augurer d’une rêverie a temporelle
qui les transporterait et ensemencerait leur esprit
de bouquets de questions.
Jean marri quant À lui perdit la tête.
Nous écoutons de la musique, “miss sarajevo”.
Jade a entrepris de dessiner. Il est près de minuit “pas sommeil” dit elle en se frottant les yeux
“here she comes” chante U2, mais je vois bien que le crayon a sommeil.
7aout
Jade dort travaux suspendus.
Mais quels travaux entreprendre?
Au départ il ne s’agissait que de retirer une vieille moquette. Le réagréage du sol reconsidère la question.
Mes démêlés avec ce lieu reprennent.
Un dialogue avec l’origine, un espace-miroir du mensonge fondateur.
Comment bâtir en zone séismique?
J’ai vécu tant de fois en ce lieu : au début avec ma grand-mère, puis ma tante
et le frère de ma grand-mère “Bartolomeo”, le premier homme dans mon champ de vision,
puis Marie-Jeanne de temps À autres, puis avec “Marcel, mon beau-père”, présenté comme mon père.
À la mort de Patricia en aout 1975, je revins en ce lieu
vivre auprès de ma grand-mère dans sa quatre vingtième année,
ivre de tristesse depuis la mort de sa cadette en 1972
et laissant emporter son esprit dans le rhum agricole jusqu’au delirium tremens!
Étrange dialogue de nos deuils juxtaposés : le mien À taire, le sien À écouter
en marge de notre famille, dans le cloitre de ce lieu, réceptacle de tant de larmes.