jeudi 29 janvier 2009

29 janvier 09















décidément j'aime bien mon service.

J'aime la spontanéité de ces femmes à prendre position devant l'injustice manifeste.
Comme une collègue s'était vue licencier durant sa période d'essai pour avoir pris un "petit pain " sur un plateau revenu d'une chambre, elles ont initié une pétition déclarant avoir fait le même geste. ( que j'ai bien sûr signé à mon retour de repos).
La bêtise, la mesquinerie, la veulerie, l'hypocrisie pour ne pas dire la xénophobie de certains êtres pour peu qu'ils se sentent devoir justifier un "galon" traversent les époques.
J'ai tjs préféré la hiérarchie des compétences et il me plaît de rendre des comptes à des femmes qui ont pour certaines la moitié de mon âge mais dont le savoir-faire m'impose le respect.
En revenant de cette journée joyeuse et laborieuse, j'ai été coincé dans les embouteillages du centre-ville et de voir les chapelets de manifestants m'a mis du baume au coeur. Et je regardais souriant ces visages parfois très jeunes en sifflotant cet hymne de john lennon qui n'avait pas pris une ride.

mercredi 28 janvier 2009

28 janvier alla mattina


Découvrez Louise Attaque!


comme pour les parfums , je suis attiré par les "titres" de musiques ou d'écrits et puis je découvre ce qui me lie. Et je hume.
"l'intranquillité" pourrait être un parfum, c'est aussi un très beau livre de Pessoa.
J'ai amené Jade au "carré d'art" avec l'idée un peu sotte de l'intérésser à ce monde des livres mais elle semblait n'en avoir cure. Nous nous donnions la main et cela lui suffisait.
Le diamant de Jade est sa spontanéité et sa sensibilité à fleur de peau. Ma grosse voix, mes coléres l'électrisent et souvent viennent les sanglots. Je me sens souvent idiot devant cet enfant. Elle est la rébellion et l'avocate de toutes les causes et l'artiste de la famille. Souvent ne dit rien mais écoute tout. De l'enfance, elle garde cette pulsion à entreprendre quelle que soit la position des aiguilles sur le cadran. Il m'arrive de la voir se mettre à dessiner avant l'opération nutella (Nutella mais pas à tous les repas e viva l'italia). S'il est un être qui re/éforme ma carcasse, c'est bien cet enfant.
Le bonheur est aussi de voir de jeunes êtres meilleurs que soi.

mardi 27 janvier 2009

aprile sempre

















je ne connaissais pas cette chanson de barbara et c'est bien une faute de gout. Il était une époque où déjà aveugle, une jeune femme me guidait sur les bords du lac de Côme m'apprenant deux ou trois (quatre) choses sur la beauté d'un lieu.
J'écoutais sa leçon d'esthétique, convaincu de ma chance mais bien incapable de vraiment la saisir (cette chance).
Le dimanche comme dans les films de fellini, garçons et filles chevauchant des vespas faisaient des virées autour du lac et des haltes à bellagio car c'est le bel âge.
J'ai arpenté la villa "Carlotta" et les jardins de la villa "d'Este" avec un sentiment hors du temps. L'éternité perdure dans ma mémoire et je monologue avec des fragments de bonheur qui m'ont rendu vivant : quelques instants.

dimanche 25 janvier 2009

24 janvier


Découvrez Paolo Conte!


me replonger dans les sonorités transalpines revient à un "rewind" souvent salutaire pour dépasser la confusion de l'état présent. Dans ce passé chaotique, je trouve un diapason qui ajuste ma pensée.
Peu le savent mais je ne suis pas un marrant dans la vie quotidienne et les années n'ont qu'affiné mon caractère dans son acrimonie. Ma compagne en pâtit sans empathie et les enfants compatissent.
Je me soigne. En écoutant paolo conte et en faisant des "pompes" pour dériver ce mauvais caractére. Encore un frustré penserez-vous avec raison. Le plus déplaisant est de faire trinquer ses proches. J'ai cette propension à me défouler dans la sphère privée et reste zen dans celle professionnelle. Quand j'entends les louanges, j'entends ma voix off traduire au plus juste. J'ai toujours eu du mal à vivre avec moi-même. J'ai longtemps milité pour un droit rétroactif à l'avortement (le mien uniquement). Avec en point de mire deux adorables filles, mon cerveau, comme mon regard accommode : comme il peut.
Je réprouve l'expression "mal baisé(e)" car je la croit-s profondément inopérante. Outre le fait que l'on n'ait jamais étalonné ce que serait ces seuils (tb baisé, bbb, pab (pas assez baisé)....mb! Aucune corrélation n'a été faite sérieusement entre "baise" et lucidité, ne parlons pas d'équilibre. Ex le petit nicolas dont on peut penser ce que l'on veut. Comment corréler sa politique à courte vue, zig zag et paradoxe et son aptitude à jouir voire son quota de jouissance (qui ne doit pas être ric rac). Tout cela pour dire que wilhem reich était bien sympa mais ses théories sur jouissance et lucidité passablement erronées.
Du coup je me dis que peut être, il me faudrait aller taper à la porte d'un thérapeute pour calmer mon esprit inquiet mais je ne sais pas pourquoi (bien qu'ayant fait l'expérience), j'ai tjs cette petite peur comme un roquet qui me mord le talon d'Achille.
Ma la mia fisarmonica manque de souffle

vendredi 23 janvier 2009

day dopo


Découvrez Muddy Waters!


depuis deux jours, dès que je sors du boulot, je passe un temps nécessaire sous la douche, essayant sous les bienfaits de l'eau, de puiser un brin d'énergie pour penser : dit cerner, faute de trouver réponse satisfaisante.
La musique est réparatrice question énergie.
J'ai toujours aimé cette maestria du blues à conter en termes simples et ramassés les arcanes de nos existences. La force de la culture afro-américaine est de nous atteindre quelle que soit notre latitude gravitationnelle par ce que les sonorités musicales/ X RAY iront forer au plus profond de notre expérience et rendre partageable le bref récit qui aussi nous raconte.
Quand Barco m'a dit s'être remis à la guitare, je me suis dit que sa perception du monde avait retrouvé le tempo de sa précoce lucidité. Une perception du monde par de là la la la théorie hi hi : comprenne qui pourra!

mercredi 21 janvier 2009

21 janvier



elles lui tenaient la main de part et d'autre du lit comme pour la retenir et je regardais alternativement le dynamap qui n'inscrivait rien et les anges blancs qui l'appelaient, mendiant une vaine réponse. Elles avaient bataillé depuis le début de la matinée et là devant cet être en souffrance, elles puisaient des ressources mystérieuses de leurs mains à ses mains cherchant le sursis qui pourrait l'amener jusqu'au bloc pour peu qu'elle puisse respirer suffisamment.
Depuis que je les vois à l'oeuvre sans compter, je deviens optimiste. Optimiste sur ces jeunes générations qui sont sur ce front où nous sommes tous convoqués et qui s'efforceront sans compter de leur temps, de tout ce stress, de l'ingratitude de leurs employeurs à vous tirer d'affaire et au pire à être à votre chevet, entières et disponibles.

22 janvier : et tout cela n'a pas suffi : R.I.P. ¿

mardi 20 janvier 2009

avril 29



je l'appelle venezia en secret et ces trois syllabes comme une essence subtile lui conferent une magie qui depuis sa naissance me trouble. De l'enfance, son visage a gardé la rondeur suave, son front légérement bombé dit déjà la détermination. J'ai découvert ce dimanche que la jeune fille avait passé un de ces paliers qui trace les routes. Sur son cheval de dix fois son poids, je l'ai vue épouser le mouvement avec cette aisance assurée, cuisses fermes, épaules et tête hautes. En quelques sauts dont la hauteur intimide, son travail appliqué de ces derniers mois signait l'ardeur de sa passion.
Ce mérite est le sien.
Il me plaît aussi de la découvrir au travers de ces jeunes êtres qui l'entourent, toutes cavalières, la plupart plus âgées et toutes aussi passionnées. Il me plaît d'entendre leurs cris et leurs joies à s'encourager, il me plaît de surprendre un surnom affectueux qui atteste l'étendue de son charisme en gestation. Oui nous sommes fait de la trame de ceux qui sont seront nos proches, nous sommes leurs accents, leurs espoirs, une part de leur conviction, nous sommes singulier et pluriel
et Venezia come la nave va!

dimanche 18 janvier 2009

solstice/ été

Devant l'amour, Ai tjs versé dans une certaine ingénuité et me reviennent les paroles de cette chanson. Je fredonnais la ritournelle et mon inquiétude comme un granit me mommifiait.




La perte de l'être aimé : l'irrémédiable :
comme un silex incisa mon esprit.




J'ai longtemps eu peur de la folie. Cet état de dissociation où tout est néantisé.
D'avoir passé quelques années en usine à répéter qqs gestes dérisoires fut le prix de ma survie.
Dans ma vie quotidienne, le désarroi ne m'effraie pas. Pour l'avoir visité.
Mes collègues ne comprennent pas mon comportement. Ce n'est pas de l'ordre de la patience et le mot empathie est bien terme terne pour traduire ce qui se passe.

Quand je vois la peur dans un regard, je mesure le défi qui est en jeu. Ce questionnement incessant qui assaille un être et je me dis que l'authenticité de cette épreuve mérite d'être au moins présent.

Ceux qui parlent de sentimentalisme ne parlent pas ma langue.
Le métier que je fais me permet chaque jour d'y voir un peu plus clair dans ces échanges souvent muets.

Dans les années 68/70, je fredonnais la chansonnette à tue tête imaginant le sablier déverser l'ultime heure et la légèreté des accords à mon corps prélevait l'appréhension.
Et puis ce fut le trou noir.
"little darling" les mots devinrent moqueurs où le mot coeur fut extirpé.




mercredi 14 janvier 2009

dopo mars


Découvrez Alain Bashung!


certains jours, quand l’énergie comme une douce nova ne laisse en moi que quelques scintillements suffisants pour tourner la clé du démarreur de la zafira, je cherche en moi tous les fantômes qui ont déversé leurs caresses sur mon corps trop inculte et ces réminiscences amoureuses en chapelet égrenent le retour hypnotique et le temps nécessaire dans le sas pour reprendre un peu vie.

Le temps salarié vous essore.
Je dis bien le temps salarié, non le travail en tant qu’activité humaine. Le temps salarié est toujours cette expropriation de soi-même, pris, passé, tamisé dans des modes d’organisation où se mêlent le stress intentionnel, les petites mesquineries, tous ces modes de “gestion des ressources humaines” dont la finalité reste des modes de coercition.
Je ne sais pourquoi je pense souvent à l’amour après le boulot, ce besoin d’étreindre un corps chaud qui respire et se tend et vous restitue la pulsation vitale, ce doux murmure basique binaire de la pompe cardiaque. Je ne sais pourquoi j’aime respirer des parfums quels qu’ils soient pourvu qu’ils soient, respirer la fragrance d’une ode à la vie.

Je n’étais pas fait pour la vie, pas préparé ni pour l’amour d’ailleurs, mon esprit trop pusillanime. Et de vieillir m’apporte cette sérénité à discerner l’essence et l’essentiel : à faire à suivre comme toute love affair

samedi 10 janvier 2009

22 octobre 51
















né à marseille, au coeur de la ville.
Loin des yeux, ai passé ma vie.
Ni répulsion ni attirance.
Un non-lieu en quelque sorte.
Ai tjs eu un sentiment sans racine pour avoir cultivé ce temps de l'enfance entre jardin et campo santo.

Le cimetière est une ville aussi.
Artères exsangues  et lamenti au pays de "ceux qui sont partis".
Les rituels convenus, les offrandes menues,
à pleurer sur soi-même ou le vide advenu.

Etrange école de l'avis pour l'enfant que j'étais
Sous l'oeil figé du crucifié, j'allais d'allées en allées
mémorisant des noms
dénombrant les années
dans cet espace de chiffres et de lettres, invite à vous briser.

N'ai jamais voulu m'incliner.
Ce que j'ai rapidement haï dans la religion et cette volonté de vous soumettre et de vous terroriser.
Je laisse aux croyants leurs crédulités ou leurs certitudes, assurées. Je leur laisse ce peu d''humilité devant le savoir et cette sorte d'outrecuidance à oser "penser" à un dieu.
J'ai  ceinte une haine des croisés et des voilés de toutes sortes.

Suzanne Lavie m'a sorti de la matrice,
non marie mad.
C'est écrit sur mon délivré de famille et c'était une sage-femme de Marseille




dimanche 4 janvier 2009

d day



me suis toujours créé des rituels comme pour innover dans la sacralité quand religion ou paroles ne font plus sens. Plus je devenais athée plus le besoin de sacré m'imposait cette façon d'être pour irriguer le sens sur tant d'aridité.
Ai eu très tôt le besoin d'être l'historien de mon histoire et le poète et le prêtre en tissant des récits et des gestes parfois lyriques, grandiloquents et donc dérisoires mais avec ce gage d'assumer toute la dérision et d'avoir cette jubilation d'en rire.
Être grave dans l'écrit et léger dans la quotidienneté.
Hier, j'ai reçu un cadeau qui résonnera à jamais dans mon esprit. D'un roi mage serti de souffrance, un de ces christ qui nous entourent et que nous n'osons pas regarder tant la douleur plante la mesure de nos existences.
Nous nous cotoyons depuis qqs temps dans une économie de mots et de regards, mes mains gantées sur sa peau blessée, le tenant tandis que l'ange blanc prodigue les soins méticuleux et nécessaires (la beauté d'une infirmière est à saisir à ces moments dans ces instants si difficiles d'un pansement). J'eusses aimé entendre ces mots de mes géniteurs et c'est un inconnu qui les déposent en mon esprit et m'ouvre un espace inespéré.
Il me faudra du temps pour prendre toute la mesure de ces paroles, de fixer son visage en moi et admettre le bienfait mais je sais que ma perception de l'existence s'en trouve vivifiée. Ce jour pour ce dit : sans se dédire¿ à l'avenir comme un souhait.

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Découvrez Elvis Perkins!


j'écoute elvis P depuis une année, une amie me l'a fait connaître et les sonorités de sa guitare m'ont accompagné de stage en stage souvent à l'aube et j'avais une motivation de plus de sentir cette perception du monde qui me rasséréne, la sachant partagée par someone somewhere.
Il est des êtres qui me rapprochent de moi même et quand je croise un être dont les pensées font écho à ce qui me fonde : je fonds!

vendredi 2 janvier 2009

gennaio, il duo


Découvrez Pink Floyd!


2009 avec du vieux, je ne sais trop pourquoi les pink reviennent en boucle depuis qqs années dans mes gouts revisités. Non pas le gout de déguster de la nostalgie mais d'essayer de comprendre avec le recul, le moment traversé.
La musique a toujours eu en moi l'admirable effet de me restituer ces tranches de vécu où elle s'était greffée.
Loin d'être l'élément complémentaire elle concentre en elle le bloc du passé, mille feuilles de visages-moments-tensions-effractions et je n'imaginais pas qu'il en serait ainsi, je n'ai pas de photos du passé et mes traces mnémoniques sont d'éphéméres morceaux irriguant la tradition orale qui traverse ma culture.
à observer les filles faire leur razzia sur you tube, je pense à ces blocs de temps qui leur reviendront à l'écho d'un tempo.
Le deux janvier, elle naquit! R.I.P.