lundi 30 novembre 2009

19 maggio 1923



j'ai souvent fredonné cette chanson de F H en de multiples circonstances, toujours insouciant, ignorant les racines de ma propre histoire. Ma grand- mère y est morte en 1977 et ma fille Anna Venezia naquit dans sa chambre, 18 ans plus tard émergeant du bassin de sa mère avec une volonté non feinte, tournant la page du malheur, des mensonges, de ces vies "pagnolesques" que s'offrent certaines familles. Les miens venaient du pièmont mais étais-je des leurs ou d'où leurre. Mon ingénuité fut ma résiliance et ma nonchalance, un état de résistance. Dans ce lieu que je dénommais très tôt le 19, bâtis mes premières cabanes et tissais vaines chimères, y connus l'amour et la désolation, sentis combien tout attachement à ce lieu me convoquait à la folie, m'exilais d'un pas léger.
Je garde pourtant un réel attachement pour cette trace initiée par un jeune couple de pièmontais venu de ce côté des Alpes donnait une chance à leur amour à l'étroit dans ce début de vingtième siècle immergé dans les restes du premier conflit mondial et la naissance du fascisme. Ils n'étaient ni des résistants ni des antifascistes, un homme et une femme qui cherchaient à vivre, rien de plus!

samedi 28 novembre 2009

28 novembre

Besoin de blues, besoin de la cadence, besoin de mots simples et précis, direct à l'essentiel pour entamer un jour nouveau, être attentif et curieux et affammé à tout
Un lever de soleil dirait barco, un lever de soleil à déguster et des notes de guitares
pour que les rayons et le mouvement imperceptible du son s'accordent à nos peaux
pour nous restituer cette soudaine jubilation à se sentir vivant : somewhere, anywhere et dire aux êtres aimés, je t'aime

mercredi 25 novembre 2009

25/11



écrits sur du vent.
nous étions comme deux entités reliées l'une à l'autre par l'empreinte éphémére de nos corps.
Plus qu'une question de sexe, il s'agissait de nos corps en jachère d'une quête indicible et palpable.
Si vous les eûtes interrogés, leurs réponses n'auraient porté que l'écho de leurs essoufflements ou le choc de ces silex en quête d'étincelle. L'amour est une connaissance de l'autre, millimétrée, moléculaire, irréversible et fugitive, les mémoires engloutissent les saveurs et les cris tout est déjà hier tout est déjà fini et la faim reprend son travail assurée de sa vérité, exacerbée par cette effluve des sens qui la nourrit.
Rendus à leur solitude
Rendus à leur vie ante
Ignorant si la suite serait douce
So sweet avait été!
J'ai toujours senti cet état de déroute devant l'autre qui s'avance et se livre
et se love entre battements irrépressibles du muscle cardiaque et l'incendie de votre esprit et devient
essentiel et soudain nécessaire, sésame à votre avénement et l'autre ignore souvent tout de son pouvoir sur vous, comme vous du votre sur lui : fiat lux!

samedi 21 novembre 2009

02 01 55



Barco vous direz que je pris le chemin de la révolte par conviction intellectuelle.
Il vous le dirait d'autant qu'il essaima les arguments. Le mot révolte avait en ces temps un sens dans un monde bipolaire qui commençait à se lézarder. Nous étions 25 ans après le dernier conflit mondial et ces 25 années étaient jalonnées de révoltes sanglantes à l'est brisées par le stalinisme et de multiples guerres de libération en asie, en afrique et en amérique latine. En ces temps l'histoire était encore collective.
Le marxisme radical était le catéchisme nouveau, Les temps du religieux étaient vermoulus par les multiples collaborations de l'église avec le nazisme. Il y avait eu Auschwitz et puis Hiroshima.Les temps étaient à l'action, Barco délaissa sa guitare, nous allâmes de manifs en meetings, nous organisâmes des grèves, c'était le temps de la guerre du vietnam, Franco garottait encore ses opposants, puis vint le septembre chilien, les calendriers de notre jeunesse avaient cet étrange timing, cognant à toutes les latitudes, nous crûmes comme des milliers de jeunes de nos âges que nous pourrions changer ce monde. Elle était notre cadette et nous regardait avec quelques ironies. Je ne sais toujours pas pourquoi elle vint vers moi, elle me donna la vie, le gout de la vie : pendant quelques temps. Elle luttait contre ses crises d'asthme, ce fut son premier terrain de révolte. Elle disait n'avoir pas le temps d'attendre voulait l'amour, l'intensité, Je la suivais : du regard. Quand elle partait danser pour le plaisir de danser. Eut d'autres amants, je l'attendais, l'accompagnais. Fut enceinte, dût avorter, se sentit dans la culpabilité longtemps, s'engagea pour la liberté de l'avortement et mourut à 20 ans. Aimer un être, c'est l'inscrire dans votre mémoire pour ce qu'il a ensemencé en vous. J'ai toujours cru avant ce jour d'aout 75 avoir contracté une dette imprescriptible. Une dette comme un savoir définitif sur le prix de l'existence. Un savoir qui fait de la jalousie un sentiment risible, de la fusion une illusion. Je ne suis pas sûr d'avoir été capable d'aimer comme je l'ai été. Et à ce jour je m'interroge encore!

lundi 16 novembre 2009

27 aout



she says that she loves me et de la croire dévoré cru
ainsi commence les religions, il était une foi.
Barco me disait que nous étions trop cool pour nous livrer à certaines postures de l'amour. Faudrait être prédateur, avons fait date et loves affairs bouclés dans le stress et la détresse. Barco me disait que nous savions trop des secrets des femmes, c'est là le savoir des enfants pris à témoin, confidents des déroutes, ces rôles de commandeur mendiant dans l'intimité miettes d'amour. L'amour comme croyance ne m'a jamais emballé. Il y a toujours un prix à la croyance : on se croit épris : après!
Je prends au sérieux les relations qui font date, déclinent les calendes, rosaires des noces. Je suis pour respecter le sacré.
J'aime beaucoup le livre de nikos katzanzakis : la dernière tentation du christ pour ce synopsis a posteriori d'un christ voulant goutter aux délices de l'amour au détriment du media planning biblique.
She says believe me et j'ignorai ce que la croire eut pu lui insuffler.
Donna preuves dans la nuit!
Mais était ce cela aimer.
Il me souvient qu'adolescent j'avais un fort penchant pour l'amour courtois avec une jeune fille qui arpentait les dancefloor de l'époque se livrant à d'autres libations.
Me fit comprendre qu'elle n'avait pas l'éternité!
Entre éros et thanatos y a pas photo pas plus hier qu'oggi. à ce je, calibré!
Si j'adopte l'amour-croyance, je peux dire barco je t'aime
je t'aime pour ces pieds de nez à cette époque grise que certains nomment trente glorieuses et qui était un temps cadavérique, je t'aime pour m'avoir sorti de ce bourbier familialiste, rantanplan égaré, je t'aime pour m'avoir donné le gout de penser à contre courant, oui nager plutôt que surfer, ne pas s'abriter et sentir déluges qd viennent les déluges et instants rayonnant autour d'une table, d'un appenti pour un instant une nuit sans ennui
oui je t'aime.
She says that she loves me: était ce l'amour des mots les mailles des mots, quelque chose me disait que pénélope savait que je n'étais pas ulysse!

vendredi 13 novembre 2009

november



je me suis souvent vu reprocher de vivre dans le passé par mes compagnes et cette fidélité perdure comme si le présent n'offrait que l'ersatz de ce qui avait été. Le passé comme le présent est terreau d'illusions. Le passé m'avait offert l'intensité, l'extréme, brûlures de feu et de glace.N'avais jamais eu la préoccupation d'être aimé, toujours la curiosité de saisir dans les êtres rencontrés, les arcs de force qui me vertébreraient.
J'ai tjs eu quelques doutes sur celles qui voulaient faire couple avec moi. N'en comprenais pas le pourquoi, à l'usage n'avais pas tort quand lassitude advenait. Ai tjs pris soin de partir avant, certaines fois auraient du partir bien avant pour épargner eurydice : j'avais pourtant quelques indices.
Si par exemple votre amie préfére une soirée "champagne foie gras à votre présence", vous pouvez pressentir comme un conte à rebours à chaque bouchée.
Ceci dit, il est des mises en bouche qui ne se refusent pas.
Mon "Ex" me dit que je suis un "homme à femmes",soit disant séduit par la singularité de chacune. je dirai que c'est vrai et non limité aux femmes mais cet intérêt reléve d'une passion pour l'humain non d'un besoin consumériste "de les avoir toutes, tous" ma libido n'a pas ces ambitions.
Dans ma solitude de ce vendredi 13, allongé sur agréable futon (taper "le japonais" in google est faite vous livrer), je philosophe en silence sur le manque sans être pour autant désespéré.

mercredi 4 novembre 2009

4 novembre



j'aime bien l'acteur harvey keitel, je me souviens d'avoir été scotché sur le fauteuil du ciné un automne à Paris dès les premières scènes de "bad lieutenant. Le cinéma ne restitue pas toujours la complexité d'un jeu d'acteur, le théâtre vous l'offre d'évidence!
C'était une époque où je me préoccupais de la figure d'homme que j'aurais souhaité être. Il faut dire qu'étant avant tout "une oreille", il m'a toujours été délicat de "rassembler" (comme dirait ezra pound) membres et mental dans le puzzle "body". Pendant une brève époque "che guevara" fut un emblème séduisant mais tout s'effondra quand au rendez vous de la mort de l'être aimé devint franchement pâle.
Fus longtemps à la ramasse, parqué dans des jobs qui me faisaient fonctionner. De jeunes êtres venaient parfois s'occuper de moi. J'étais émerveillé par leurs prestances, leur humanité mais ne donnais rien en retour ou du moins je donnais ce rien qui était moi.
J'ai revu dernièrement "vol au dessus d'un nid de coucou" avec cet autre grand acteur le jack Nicholson. Je ne livrerai pas tout mes secrets mais ce film m'a probablement ouvert une posture qui m'a permis de vivre, de trouver une respiration, de répondre à cette étrange question qui trotte dans ma tête ; "quelle issue quand vous avez goutté à la désagrégation du sens, qu'advient il de votre langage, de vos gestes, comment articuler un "vivre"! Depuis le temps j'ai trouvé quelques réponses : quoique!
Le mérite du film de Ferrara n'est pas tant le sujet : les tribulations d'un flic catho,junky et ses contradictions à vif mais d'avoir choisi un acteur qui élève le rôle en nous faisant ressentir cette complexité qui travaille au fond de nos êtres : pulsions, désirs, croyances, velléités de morales, raison, désillusions!

et dylan chantait

dimanche 1 novembre 2009

deux novembre



me suis réveillé avec sonnerie désagréable de mon nouveau tél fixe : (pour le connaître tapez jm2261952@yahoo.fr. Du coup me suis fait un café, las c'est celui que sev a laissé dans mon sac de déroute "puff du décaféiné même pas cap de lire un package" comme disait jade hier après soirée halloween et verre cassé "y a des jours rien ne va"!
Ne soyez pas surpris d'écouter du neil young dans ces cas là! Sa voix me ramène à une fuite philosophique qui me tire toujours vers la rive de la sagesse!
Quoique!
J'ai ce sentiment de laisse autour du coup.
N'est ce pas là la définition du salaire. La laisse est courte! Stoppons là, la métaphore, je vous entends ajouter "vie de chien". Mais bien sûr tous ne sont pas à la même enseigne et certains ne voudraient pas être à la place de leur maître. Hier soir, je suis tombé sur un reportage tf1 sur les tatouages, encore un de ces marronniers qui ne me fait que penser du bien du journalisme : circulez il n'y a rien à voir". En l'occurrence s'alignaient les corps décorés. Je regardais distraitement faisant la vaisselle : c'est que d'un oeil je préfère zoomer sur mes mains quand je suis chez mon ex!
Et là une femme presque de mon âge découvrit son épaule pour faire admirer la reproduction de son caniche dead qu'elle avait dans la peau.
Ah la riche idée! me suis je dit interieurement (parfois je préfère rester muet) et si je me faisais décalquer les visages des êtres aimés. Pris dans la réflexion, je mesurais immédiatement la complexité de l'affaire et les querelles à venir "quoi je ne suis pas sur ton coeur", qu'est ce que je fais sur ton dos" , tu vas m'effacer de ta fesse illico". Ai préféré changer de châine!
Ce qui m'a fait lever de mauvais poil ce matin vers 5 H 30 est le bruit léger , régulier, menaçant d'une goutte d'eau qui brisait le silence de la nuit. Me suis mis à flipper pensant "dégats des eaux, écrire assurance et la petite goutte tombait tombait. Ai allumé et de ma vue aléatoire ai scruté le plafond mais rien si ce n'est le bruit continuel. Alors ne faisant confiance qu'à mes mains me suis mis à caresser le sol avec la certitude que j'allais! Et là je me suis rappelé que je venais de poser un lino représentant "jolis galets" et l'idée me traversa que je n'avais que ce que je méritais! J'eus envie de me recoucher mais le réveil!
En relisant je notais les mots "laisse, chaine, gouttes" : le vase semblait plein, il était temps que je mette le pied dehors.