vendredi 26 mars 2010

10 novembre-26 mars

je venais de passer la tenue blanche quand catherine
m'a joint. Devins livide à entendre sa voix cassée.
Suis allé dans le service, ai fait le job, vers 12 h ai rappelé
catherine, les quelques mots nous plongèrent dans le vide absolu.
à devenir muets. Ai raccroché. Me suis effondré. Une collègue
m'a entendu pleurer, est entrée, a trouvé des mots.
J'ai passé la tête sous le robinet
l'eau plus froide que les larmes
ai laissé couler
je pensais à ces phrases de l'écclésiaste :

"Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux:
un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer, et un temps pour guérir; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir;
un temps pour pleurer, et un temps pour rire; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser; un temps pour lancer des pierres, et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour embrasser, et un temps pour s'éloigner des embrassements;
un temps pour chercher, et un temps pour perdre; un temps pour garder, et un temps pour jeter; un temps pour déchirer, et un temps pour coudre; un temps pour se taire, et un temps pour parler; un temps pour aimer, et un temps pour haïr; un temps pour la guerre, et un temps pour la paix."


ceci dit je préfère la version de jim morrison :



N'écrirai plus pendant quarante jours
Laisserai le silence habiter ce blog où
nous nous retrouvions
Laisserai le silence en vague me recueillir
je ne comprends pas encore
ce qui vient de se passer
ce matin de 2010
où tes yeux se sont fermés

jeudi 25 mars 2010

25 /26 mars

c'est la nuit mon ami
commence la longue nuit
je te suis mon ami.
Ici le vent et la pluie
Là bas ton souffle court et les larmes
à ton chevet



Les mots glissent vers l'un seul
Il n'est plus temps de parler ou d'écrire
te voilà dans l'épreuve
je te suis mon ami
ta voix est en moi
ton sourire est en moi
ta jeunesse est en moi
tes larmes sont mes larmes
je sais tes bienfaits
je sais ta présence dans ma tourmente
je sais nos coups foireux et nos rêves
et la morgue de ceux qui nous pointaient du doigt
tentant d'effacer les rires à nos visages



Le jazz borne la route
ce n'est plus la nuit
mais ce halo de sons
qui t'habille et scintille
je te suis mon ami
vers où
tu me précédes.

samedi 20 mars 2010

gennaio

little darling,
sans cesse je t'écris, arrimé à mes visions
comme des questionnements sans fin sur la vie
sur ta mort



little darling,
mon esprit s'est perdu dans le labyrinthe de l'impensable.
Tu n'imagines pas la peur qui me glaçait
quand ton temps à rebours se décomptait.
Voulais survivre à tous prix
orphée sans eurydice
survivre mais pourquoi!



little darling,
ta mort comme une entaille,
une césure sur le sens
Ne plus trouver de mots
et le silence
-rançon et otage-



little darling,
de la vie, ne savais rien
avant d'atteindre ta contrée,
compris très vite
ce qui me saurai
oté,



little darling,
ne sais toujours pas aimer
vis à l'horizon d'un jour
L'aube, clémente
le zénith me consume
le crépuscule me rappelle



little darling,
si tu savais
tout ce que tu m'as donné
plus que ce sang dans mes veines
plus que ces visions dans ma mémoire
plus que le pauvre glossaire de mon intellect
comme un rosaire égréné

little darling,
deux enfants m'accompagnent,
l'aînée a ton âge quand tes lèvres
j'ai goutté;
la cadette, en défense de toutes les causes
et le tempo et le swing



little darling
chaque soir je pense
à cette vie qui t'a été otée!

mardi 16 mars 2010

dopo marzo

anna venezia n'a jamais parlé italien.
Nous n'avons jamais parlé la langue de l'origine, tant l'origine
pour les premiers migrants des années 20 devaient être oubliée.
La transmission fut presque réussie.
Rupture avec les racines transalpines, non transmission de la langue, effacement du nom. Le programme de l'intégration accomplie.

Elle naquit dans la chambre de la nonna, il y aura bientôt 15 ans, de façon originale. Sans aide, si ce n'est la bienveillance de sa mère et mes mains si peu expertes.
Elle naquit.
Son nom de venise pour arrimer son inconscient à une ville libre, singulière, fragile donc en question.
Son nom de venise comme une caresse culturelle d'une femme écrivain-cinéaste dont elle ignore encore l'oeuvre.
Anna s'en va à Rome bientôt dans ces échanges scolaires que l'on peut louer et qui font honneur à ces pédagogues qui donnent de leur énergie, de leur temps à nos enfants.
Ce sera sa deuxième immersion de ce côté de la frontière

lundi 15 mars 2010

22 mars

lendemain du premier épisode des régionales, campagne insipide, grossiéretés et débats escamotés,
pas de bilan et un "fréche" à qui on ne demande aucun compte et encore moins sur sa fumeuse excentricité "septimanienne" qui a qd même due plomber le budget régional et nourrir copains et coquins : allez circulez, il n'y a rien à voir!
Faute de retrouver des valeurs, on conserverait donc le bon vieux clientélisme, la démagogie d'un despote rosée matamore à ses heures.



Curieux qu'au moment où l'internet développe exponentiellement les échanges horizontaux, on en reste en politique à l'archaïsme de la fascination des roitelets et autres jeanne d'arc. Curieux qu'aucun parti, mouvement n'aient promu dans ses statuts la saine notion de révocabilité à tous ses échelons et encore plus quand ceux ci ont des fonctions dans les collectivités ou les ministères.

De la "des mots crassie" à la démocratie" la route est longue!
Mais sur ces chemins vous ne trouverez ni frêche ni ses affidés!

dimanche 14 mars 2010

primavera

la fille qui me fit connaître cette chanson, me tint la tête hors du déluge,
n'eut pas grand chose en retour. Elle avait tout pour elle, la jeunesse et la sagesse, la précocité, la lucidité. enfant blessée et femme accomplie. Le garçon que j'étais , passa à côté.


je me souviens qu'elle étudiait hegel "le savoir absolu" et lisait Zarathoustra de nietzsche à mon retour de l'usine. Jouait du piano pour éclaircir mes idées noires.
M'entraîna en Grèce, me sortit de l'usine. Je pense à ces moments, à sa présence et à sa voix, je pense au nacré de sa peau qui n'était pas un placebo.
Dans les couloirs de la détresse, je fredonne mes ritournelles, je suis prés de ceux que j'aime dans ce temps musical, ils/ elles m'accompagnent.
Avons vécu pas que des galères et du bon temps par moments.
De la vie nous savons ce que les prosélytismes de tous ordres ne livrent pas.
Sommes pas des bobos moindre mal, tenons d'autres propos.
Ni certitudes ni "prêt à penser".
Ferons nos preuves dans l'épreuve

jeudi 11 mars 2010

11 mars 2010

je suis cette partie de ta mémoire,
abscisse et ordonnée au bout de la rue
je sais la maison qui se dressait
et ta chambre jouxtant désormais le rayon muzik d'un centre leclerc.
Pendant cette année de formation d'aide soignant en 2008 à Cannes,
combien de fois ai-je arpenté ce lieu,
en solitaire et riant et énumérant les bons coups que nous préparions
dans ces années militantes et tu n'imaginais pas ce qui me poussait
tandis que le crabe n'avait pas encore eu l'obscène idée de te squatter le crâne.
Quand je pense que tu t'es pointé dans notre maison familiale
demandant à parler à monsieur mahé et que mon beau père de bonne foi
t'affirma "il est mort" et que tu devins livide au point de paniquer ma mère
lui soutirant once de compassion à t'ouvrir la porte et t'offrir verre d'eau.
Non je n'étais pas mort! J'eusses dû si la folie ou l'usine n'avaient pris soin de moi et quelques autres âmes, anges magnifiques et sexies prêtes à consoler
mon esprit cryogénisé un jour d'aout 75.





Jimi Hendrix - All Along The Watchtower Live Isle Of Wight 1970


There must be some kind of way out of here
Said the joker to the thief
Theres too much confusion
I cant get no relief
Businessman they drink my wine
Plow men dig my earth
None will level on the line
Nobody of it is worth
Hey hey

No reason to get excited
The thief he kindly spoke
There are many here among us
Who feel that life is but a joke but uh
But you and I weve been through that
And this is not our fate
So let us not talk falsely now
The hours getting late
Hey

Hey

All along the watchtower
Princes kept the view
While all the women came and went
Bare-foot servants to, but huh
Outside in the cold distance
A wild cat did growl
Two riders were approachin
And the wind began to howl
Hey
Oh
All along the watchtower
Hear you sing around the watch
Gotta beware gotta beware I will
Yeah
Ooh baby
All along the watchtower

je suis ta mémoire de ce temps lui aussi enfoui.
Je ne suis ni ta voix ni tes mains sur les cordes
Je suis ta vesta qui garde la flamme de nos années fondatrices
Je suis ton chien d'aveugle qui se rappelle les chemins empruntés
loin des sentiers battus
et j'ai beau aboyé
tu es seul dans la nuit qui vient
seul
dans le chaos et la déflagration
Puissent les notes égrenées par jimmy
tant de fois écoutées te revenir : eaux primordiales!

mardi 9 mars 2010

6 / 7 mars

le langage est le sang de notre esprit. Gaffe à l'hémorragie.
Me suis fait une promesse ce week end / Ne plus galvauder le langage, souscrire à enrichir mon capital mémoire pour que les mots assaillent mes sens avec plus de vivacité que l'acide lysergique de nos jeunes années. L'alternative est simple : lire ou pâlir. Tomber dans cette anémie qui nous fait confondre les mots et l'injure, cette médiocrité de l'esprit qui déshydrate nos synapses.



Mon frère se meurt dans cette désagrégation des mots appelée " aphasie". D'autres signes viendront mais la tumeur joue de la terreur désorganisant sa vie à jamais dans cet irréversible. N'avais jamais saisi combien l'effacement du langage pouvait être l'épiphanie de la cruauté, combien vous pouviez être réduit à néant dans cette érosion des mots, de leurs sens et l'esprit comme clavier aléatoire émet des constructions confuses syllabes incontrôlées jusqu'au silence. Seul le regard tentait télépathiquement de murmurer "dis tu me comprends, tu me comprends encore". Avons passé la nuit ensemble dans sa chambre de la clinique, comme un idiot je tentais de le convaincre d'essayer d'écrire ce qu'il ne pouvait formuler sans remarquer que les lettres n'étaient plus que des empreintes d'un bestiaire décapité.
Je repris le recueil de poémes de Michael Mac Clure "Ciel de jaguar" que je lui destinais.
Je suis seul dans mon esprit
dans la lumière blanche

dans le bus qui roule
dans la noirceur
avec meurtres
et guerres
sertis
autour
de moi dans l'espace."

Seul syllabe désagrégée
inatteignable
rider on the storm

à bientôt


mardi 2 mars 2010

2 mars 2010

n'arrive plus bien à écrire
fut il
futiles
les mots
à la nuit quand vos pensées saisissent
ces quadratures de cercle
qui de la vie disent l'inexorable

"round midnight"


we live we died we leave
la scansion dans la nuit
n'est pas ennui
mais ce voile de certitudes
couverture t'es nu
Chercher du sens dans cet effeuillement
des maux
ne restera
que le silence
et sa musique