dimanche 31 mai 2009

22 06



quand la pesanteur du jour venait noircir mon âme dans un état ss issue, me suis souvent raccroché à cette chanson de bob di, elle avait ce mérite incompréhensible de régénérer mon horloge biologique et de mettre mes pensées à l'heure. "You don't need a weatherman to know which way te wind blows".
Je ne connais pas d'autres poétes dont les mots saisissent le réel avec cette précision, cette ironie, cette lucidité et vous porte de sa voie singuliére à cheminer sur sa scansion de votre propre voix.
L'actualité du poète demeure. Ses mots font toujours sens et dans mes brouillards je sais toujours comment fredonner pour atteindre l'éclaircie.

lundi 25 mai 2009

24 mai



quand la collégue m'a prévenu qu'elle tentait de sortir du lit, je me suis précipité et Maria l'infirmiére a aussi pressé le pas. Elle était encore sur son lit les jambes entre les barrières
tentant de se dégager. Je lui ai demandé ce qu'elle faisait, elle m'a répondu qu'elle voulait retourner dans sa chambre, j'ai regardé Maria dans son diagnostic muet tandis que la patiente énervée ajoutait : "mais vous vous savez d'où je viens et où je vais". La phrase roula dans mon esprit, je dégageais ses jambes des barrières et nous l'allongeâmes dans son lit. Je crus devoir reprendre la chronologie altérée des derniers temps, la chute dans son jardin, la fracture de sa hanche , les urgences, l'opération, sa présence dans cette chambre. J'allais poursuivre l'inventaire quand elle se rendit compte de la présence de sa voisine. Sa pensée sembla se reconnecter au réel, elle lui sourit.
L'autre femme qui pourrait être sa fille a toujours le visage souriant, la parole positive. Dans ces chambres à deux lits le hasard glisse d'improbables rencontres, parfois.
Là où les gestionnaires vous diront "à la 52 et à la 54 deux PTH", vivent depuis qqs jours deux êtres, l'une perd la mémoire et l'autre la vue en plus de leurs fractures du fémur.
La deuxième veille sur son ainée avec cette attention particulière d'un être qui ose penser, qui ose affronter son épreuve et elle vous dirait qu'elle n'a pas d'autres choix. Elle veille car elle se rend bien compte que notre temps dédié aux soins se restreint en se multipliant par le nombre accru de patients vieillissant "à pathologies multiples".
Les sonnettes résonnent dans le couloir sans préciser la nature de l'alerte. Chaque matin est cadencé par les visites des médecins, le travail des kinés et dans leur majorité les patients souhaitent naturellement avoir fait leur toilette; avoir déjeuné avant les "épreuves". Dans cet entre deux, infirmières, aides soignantes, agents de service doivent jongler dans un exercice chaque jour différent et plein de surprises pour veiller aux soins et à l'hygiéne des lieux.
Quantifier ce réel est devenu le travail ardu du gestionnaire. Ardu car rabattre le vivant en terme de chiffres s'avére immanquablement une atteinte au vivant.
Pour le gestionnaire tout cela n'est que "philosophie" sur l'écran de sa calculette n'apparait aucun visage en souffrance, aucun corps "entamé" qu'il aura à soutenir.
Ah qui dira le doux silence des chiffres!
Dans l'organisation actuelle du travail privilégiant un vocabulaire paravent de pseudo quantification de l'acte médical on vous dira "une PTH c'est dix jours", occultant sans la moindre pudeur la vie d'être avec leur histoire, leurs souffrances multiformes.
Une observation plus méticuleuse de la vie d'un service, des aléas et autres imprévus
aurait tôt fait de démontrer l'impéritie contre productive à diminuer les postes de travail
à faire "moins bien" aux prix de risques accrus, comme si les patients désormais clients étaient incapables de constater l'inadaptation des salle de bains, des lits "moyennageux", de vérifier l'inappétance de repas si peu enthousiasmants.
Insidieusement se sont installés dans le monde médical vertébré par "l'éthique du soin", les clics de la calculette et pour chacun soignant-soigné, c'est aussi une question de ROM ET DE RAM, de mémoire vive et de mémoire morte dont il est aujourd'hui question.

samedi 16 mai 2009

Maggio sempre






les livres ont souvent été mes tuteurs.
J'ai ce souvenir de solitude d'enfance où ma rêverie arapéde s'accrochait à des lignes
dans un alpinisme horizontal. Je devais trouver dans cette adhésion un placebo à mon incompréhension de l'existence.
Si vous avez opté pour la crédulité pour survivre, la lucidité devient un ennemi mortel. J'ai toujours fuit la lumière. Lire ne m'a jamais transporté vers un savoir mais dans un labyrinthe qui m'offrait la certitude de ne pas en sortir.
Enfant, j'étais déjà comme ces condamnés à lourdes peines, préférant l'incarcération, peu enclin à l'évasion, craignant toute libération conditionnelle, pour ne pas se trouver au dehors, libre mais dans cet aveuglement d'un réel incandescend. POUR MOI , l'indicible blessure.
Je n'étais pas un mauvais éléve mais j'ai toujours choisi le plaidoyer pour l'ignorance.
J'aimais les langues mortes où je cherchais des prophéties
qui donneraient du sens au jour qui venait et fassent contrefeu à l'almanach Vermot de la nonna.
Credo quia absurduum!
Puis Barco croisa mon chemin et m'invita à des lectures qu'il délaissait pour des nourritures plus terrestres.
Il me mit Marx entre les mains et Guevara et tant d'autres et mon esprit s'éloigna de l'Enéide et d'Homére, de la poésie médiévale, des romans à l'eau de rose ("slaughter" )(un désastre).

Je ne suis toujours pas un grand lecteur, je butine ce qui m'est nécessaire, je ne sais même pas comment guider mes enfants vers ce plaisir majeur (pour moi) de l'existence.

Je lis comme l'on cherche une rencontre dans cet univers-temps si borné, comme on cherche l'amour tant l'amour est connaissance.
Depuis quelques jours, j'ai en main un livre entretien intitulé "à quelle heure passe le train..." Je ne le quitte pas, je le lis à petites gorgées sans toujours tout comprendre mais en saisissant ce qui fait sens ou simplement scintille dans mon entendement.
Il est question de folies et de soins, il est question du rapport à l'autre,
il est question de ces blessures ontologiques avec lesquelles vous devez composer votre vie durant.
J'ai toujours été séduit par la générosité d'un livre, j'ai toujours été intrigué quand un livre vient à moi, de son chemin. Si c'est ma main qui le dénichait, s'il m'était offert.
Un livre vous donne souvent une fiche signalétique de celui qui vous le transmet.
J'ai de nombreux amis qui ignorent combien ils demeurent près de moi dans ma bibliothéque.

J'ai peu d'amis mais ils sont précieux, cardinaux.

J'ai un livrede D H Lawrence offert par une personne qui m'a beaucoup donné, il y a trente ans et que je n'ai pas encore ouvert : intimidé que je suis!
J'ai un recueil de poémes de Robert Desnos qui me brûlent toujours les mains
J'ai quasiment tous les essais de daniel Sibony que m'avait conseillé Patricia K et qui ont grandement changé ma perception du monde et sorti de mes impasses.

Il y a aussi des livres que j'abandonne dans des lieux publics et qui seront saisis par des mains inconnues.
J'ai laissé les "écrits corsaires" de Pier Paolo Pasolini dans la navette-bus reliant Paris -Montparnasse à Orly le 30 avril 1994 et j'ai vu une jeune femme surprise, le prendre, se retourner dans tous les sens pour vérifier que personne ne voyait son non larcin.
J'ai laissé "requiem" de tabucchi sur un banc en pierre des jardins de la fontaine à nimes et je suis parti en courant, anna venezia dans les bras, car l'orage cévenol venait de nous surprendre et elle avait trois ans et demi.
Ce soir je retourne à ce livre avec cette joie intérieure d'avancer dans l'obscurité avec cette petite lumiére de trois cents et qqs pages
glissé par une jeune femme perspicace et géneureuse : un être vivant.
Grazie mille Corinne!





samedi 9 mai 2009

19 février 1993

m'étais mis à écrire cela avec fébrilité et toute l'impuissance
et je continue de me dire que ces chemins de mémoire sont toujours à parcourir!




R.I.P.

Repose,
repose pour ces siècles sans repos que les métastases t'ont imposé.
Repose, pour cette torsade du temps sur ton corps choisi :
Fémur gauche, clavicule droite, vertèbre d7, pancréas : sablier de la douleur
& tes yeux visionnant le fléau de l'intérieur.

Père,
je prononce ces deux syllabes anodines,
ta respiration saccadée me répond.
Père,
leur écho & ton souffle refondent l'essence du mot.
Père, mon murmure s'élève comme un mantra chambre 203-

Corps d'Abraham sur l'autel
dans un scénario inversé qui t'ôte/todt à ma vue & je ne suis pas Isaac & tu n'es pas Abraham-

Dans les méandres hermétiques de la phrase, le sens caché.
Père,
en mon esprit des visions m'agenouillent.
Père,
j'ai vu tes larmes, mille fois saintes,
emporter tes rêves sans retour.
Tes lèvres asséchées
s'insurger contre le sort & l'impuissance de tous
dans des prêches muets & sans illusion.

Je t'ai vu m'accueillir à ton chevet
& tu savais que je ne te tirerai pas de ce mauvais pas
& tu me souriais quand même.
Père,
saurai-je aimer ainsi?

REQUIEM : j'ai vu la mort conquérir son mental qui résistait à la frayeur/inventant des parades magiques
pour surseoir ou conjurer l'inéluctable.
J'ai vu avec quelle attention il plaçait près de son lit une statuette en plastique, inattendue Vierge Marie
qu'il ne voulait pas perdre du regard & j'ignorais la vertu de l'objet mais devinais qu'une femme priait pour lui
& qu'il priait avec elle. J'ai vu plus tard un bout de ficelle en écharpe sur la statuette, un inexplicable bout de ficelle revenu avec un pyjama prêté à un voisin : -lien entre deux êtres noués dans la souffrance-
J'ai vu la photo d'identité d'une "grande-petite-fille" qui lui avait écrit & il cherchait à la placer dans la montre à gousset de grand -mère, histoire de préserver l'inaltérable. Elle se prénommait Laetitia & Gainsbourg chantait -L/A e dans l'A T I T I A!
J'ai vu la mort coloniser son corps amaigri & fragile.
J'ai vu la morphine broder son imaginaire de fil de péche que ses mains embobinaient avec soin
jusqu'à ce qu'un éclair rémanent de lucidité le fasse sursauter & le rende définitivement perplexe sur son état.

J'ai vu la douleur se rire des cocktails antalgiques & le traquer sans répit, tordant son corps en quête d'une position de moindre souffrance.
J'ai vu ses yeux fixer la porte dans l'attente de l'ange blanc
qui le délivrerait : un moment.
Et sa prière montait quand la sainte à la seringue entrait
"ô faites moi dormir"
& l'ange pâlissait en répandant la délivrance.

J'ai vu un homme courir les routes à 5 h du matin, le 25 décembre pour trouver un médecin.
Et ce même homme vint 55 jours durant par ce qu'il se disait son ami.
J'ai vu un autre faire plusieurs milliers de kms pour assister sa soeur dans cette épreuve & c'était aussi son ami. J'ai vu un troisième chercher un roi crétois dans le dictionnaire pour compléter sa grille de mots croisés : c'était son médecin de famille, il se tenait en retrait tandis que sa femme parlait à Marcel. C'était un dimanche.

J'ai vu son corps lutter, armé de sa seule patience, de l'amour de sa compagne,
d'un espoir insensé en un Eden en Corrèze.
J'ai vu son corps s'imposer des marches jusqu'à la salle de détente,
transpirer & fier de piètiner les termites qui le minaient.
Et il disait son espoir pour qu'on aît de l'espoir.
J'ai vu un ange blanc passer chaque jour dans sa chambre à la fin de son job.
Elle venait du Nord, aimait parler italien & chantonnait dans la journée.
Pour lui un rayon de soleil dans sa nuit!

J'ai vu comment les métastases le travaillaient
dans des harcèlements asymétriques l'acculant sur la couche.
Et il se redressait grimaçant, refusant la défaite,
se levait, passait son peignoir
dans un geste de torero blessé mais debout.
J'ai vu sa volonté inventer une dernière parade pour se déplacer.
Positionnant sa béquille
à équidistance de ses jambes & grappiller les centimètres
dans une translation isocèle.
J'ai vu son corps jaunir comme un antique papyrus
& il n'était pas nécessaire de décrypter le sens.

J'ai vu la faim le déserter tandis que de saintes femmes lui préparaient
du gratin de courge, des tartes à la courge
par ce que c'était saison & tradition
par ce que c'était ce qu'il aimait : avant!
J'ai vu son appétit reprendre
& sa femme coupait fin un faux filet & il en mâchait trois bouchées
interrogeant d'un "Ai-je-bien mangé aujourd'hui?"
J'ai vu son odorat lire à distance le plateau-repas avec précision
& parier avec humour que c'était immangeable & c'était immangeable!
J'ai vu trois mages lui apporter des mandarines, du nougat, de la tisane
& c'étaient de saintes femmes!
J'ai vu un de ses amis, désemparé devant son corps alité.
Demander ce qu'il aimerait & la voix déjà lointaine murmura "des mandarines"
& l'homme revint avec des mandarines.
J'ai entendu ce même homme pleurer au téléphone.
Lui aussi, mille fois Saint!
J'ai vu une femme venir s'enquérir de son état
parce que "les amis de la forêt" ne le voyaient plus promener sa chienne.
Elle ignorait son nom, l'appelait "Monsieur Celia" & il fut heureux & surpris du témoignage!
J'ai vu un de ses complices lui rappeler d'homériques parties de pêche
& son enthousiasme cherchait à faire des miracles
tandis que Marcel entre douleur & morphine
écoutait le conteur sans mordre à l'hameçon
mais heureux d'avoir vécu ces moments!

J'ai vu son regard en arrêt sur image lors d'un téléfilm US.
"Achève moi" criait un marine, corps scié par une mine
& je ne pouvais pas zapper car il tenait la télécommande!
Je l'ai vu répondre brillamment à "Questions pour un champion".
Il riait de sa vivacité & de notre stupéfaction
& je l'ai disqualifié pour prise abusive de produits dopants.
Ce fut notre dernier rire partagé!

J'ai vu sa femme lui adresser des messages du regard & il cherchait sa main
& je les ai laissés à leur dialogue secret!
J'ai entendu sa voix approximative
faire la chronologie de sa maladie à des médecins plus ou moins attentifs
& leur diagnostic sans appel! Et je me souvins des marches qu'il s'imposait
sur le conseil d'un cancérologue qui lui diagnostiquait une arthrose.
Je l'ai vu vouloir croire en la compétence d'un autre & il l'attendait tandis que le susdit téléphonait qu'il ne pouvait pas se déplacer, qu'il travaillait 16 h par jour, qu'il ne pouvait plus rien faire!
J'ai vu son visage convaincu d'avoir été abandonné dans un parking mal aseptisé
& il n'avait pas tort!
J'ai vu un médecin anesthésiste faire 15 kms pour le soulager des douleurs à la clavicule & au fémur
mais il ne put rien faire quand les métastases flambèrent le pancréas.
Pour lui, il fut le seul messie!
J'ai tenu sa verge dans l'urinal tandis qu'il s'efforçait de rester assis au bord du lit
& sa pudeur aussi l'écartelait. J'ai vu ses jambes le trahir tandis qu'un coup de fil chaleureux le rappelait à la vie
& sa voix eût la force de remercier.
J'ai tenu sa verge dans l'urinal 48 h plus tard, la douleur l'immobilisait & j'enfonçais le réceptacle dans le matelas pour éviter qu'il ne déborde.
J'ai vu son visage au matin , tatoué par la frayeur d'être tombé
& dans l'hallali il implorait mon regard fixé sur les ridelles du lit,
la boucle se bouclait & mon désarroi à dix mille lieux du sien!

Je l'ai vu demander la date & l'heure & le moment d'après tout semblait effacé.
Il refusait le moscantin, certain de l'avoir pris & il était inutile d'insister!
J'ai vu lors d'un soin, son corps endormi se réveiller sous la douleur d'un geste malheureux d'une assistante & son corps martyr criait "au secours, au secours" frappant de ses derniéres forces d'innocentes jeunes -femmes, tandis que l'infirmière en chef veillait à ce qu'il n'arrache pas sa perfusion & je pleurais en tenant sa main, de désespoir, de rage, d'impuissance & sa femme pleurait aussi!
J'ai vu sa bouche happer l'air sur un tempo d'enfer & j'imaginais que son coeur allait exploser & la nuit fut martelée de l'insoutenable pulsation jusqu'à ce que le médecin de garde modifie le traitement.
J'ai entendu un médecin lâcher à 2 m de son lit : "dur, dur ", son dernier diagnostic. Un autre , le soir jouer du stéthoscope pour se donner une contenance & apostropher l'infirmière qui aspirait les glaires du mourant d'un "bon courage" & : sortir. Cette jeune femme mille fois sainte!
J'ai vu un soir un médecin que j'avais tancé, venir l'ausculter. Le corps endormi respirait avec difficulté.
Il nous demanda de rester assis tandis que la tête penchée près de celle de Marcel, il psalmodia le "confiteor".
Nous étions sans voix & les poumons de Marcel reprirent leur oxygénation.
Puis il vint vers nous, nous expliqua qu'il n'avait pas d'explications, qu'il avait pensé que nous étions catholiques & qu'il aurait dit une sourate si nous avions été musulmans. Il était juif tunisien.
Lui aussi, mille fois saint!
J'ai vu l'aube du cinquante cinquième jour se lever comme un crépuscule
tandis que son dernier poumon oxygénait le corps symbolique.
Je reçus son dernier courrier, une carte postale calligraphiée de tendresse.
Il avait depuis longtemps anticipé ce contenu que ses yeux ne liraient pas
& les larmes de la jeune fille qui avait écrit.
J'ai vu deux aides soignantes laver son corps avec délicatesse, le parfumer, le raser, enduire ses jambes de biafine, nettoyer sa bouche encombrée & il était dans un sommeil profond.
Ces deux femmes mille fois sainte!

J'ai entendu son souffle syncopé comme un kaddish singulier fredonner son attachement à la vie qui le fuyait!

J'ai vu sa respiration ralentir , se suspendre
tandis qu'une jeune femme essuyait la transpiration sur son torse
j'ai entendu la respiration repartir d'un râle bruyant
& la jeune femme surprise, cria, recula, sortit, revint, prit le pouls
& son regard dans mon regard déposa l'essentiel.

J'ai vu son cercueil de bois passer
sous l'immense croix en béton de l'église Saint Charles de Rocheville
dont il avait fait le ferraillage
& je pensais à tous les bâtisseurs de cathédrale
partis comme lui dans l'anonymat de l'éternité
& le prêtre ignorant l'anecdote poursuivit son oraison.
REPOSE!
tandis que notre mémoire veille & raconte
ton passage trop furtif!
R.I.P.

jeudi 7 mai 2009

7 avril



me suis mis à fredonner cette chanson de bowie et ma mémoire lacunaire avait oublié le nom de l'artiste, ce sentiment dit fut comme une entrée en résonnance avec ce que je voudrais être ou vivre.
Je n'aime pas la méchanceté.
Celle des gens qui sous prétexte d'avoir un semblant de pouvoir, ont envers subordonnés cette médiocrité de combiner croc en jambes et humiliations. Quand ce genre de personnes s'agite dans mon champ de vision, ils peuvent être assurés que quelque chose va se passer. Ils leur suffiraient de voir dans mon oeil aveugle les visions qui remontent de ce temps pas si lointain où la scansion du bon sens disait :" lotta dura senza paura". Une éthique du salariat commence par ce préambule définissant le simple respect des gens car la véritable violence commence là.
J'aime la beauté de certains êtres.
pas une question de métre ruban mais cette beauté qui vous aspire comme une évidence
Au départ un visage qui saura vous surprendre au moment où vous le croisez quel que soit son état, même le courroux peut être magnifique. La souffrance révéle aussi cette part d'un être : sans masque. Il m'arrive de baisser mon regard devant des crucifixions qui sont plus que des mises à nu. Dans mon glossaire le mot beauté concentre des paramétres mélés qui révélent la consistance d'un être. Il m'est arrivé de m'amouracher d'une femme sur les sonorités d'une phrase qui accrocha mon attention et elle ne disait que "je me sens devenir-femme" et cette idée émise sur le coin d'une table changea ma vie. Il n'est pas sur qu'elle le sache.
Ces derniers temps côtoyant des éléves infirmier(e)s, je pousse la curiosité à m'enquérir du sujet de leur mémoire. Jusqu'à présent celui qui m'a le plus intrigué s'attache "au sourire dans le soin", Je dis intrigué par ce que dans cette fonction infirmière autant les questions de la finalité de leur rôle restent une réflexion permanente autant le regard sur le patient, son histoire demeure bien hésitant. Le garçon en question qui finance ses études en exerçant comme aide soignant a ce mérite de garder ce cap du souci de l'autre et de prolonger sa pratique d'une quête qui fera de lui non seulement un bon professionnel mais un homme de qualité : un bel homme!
Mon travail m'aide à ne pas désespérer de la nature humaine. Chaque jour pointe de petites récompenses, des rencontres cardinales qui vous rappellent que la vie vaut d'être vécu. Il n'est pas aisé toujours de voir ces instants-diamants comme dans l'amour, entendre ces mots de l'autre qui iront leur chemin au plus profond de votre être. Le sexe sans amour est une gymnastique, l'amour comme le graal ouvre sur une autre dimension. Je ne suis dans ce champ d'existence pas un expert, je dirai presque que je découvre à peine sans peine (ni peigne mais là vous le saviez).

lundi 4 mai 2009

2 mai 2000



j'aime cet enfant née ce deux mai deux mille, à l'aube d'un nouveau millénaire et qui mz révéle sur l'âme humaine bien des facettes que je n'ose pleinement regarder. Je n'ai pas pris tout le temps nécessaire avec elle, je n'ai pas toujours su l'accompagner dans la solitude de ses nuits pour des raisons souvent peu justifiables et au matin elle vous cueille avec son sourire et cette sincérité si particuliére qui donne à ses bonjours leurs lumineuses évidences.
Quand Jade dit "je t'aime" c'est vraiment qu'elle t'aime.
Je n'ai jamais autant été aimé que par cet enfant. La filiation n'explique pas tout.
S'est glissée en moi cette croyance que l'on croise parfois sur sa route des êtres qui vous dirons l'amour sans autre motif que ce message par bien des aspects laconiques mais si essentiels.
Si il nous parvient, s'il traverse nos masques et nos armures alors nos vies se trouvent nourries d'un nectar divin car ces êtres sont divins.
Je t'aime mon enfant et je t'aimerai avec une attention redoublée
happy birthday forever