jeudi 2 janvier 2014

02 01 1955






il n'est de jour où je ne pense à toi, il n'est de jour où le vertige ne me vertèbre. il n'est de jour où le besoin de te parler  ne m'assaille. Parfois je porte la folie très loin à t'apercevoir dans des sourires d'enfants, dans leurs bravades, leur sérieux. Parfois je le saisis dans mes propres enfants qui ne sont pas ceux que nous aurions eu. Alors je les prends d'autant plus au sérieux que tes jeunes années coulent en moi comme un savoir si lucide sur les choses de la vie. Mes filles ont été nourries à l'aune de cette liberté qui traversait ton corps en urgence. J'ai peur pour elles bien sûr mais je sais que ce qu'elles acquièrent dans leurs jeunes années ne leur sera jamais oté. Qu'elles soient intrépides, gourmandes, inquiètes mais curieuses définitivement me convainc que la terreur qui m'habite depuis ton absence advenue ne m'a pas aveuglé. Je ne mythifie pas notre rencontre, 
je sais trop ce que nous avons vécu. Je sais où j'ai failli. 
Le nadir que j'habite sait aussi le zénith cotoyé. 
Il m'importe peut d'employer le verbe aimer entre nous. 
Je sais le lien, je sais l'alliance, je sais l'enfant que tu étais, 
la jeune femme que tu devins. A te vivre, 
j'appris la désappropriation et l'éphémére. 
Je garde des photos d'un temps que ton regard saisisssait. Toujours surpris, parfois amusé par cette passion qu'un garçon de la MJC de Cannes avait su susciter. Beaucoup de portraits d'enfants, de personnes âgées glânées dans une école de Rocheville ou ce bar au bas de la Fac de Carlone où tu venais me rejoindre. 
La guerre d'Indochine en toile de fond et cette affiche du Front de Solidarité Indochine 
comme une datation de ce qui a été.

Ce jour de janvier tu naquis.