mercredi 30 décembre 2009

june 22



les filles regardent avec ironie mes errances sur le web. Je n'emploie pas le pronom possessif car leur existence n'a que faire de cet attirail.
En cela elles sont au diapason de leur mère dont l'ironie à mon égard est aussi décapante que H3O+cl-.
Il est fort possible qu'elles n'aient pas tort. Ces digressions nombrilistes ont probablement quelques choses de pitoyables, glissement vers la vanité et de toute manière : perte de temps. Sur le web à cela s'ajoute une once d'exhibitionnisme et je pourrais continuer longuement sur ce registre.
Dissuader autrui de ses choix peut être un acte louable et généreux. Au fond nous existons en permanence dans cette situation où l'autre se fait un devoir ou un malin plaisir de vous dicter son cogito avec cette loi d'airain de ses certitudes.
Dans la sphère du privé, de l'intime, dans la sphère professionnelle, les conseilleurs sans même le cash vous alignent mode de vie, taillés sur mesure à leur mesure. Ai toujours adoré ces situations! Toujours ébahi par l'assurance avec laquelle on vous assenne des vérités de quat'sous. Dans le monde des gens de gôche, vous rencontrerez grandes dissertations moralistes et à l'épreuve des faits, la plupart du temps : personne ou coup foireux garanti. Que chacun sauve sa peau!
Quand je vois un patron de gauche : je change de trottoir! (mis à part Barco!.
Dans la vie comme dans la "création" (l'écriture pour moi), il faut avoir cette force à se foutre de l'avis des autres quels qu'ils soient. Simplement nourrir le filet fragile de sa nécessité pour ne pas dire passion. Rester solitaire avec elle, marin et son voilier contre vents et marées. Ne suis pas un écrivain. J'ai en moi la culpabilité d'être né à contre courant et inoculé le doute de n'avoir place ici bas. J'ai beau savoir que cela est faux, flou, mais la raison n'a jamais le pas sur la déraison. Ma force est un sentiment de solitude sous les étoiles, la certitude de la défaite avant le combat. Ma force est cette familiarité avec les larmes des femmes et leurs souffrances et leurs deuils. Ma force est d'avoir vu enfant l'alcool comme un placebo menteur conquérir l'esprit perdu de celle qui prenait soin de moi et nul n'était à ma place et ne s'avise à ce jour de me conter balivernes. J'ai payé le prix fort et de le savoir ne m'exonère d'aucun doute sur ce que je suis, fais ou écris et en même temps je reste poreux aux bruits des autres, à ce doux parasitage, jusqu'à ces conseils que des gamines de vingt ans me donnent sur la vie ou l'amour ignorant les kilométres de mon parcours. J'écris le temps d'une chanson immédiatement sans revenir sur le contenu comme un rayon sur mon obscurité, à la différence de bien des gens, je sais combien lourde est ma part obscure et lâchetés et trahisons et ce que je tais n'est pas ce que j'ignore mais le plus noir de moi qui me guide. Des mots friables qui m'importent et puis la culpabilité qui m'habite me referme sur mes secrets. Créer (écrire) n'est pas de mon registre pour cela il m'aurait fallu quelques certitudes et ce sentiment de démiurge à faire fi d'autrui.
Mes fondations sont sur du sables et du vent, sur des notes de musique dirait barco des notes dont seules les sonorités me portent. Non dimentica! L'esprit de sel a très tôt érodé mon énergie vitale me recroquevillant dans cet état de résistance à toute chose. Les blessures qui perdurent sont toujours moulées à des mots, à des tempi syllabiques qui scandent impunémént "ti voglio bene saï"!

dimanche 27 décembre 2009

27 decembre





j'ai acheté machinalement un livre d'henry Bauchau "le boulevard périphérique". Je tends parfois la main à des étalages,
laissant mon inconscient décidé agir. Henry Bauchau me connecte au théâtre, à la compagnie du soleil d'Ariane mouchkine, à Héléne Cixous
et à Imor. Je n'ai ni une grande culture littéraire ni une connaissance affiné du théâtre. J'y fus éveillé en rencontrant Imor qui se préparait à la mise en scéne
dans le voisinage du théâtre du soleil. Mais j'ai toujours étit attiré par l'antique, l'iliade, l'énéide, l'ancien testament.
Parfois des rencontres se tissent par l'entremise d'un livre. quand nous nous sommes croisés, elle m'a laissé l'"Antigone" d'Henry Bauchau.
Quand je l'ai eue en main (Antigone à quoi pensez vous), me suis mis à trembler comme si le présent m'offrait sa biographie. Elle pourrait être une Antigone. Elle a l'esprit guerrier, cette lucidité à manier le verbe à bon escient, à pointer le mot juste.
Quand la gravité frappe une existence, elle fait émerger l'antique en nous, cette dimension théâtrale qui dans mon esprit signifie un rendez-vous essentiel.
Vous êtes sur la scéne, la votre, le chorifée backstage narre la naissance du drame où vous êtes convoqué. Qui veut en rire garde sa liberté, son temps viendra.
La beauté d'un être s'impose en mon esprit dans des chimies singulières. Le corps reste l'écrin des secrets. L'entrevu, le pressenti, le singulier, ce qui fera effraction
d'évidence demeure insoupçonné. Le geste d'amour qui marque à jamais mon esprit est une main tenant un linge essuyant le visage en sueur de l'être aimé et cet arrêt
sur image a reconfiguré ma perception de l'amour. Un être vous tend un livre qui vous raconte au de là de lui cette part singulière qui le dépasse, le fragilise mais l'inscrit à jamais dans votre mémoire. J'avance lentement dans ce livre d'Henry Bauchau et la femme qui se dévoile à moi me raconte cette part d'elle qui la relie au livre.
Je ne connais pas ses secrets mais ce que je cherche en l'autre relève de ce magma qui fait ma complexité. La force du théâtre est de vous rappeler que vous êtes vivant : un être pensant. plus qu'un consommateur à J-4 de la bacchanale consumériste. Le théâtre ne vous parle pas de pensée unique, ce ready made de journalistes. Il s'adresse à votre être de chair par cette poésie du langage, il vous inscrit dans l'histoire humaine ce que la politique ne fait plus.
Faisais de petits présents à des collègues de couloir, intriguées : but why!
Point une question de message subliminal, d'un potlach (assez bas de gamme d'ailleurs), juste ce surlignage de ces rencontres au quotidien où chacun livre sa simple contribution à la fourmilière et pour me rappeler que nous ne sommes pas des fourmis, que dans ce temps salarié où nous sommes convoqués, se trament nos existences d'êtres vivants!

"WHERE ARE YOU NOW WHEN I NEED YOU ?

Hey Johnny, where are you now when I need you
now when I need you so bad ?
Just one word come straight from your heart
would make me feel so glad
Death and disease waltz together like starlets in this place
and I sure would like to see your honest face

Hey Eddie, where are you now when I miss you
now when I miss you like hell ?
If you were here I know you'd make me
believe again in myself
You don't owe me nothing and I'm not calling you away
so please don't feel accused when I say

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
When my head's almost exploding
and the tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do

Hey stranger where are you now when I dream about you
in nightmares every night
You are on a big wheel miles above me
almost out of my sight
And just as I wake you shout down something that sounds like
"Why are you not free ?"
but by the time I'm dressed you're just a memory

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
When my head's almost exploding
and this tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do

Hey Mama, where are you now when I hurt for you
when I hurt for you so hard ?
If you heard this song I know you - you'd come somehow
no matter how far
There's a hundred things I want to say to you
they go rushing around my head
But when we meet, like we always do
we leave the best things unsaid
and my god, isn't that lonely - isn't that lonely as hell
to know the truth always
but be too scared to tell

Where are you now when I need you ?
When I need you so bad
when my heart's almost exploding
and the tension drives me mad
and maybe you wonder do I really believe I need you
but I do
but I do

Westbourne Park, London August 1982

On "December" 7" single

25 aout

wellcome Imor



prendre le temps de célébrer ses amis quand ceux sont vraiment des amis, ceux/celles du premier cercle, ceux/celles dont l'avis/ la vie fait sens, comme partage du sens. Ceux /celles qui ont donné preuves suffisantes, ceux/ celles qui vous comprendront sans sous titre. Chez qui vos faiblesses, vos limites ne sont pas un frein à l'essentiel. Ceux / celles qui en retour donnent chair à l'échange.
Les êtres de mon premier cercle sont peu nombreux. Le savent-ils d'ailleurs combien leur vie m'est précieuse : leurs exemples.Il y a des hommes dans ma vie qui demeurent des repères par ce que je sais ce qu'ils ont de meilleur, de plus profond, de plus radical.
Imor, tu es un de ceux!
Pour les épreuves que tu as traversé, pour ta clairvoyance devant la souffrance de l'autre, pour cette extraordinaire capacité à maintenir le cap de l'amour devant l'abysse de la perte. Pour cette faculté à intégrer les frayeurs de la perte et cette disponibilité de tous les instants à être auprès de l'aimé.
J'eusses aimé être l'homme que tu es.
Je suis heureux que tu sois le parrain d'Anna Venezia Imorina.
Qu'elle puisse avoir dans un recoin de son imaginaire l'étoile scintillante de ta présence, de ta force, de ta beauté, de ton humour.
Tu es le bienvenu!

mercredi 23 décembre 2009

10 nov/22 juin



T'étreindre et n'écouter que les pulsations de nos coeurs en émoi. Tu es en moi, en ma mémoire. Rien n'est, rien ne sera soustrait, ni les larmes qui coulent sur mon visage, ni les rires qui ont vertébré nos existences. J'ai cette chance de t'avoir eu à mes côtés aux bons moments aux seuls moments.
Je n'imagine rien de ce que tu endures, de ce que tu traverses. Nous ne nous mentirons pas , nous sommes seuls. Dans cette solitude nos pensées demeurent liens indéflectibles. Je tiens à toi michel comme je tiens à ma vie.
Oui je t'aime pour ce que tu es, pour cette générosité à savoir être présent à l'autre. Je t'aime pour la fluidité de nos échanges, direct à l'essentiel. Je t'aime pour m'avoir sauvé la vie quand je sombrais dans la folie, quand j'aurai pu tuer père et mère et ce n'était pas au figuré. Je t'aime pour nos chemins buissonniers, pour ta constance, je t'aime autant que j'ai aimé la première femme de ma vie, tu as le même éclat, la même précocité à discerner l'essentiel du futile.
Quand les mots sont dérisoires demeure la musique!
je t'embrasse

22 décembre




suis allé au ciné avec les enfants voir "le vilain", le film de dupontel!
Comme ns sommes arrivés "à la bourre", ,ous nous sommes épargnés des pop corns
: la soirée s'annonçait bien. Jade qui avait choisi est tjs un peu stressée à l'idée de m'entraîner ds un film qui ne me plaira pas. Mais là dès les premières images, m'entendant réagir , elle m'a serré la main : "bonne pioche" no comment!
J'aime bien l'univers de dupontel, cette manière ironique de montrer la dureté de la vie.
Et puis cette histoire de "mauvais fils" ajoutait un questionnement sous-jacent à mes rapports si complexes avec ma mère et si incompréhensibles pour mes filles surtout la cadette.
Comment raconter sa propre histoire, un autre monde, loin des univers familiaux habituels, un monde de femmes usées par les deuils et les souffrances de l'exil et de la solitude, un monde de préjugés où le qu'en dira-t-on vertèbre toutes les folies.
Aurais pu être fou ou assassin! Fus une sorte de hors la loi, hors de la loi symbolique!

jeudi 17 décembre 2009

MARS forse

j'ai du voir Dr Feelgood en mars 71 pour le centenaire de la commune de Paris
qu'honorait à sa maniére la ligue communiste( krivine en ce temps n'imaginait pas de se cloner en besancenot)


En ce temps j'avais sur le rock des idées pré conçues et dr feelgood sur scène avait la rythmique authentique des rebelles, bien plus caustiques que les stones bourrés déjà de dollars et déjà héros du capitalisme triomphant.
Être contre reste une pensée limitée, je vous l'accorde mais en ces temps ces limites gardaient en mon esprit un certain panache. Nos héros ne squattaient pas les pages people des magazines et nos engouements ne se bornaient pas à brailler des slogans à la con dans les stades de foot.
Je ferai mieux de la fermer tant nombres de ces magazines de merde (un gros mot n'est pas un argument dis-je à mes enfants qui heureusement ne lisent pas ces lignes) sont réalisés par des cinquantenaires patentés mai 68, sarkozistes avant sarkozy : captain passe la nemo!
Si Être contre s'est avéré vain, là teste que 68 ne fut pas un grand cru. La pensée maoiste avait plus de supporters que les fans du vélodrome, c'est dire que la désillusion était proche. Mais tout cela est digression. L'idée d'élaborer un mode d'organisation humaine privilégiant la raison sur l'accumulation insensée de l'argent et donc d'un pouvoir coercitif sur le plus grand nombre au mépris de tout a glissé dans un profond ressac. Aujourd'hui même être contre ne fait plus sens. Encore moins dans l'art. Je pense à un ami galeriste exposant artistes finalement "fondus-enchaînés dans le temps présent" dont la boussole reste aimantée par la monnaie. L'art est mort!
Au fond les tribulations des jeunes rebelles de la "nemo" vers la religion sont comme des soubressauts pathétiques : quand on ne peut plus penser : on prie
et la nave va
Dr feelgood sing it again

jeudi 10 décembre 2009

dec 10

love me two times



rien à voir
avec cette pensée qui trotte dans ma tête. Nous étions à son chevet L portait à sa bouche des cuilléres de concombres mixés que la patiente semblait déguster. Elle nous balayait du regard saisissant notre étonnement à la voir reprendre goût à des aliments.
Nous ne disions mot, elle tenait ma main et L approchait la cuiellère. Je sentais mes viscéres noués, entre deux bouchées, elle nous parlait de sa mort, j'opinais de la tête ajoutant que rien "ne pressait", que ses enfants seraient auprès d'elle, elle accepta quelques bouchées de courgettes puis de la banane. Son regard nous fixait alternativement. Je pensais à cette phrase entendue ce we à Paris d'un copain disant ne pas souhaiter aller voir un "proche sur le déclin" par ce que cela lui faisait mal.
Au chevet de cette femme, l'estomac en capilotade, son commentaire avait un drôle de goût, quelque chose entre naïf et niais, comme si nier l'état d'un proche vous exonérait de cette question qui reviendra assuremment : la mort, celle de l'autre, la sienne. Mais la blessure de celui qui survit est un savoir sans prix que lui dépose celui qui est dans l'épreuve.
Il est des vivants avec qui je ne perdrais plus mon temps! asshole (c dire ma colère!)

lundi 7 décembre 2009

december the seven december

back from paris

ai laissé "l'étranger" de Camus sur ma banquette tgv, les aventures de meursault glisseront en d'autres mains, ma voisine ne s'en est pas aperçue, elle m'a offert un bonbon "ricotta" en partant pour l'avoir aidée à porter une valise bien lourde, nous n'avons pas échangé de paroles, c'était une bien belle femme et accessoires scintillants au cou et aux mains.
Ai relu cette première partie où meursault commente la mort de sa mère dans sa "maison de retraite" : très actuel!
Ai pris des notes sur mon carnet concernant ce week end avec michel et catherine. Il faut que j'approfondisse une nouvelle manière d'écrire : différer,chercher une dimension plus aboutie que ces premiers jets rythmés par morceaux musicaux.
J'écoutais les exercices de barco avant le concert. deux heures à se chauffer les mains, à trouver le tempo à travers les effets contrariants des médocs et puis cette soirée où tout sembla facile sambas et reprises du Duke, deux guitares dialoguant swingant sur morceaux a-temporels, notes bleues dans cave parisienne, un saint germain des près au fond du dix neuvième arrondissement. La légèreté des doigts sur les cordes pour abolir la gravité du temps. Un vrai concert et un premier pour barco comme un manifeste définitif sur son art de vivre, sur sa sensibilité, sur cette jubilation à manier le langage premier, le rythme qui saisit tous les corps.
J'étais monté à Paris pour recueillir deux ou trois choses sur la vie, sur la mienne
sachant combien l'entrevue me changerait!
sweet kisses!

vendredi 4 décembre 2009

10 novembre/22 juin


la musique accompagna toujours notre révolte. Il y avait dans la chambre de barco suffisamment de disques de blues pour savoir que l'amérique du nord était ségrégationniste. Ce ne sont pas tant les images en noir et blanc des actualités que le battement du blues qui nous ouvrit le chemin de la révolte. J'ai toujours eu une grande affection pour les morceaux de John Mayall. Son chant en miroir du réel me disait combien nous les jeunes blancs avions quelque chose à faire.
Plus d'ailleurs : que prendre partie était une question d'éthique, de choix de vie. Ce qui me lie à barco tient à cette dimension, avoir su à un moment de sa jeune existence quel chemin serait le sien ou plutôt quels seraient ceux que je ne prendrais pas et avec le temps, les secousses, les séismes, les impasses garder ce cap au dessus de la folie des temps.
Oui je dis "folie des temps" car nous sommes en enfer, tous autant que nous sommes. L'esclavage a de multiples visages, de la douceur des pop-corn devant les écrans insipides qui vous inoculent stupidités ambiantes, jusqu'aux violences aveugles et sans principe qui mutilent corps et esprits.
Il me plaît regardant cette vie derrière moi de n'avoir pas de regrets quelles que soient les blessures et les peines et d'entendre les chants anciens avec ce plaisir non fin

mercredi 2 décembre 2009

5/6 decembre

back to Paris



incartade pour de précieuses notes musicales.
Les absents etc

lundi 30 novembre 2009

19 maggio 1923



j'ai souvent fredonné cette chanson de F H en de multiples circonstances, toujours insouciant, ignorant les racines de ma propre histoire. Ma grand- mère y est morte en 1977 et ma fille Anna Venezia naquit dans sa chambre, 18 ans plus tard émergeant du bassin de sa mère avec une volonté non feinte, tournant la page du malheur, des mensonges, de ces vies "pagnolesques" que s'offrent certaines familles. Les miens venaient du pièmont mais étais-je des leurs ou d'où leurre. Mon ingénuité fut ma résiliance et ma nonchalance, un état de résistance. Dans ce lieu que je dénommais très tôt le 19, bâtis mes premières cabanes et tissais vaines chimères, y connus l'amour et la désolation, sentis combien tout attachement à ce lieu me convoquait à la folie, m'exilais d'un pas léger.
Je garde pourtant un réel attachement pour cette trace initiée par un jeune couple de pièmontais venu de ce côté des Alpes donnait une chance à leur amour à l'étroit dans ce début de vingtième siècle immergé dans les restes du premier conflit mondial et la naissance du fascisme. Ils n'étaient ni des résistants ni des antifascistes, un homme et une femme qui cherchaient à vivre, rien de plus!

samedi 28 novembre 2009

28 novembre

Besoin de blues, besoin de la cadence, besoin de mots simples et précis, direct à l'essentiel pour entamer un jour nouveau, être attentif et curieux et affammé à tout
Un lever de soleil dirait barco, un lever de soleil à déguster et des notes de guitares
pour que les rayons et le mouvement imperceptible du son s'accordent à nos peaux
pour nous restituer cette soudaine jubilation à se sentir vivant : somewhere, anywhere et dire aux êtres aimés, je t'aime

mercredi 25 novembre 2009

25/11



écrits sur du vent.
nous étions comme deux entités reliées l'une à l'autre par l'empreinte éphémére de nos corps.
Plus qu'une question de sexe, il s'agissait de nos corps en jachère d'une quête indicible et palpable.
Si vous les eûtes interrogés, leurs réponses n'auraient porté que l'écho de leurs essoufflements ou le choc de ces silex en quête d'étincelle. L'amour est une connaissance de l'autre, millimétrée, moléculaire, irréversible et fugitive, les mémoires engloutissent les saveurs et les cris tout est déjà hier tout est déjà fini et la faim reprend son travail assurée de sa vérité, exacerbée par cette effluve des sens qui la nourrit.
Rendus à leur solitude
Rendus à leur vie ante
Ignorant si la suite serait douce
So sweet avait été!
J'ai toujours senti cet état de déroute devant l'autre qui s'avance et se livre
et se love entre battements irrépressibles du muscle cardiaque et l'incendie de votre esprit et devient
essentiel et soudain nécessaire, sésame à votre avénement et l'autre ignore souvent tout de son pouvoir sur vous, comme vous du votre sur lui : fiat lux!

samedi 21 novembre 2009

02 01 55



Barco vous direz que je pris le chemin de la révolte par conviction intellectuelle.
Il vous le dirait d'autant qu'il essaima les arguments. Le mot révolte avait en ces temps un sens dans un monde bipolaire qui commençait à se lézarder. Nous étions 25 ans après le dernier conflit mondial et ces 25 années étaient jalonnées de révoltes sanglantes à l'est brisées par le stalinisme et de multiples guerres de libération en asie, en afrique et en amérique latine. En ces temps l'histoire était encore collective.
Le marxisme radical était le catéchisme nouveau, Les temps du religieux étaient vermoulus par les multiples collaborations de l'église avec le nazisme. Il y avait eu Auschwitz et puis Hiroshima.Les temps étaient à l'action, Barco délaissa sa guitare, nous allâmes de manifs en meetings, nous organisâmes des grèves, c'était le temps de la guerre du vietnam, Franco garottait encore ses opposants, puis vint le septembre chilien, les calendriers de notre jeunesse avaient cet étrange timing, cognant à toutes les latitudes, nous crûmes comme des milliers de jeunes de nos âges que nous pourrions changer ce monde. Elle était notre cadette et nous regardait avec quelques ironies. Je ne sais toujours pas pourquoi elle vint vers moi, elle me donna la vie, le gout de la vie : pendant quelques temps. Elle luttait contre ses crises d'asthme, ce fut son premier terrain de révolte. Elle disait n'avoir pas le temps d'attendre voulait l'amour, l'intensité, Je la suivais : du regard. Quand elle partait danser pour le plaisir de danser. Eut d'autres amants, je l'attendais, l'accompagnais. Fut enceinte, dût avorter, se sentit dans la culpabilité longtemps, s'engagea pour la liberté de l'avortement et mourut à 20 ans. Aimer un être, c'est l'inscrire dans votre mémoire pour ce qu'il a ensemencé en vous. J'ai toujours cru avant ce jour d'aout 75 avoir contracté une dette imprescriptible. Une dette comme un savoir définitif sur le prix de l'existence. Un savoir qui fait de la jalousie un sentiment risible, de la fusion une illusion. Je ne suis pas sûr d'avoir été capable d'aimer comme je l'ai été. Et à ce jour je m'interroge encore!

lundi 16 novembre 2009

27 aout



she says that she loves me et de la croire dévoré cru
ainsi commence les religions, il était une foi.
Barco me disait que nous étions trop cool pour nous livrer à certaines postures de l'amour. Faudrait être prédateur, avons fait date et loves affairs bouclés dans le stress et la détresse. Barco me disait que nous savions trop des secrets des femmes, c'est là le savoir des enfants pris à témoin, confidents des déroutes, ces rôles de commandeur mendiant dans l'intimité miettes d'amour. L'amour comme croyance ne m'a jamais emballé. Il y a toujours un prix à la croyance : on se croit épris : après!
Je prends au sérieux les relations qui font date, déclinent les calendes, rosaires des noces. Je suis pour respecter le sacré.
J'aime beaucoup le livre de nikos katzanzakis : la dernière tentation du christ pour ce synopsis a posteriori d'un christ voulant goutter aux délices de l'amour au détriment du media planning biblique.
She says believe me et j'ignorai ce que la croire eut pu lui insuffler.
Donna preuves dans la nuit!
Mais était ce cela aimer.
Il me souvient qu'adolescent j'avais un fort penchant pour l'amour courtois avec une jeune fille qui arpentait les dancefloor de l'époque se livrant à d'autres libations.
Me fit comprendre qu'elle n'avait pas l'éternité!
Entre éros et thanatos y a pas photo pas plus hier qu'oggi. à ce je, calibré!
Si j'adopte l'amour-croyance, je peux dire barco je t'aime
je t'aime pour ces pieds de nez à cette époque grise que certains nomment trente glorieuses et qui était un temps cadavérique, je t'aime pour m'avoir sorti de ce bourbier familialiste, rantanplan égaré, je t'aime pour m'avoir donné le gout de penser à contre courant, oui nager plutôt que surfer, ne pas s'abriter et sentir déluges qd viennent les déluges et instants rayonnant autour d'une table, d'un appenti pour un instant une nuit sans ennui
oui je t'aime.
She says that she loves me: était ce l'amour des mots les mailles des mots, quelque chose me disait que pénélope savait que je n'étais pas ulysse!

vendredi 13 novembre 2009

november



je me suis souvent vu reprocher de vivre dans le passé par mes compagnes et cette fidélité perdure comme si le présent n'offrait que l'ersatz de ce qui avait été. Le passé comme le présent est terreau d'illusions. Le passé m'avait offert l'intensité, l'extréme, brûlures de feu et de glace.N'avais jamais eu la préoccupation d'être aimé, toujours la curiosité de saisir dans les êtres rencontrés, les arcs de force qui me vertébreraient.
J'ai tjs eu quelques doutes sur celles qui voulaient faire couple avec moi. N'en comprenais pas le pourquoi, à l'usage n'avais pas tort quand lassitude advenait. Ai tjs pris soin de partir avant, certaines fois auraient du partir bien avant pour épargner eurydice : j'avais pourtant quelques indices.
Si par exemple votre amie préfére une soirée "champagne foie gras à votre présence", vous pouvez pressentir comme un conte à rebours à chaque bouchée.
Ceci dit, il est des mises en bouche qui ne se refusent pas.
Mon "Ex" me dit que je suis un "homme à femmes",soit disant séduit par la singularité de chacune. je dirai que c'est vrai et non limité aux femmes mais cet intérêt reléve d'une passion pour l'humain non d'un besoin consumériste "de les avoir toutes, tous" ma libido n'a pas ces ambitions.
Dans ma solitude de ce vendredi 13, allongé sur agréable futon (taper "le japonais" in google est faite vous livrer), je philosophe en silence sur le manque sans être pour autant désespéré.

mercredi 4 novembre 2009

4 novembre



j'aime bien l'acteur harvey keitel, je me souviens d'avoir été scotché sur le fauteuil du ciné un automne à Paris dès les premières scènes de "bad lieutenant. Le cinéma ne restitue pas toujours la complexité d'un jeu d'acteur, le théâtre vous l'offre d'évidence!
C'était une époque où je me préoccupais de la figure d'homme que j'aurais souhaité être. Il faut dire qu'étant avant tout "une oreille", il m'a toujours été délicat de "rassembler" (comme dirait ezra pound) membres et mental dans le puzzle "body". Pendant une brève époque "che guevara" fut un emblème séduisant mais tout s'effondra quand au rendez vous de la mort de l'être aimé devint franchement pâle.
Fus longtemps à la ramasse, parqué dans des jobs qui me faisaient fonctionner. De jeunes êtres venaient parfois s'occuper de moi. J'étais émerveillé par leurs prestances, leur humanité mais ne donnais rien en retour ou du moins je donnais ce rien qui était moi.
J'ai revu dernièrement "vol au dessus d'un nid de coucou" avec cet autre grand acteur le jack Nicholson. Je ne livrerai pas tout mes secrets mais ce film m'a probablement ouvert une posture qui m'a permis de vivre, de trouver une respiration, de répondre à cette étrange question qui trotte dans ma tête ; "quelle issue quand vous avez goutté à la désagrégation du sens, qu'advient il de votre langage, de vos gestes, comment articuler un "vivre"! Depuis le temps j'ai trouvé quelques réponses : quoique!
Le mérite du film de Ferrara n'est pas tant le sujet : les tribulations d'un flic catho,junky et ses contradictions à vif mais d'avoir choisi un acteur qui élève le rôle en nous faisant ressentir cette complexité qui travaille au fond de nos êtres : pulsions, désirs, croyances, velléités de morales, raison, désillusions!

et dylan chantait

dimanche 1 novembre 2009

deux novembre



me suis réveillé avec sonnerie désagréable de mon nouveau tél fixe : (pour le connaître tapez jm2261952@yahoo.fr. Du coup me suis fait un café, las c'est celui que sev a laissé dans mon sac de déroute "puff du décaféiné même pas cap de lire un package" comme disait jade hier après soirée halloween et verre cassé "y a des jours rien ne va"!
Ne soyez pas surpris d'écouter du neil young dans ces cas là! Sa voix me ramène à une fuite philosophique qui me tire toujours vers la rive de la sagesse!
Quoique!
J'ai ce sentiment de laisse autour du coup.
N'est ce pas là la définition du salaire. La laisse est courte! Stoppons là, la métaphore, je vous entends ajouter "vie de chien". Mais bien sûr tous ne sont pas à la même enseigne et certains ne voudraient pas être à la place de leur maître. Hier soir, je suis tombé sur un reportage tf1 sur les tatouages, encore un de ces marronniers qui ne me fait que penser du bien du journalisme : circulez il n'y a rien à voir". En l'occurrence s'alignaient les corps décorés. Je regardais distraitement faisant la vaisselle : c'est que d'un oeil je préfère zoomer sur mes mains quand je suis chez mon ex!
Et là une femme presque de mon âge découvrit son épaule pour faire admirer la reproduction de son caniche dead qu'elle avait dans la peau.
Ah la riche idée! me suis je dit interieurement (parfois je préfère rester muet) et si je me faisais décalquer les visages des êtres aimés. Pris dans la réflexion, je mesurais immédiatement la complexité de l'affaire et les querelles à venir "quoi je ne suis pas sur ton coeur", qu'est ce que je fais sur ton dos" , tu vas m'effacer de ta fesse illico". Ai préféré changer de châine!
Ce qui m'a fait lever de mauvais poil ce matin vers 5 H 30 est le bruit léger , régulier, menaçant d'une goutte d'eau qui brisait le silence de la nuit. Me suis mis à flipper pensant "dégats des eaux, écrire assurance et la petite goutte tombait tombait. Ai allumé et de ma vue aléatoire ai scruté le plafond mais rien si ce n'est le bruit continuel. Alors ne faisant confiance qu'à mes mains me suis mis à caresser le sol avec la certitude que j'allais! Et là je me suis rappelé que je venais de poser un lino représentant "jolis galets" et l'idée me traversa que je n'avais que ce que je méritais! J'eus envie de me recoucher mais le réveil!
En relisant je notais les mots "laisse, chaine, gouttes" : le vase semblait plein, il était temps que je mette le pied dehors.

jeudi 29 octobre 2009

30 ctobre 2009






j’avais envie d’écrire une sorte de premier billet dans ce lieu de 40 m2
où je viens d’atterrir qui ce serait appelé “plaidoyer pro d’homo”.
Le lecteur (nom générique englobant les lectrices) hésite à cet instant entre la prémonition d’un coming out ou la faute d’orthographe.
Je fais toujours attention à l’orthographe : ce qui ne signifie pas que je ne fasse pas de fautes ni que j’annonce un coming out.
Restons là latiniste!
Parfois une accroche guide ma pensée de longs moments, des jours durant : angle mors.
Serai toujours émerveillé par la langue française ouvrant sur tant d’inattendus polysémiques et je ne comprends pas que des enseignants n’arrivent pas à montrer ces voies à mes enfants tant le “je” s’éclaire à ces champs d’ailes.
Et nous sommes là loin du verlan!
Je n’ai que rarement parlé de la femme qui m’accompagnait ces dernières années, non par pudeur mais par ce que je savais qu’elle appréhenderait les mots venant de moi.
Nous sommes du même signe astral et douze ans nous séparent : c’est dire l’être jeune
qui en elle, vibre.
Elle l’ignore mais mon attirance à son égard tient à quelques mots qui surent éclairer les zones obscures de mon être. Elle disait alors se sentir “devenir femme” et je ne m’étais jamais questionné sur ce que pouvait signifier être un homme. HOMO, VIR, le latin en d’autres temps aurait pu me donner quelques pistes et Venezia qui ne semble pas apprécier les langues mortes (ou les enseignants qui s’y adonnent) trouvera là un sujet de dissertation.
Pour en revenir à sa mère,
J’ai toujours considéré que son intelligence rayonnait dans la sphère de la relation à autrui. Elle a ce savoir de mettre en action celui qu’elle côtoie et s’il s’avère attentif, le faire éclore à son potentiel.
C’est particulièrement évident avec les enfants.
Bizarrement notre relation s’est nourrie de ces petits conflits qui comme les termites altèrent les bois : pour nous c’étaient l’émoi.
Le désir devint poussière.
L’existence comme une eau courante trouve toujours des issues.
Quoique certaines en pensent, je puis rester fidèle à l’être aimé.
Je n’ai ni l’âme d’un collectionneur ni la fébrilité d’un don juan. Je ne suis pas particulièrement porté sur “le sexe” : à part le mien. Mais là il faudrait ouvrir un débat sur “hygiène de vie et gestion de l’énergie libidinale”. Par ce que mes fondations ont le goût du rejet, j’ai toujours été sourd aux déclarations d’amour.
Au mieux elles m’intriguaient!
Aimer m’a toujours été plus simple à éprouver, à projeter.
Certes ce n’était pas sans une certaine fiction, tissée autour d’un embryon de crédulité inespérée d’être aimé en retour.
Cette idée d’être aimé confine à l’impossible tant j’aurai tendance à exiger “un chèque en blanc”..
Vous l’aurez deviné je lie amour à confiance et je veux une entière confiance pas moins pas plus.
Je veux que ma parole soit entendue, prise au sérieux pour ce qu’elle est. J’ai l’outrecuidance de penser que j’ai payé suffisamment le prix dans mon existence, vu, goutté à nombres d’expériences de vie et de mort pour que mes dits ne fassent non pas loi (mon “je” ne revendique pas cette loi symbolique du père) mais sens même fragile même ténu.
Il m’a fallu quelques décennies pour formuler la quête. J’avais quelques pistes n’ayant jamais demandé la main d’une compagne, comme si le contrat était par lui-même insuffisant.
J’ai toujours rêvé de pacte pas de pacs.
L’hermétisme de la formule a souvent gangrené les relations. Dans cet énoncé la fidélité est un concept inadapté. Je suis par essence un infidèle au sens religieux du terme. Je ne suis pas soumis à un “dieu” ou à une “déesse”.
Vous qui me connaissez, savez mon grand coefficient de subordination, d’acceptation et je vous avouerai que ce n’est pas sans plaisir que je joue le “je”.
Mais je ne suis pas soumis.
J’ai une haine viscérale de la soumission. Et je n’ai nulle culpabilité à sortir des sentiers préfabriqués de la fidélité quand je sais pertinemment que ma place ne fait plus sens.
N’ai jamais été un Apollon et l’âge venant ni un vieil apollon aussi je comprends expressément que le désir ne soit plus au RDV.
Et bizarrement cette idée de ne pas être désiré me heurte comme une piqûre rappel de l’origine où ce fait de ne pas être désiré fut -inaugural- irradiant comme un programme imposé.
Je ne dirai pas que ne pas m’aimer soit une faute de goût mais l’idée de susciter le dégoût m’invite à vivre autrement.
La pensée anarchiste a nombre de défauts notamment de projeter une utopie d’êtres libres (trop libres de leur névroses, de leurs frustrations) mais a ce mérite de fonder une politique, une action autour du sujet individu-individuel.
De par mon histoire d’être non désiré dans cellule familiale “ombrée” de folies, j’ai toujours eu une attirance pour ces manifestes promouvant la primauté de l’individu sur les groupes,
même si mes peurs de la solitude constitutive me faisait rêver de conformismes, quelque soient les époques et l’âge aidant, je sais que le seul conformisme auquel il me sera donné de pleinement investir reste la mort alors il me plait de dire simplement : today plutôt la vie!
Je ne suis pas un être facile à vivre : au quotidien!
C’est dire dans la durée!
Les êtres qui ont partagé mon existence (de qqs mois à plusieurs années) ont stigmates communs et pourraient énumérer la prégnance de l’invivable : propension à vivre dans le passé, peu enclin à faire des projets, à prendre des initiatives, solitaire même en couple, pouvant être facilement rabat-joie et ne parlons pas de mon état d’esprit désordonné à l’excés, d’une incapacité pathologique à gagner, gérer, fructifier le moindre argent avec en plus cette compulsion aux courses hippiques et à ces fictions de gains faciles!.
Pas un cadeau, quoi! En tous cas rien de sécurisant en ces temps de crise.
Mais à ce “je” là on ne dit pas stop simplement, l ’être névrotique bégaie à l’infini dans son univers huilé. C’est là que l’inconscient provoque ces lapsi (pluriel de lapsus) qui comme le coup de bâton d’un moine zen vous raméne au réel, je veux dire dans ce petit 40 m2, orienté Nord donnant sur jardin lui aussi quelque peu à l’abandon à moins que ce ne soit en jachère.
Ce 30 octobre à 5 H 50, je n’étais pas heureux ni malheureux non plus, pesant le poids de ma liberté aussi peu sûre qu’une valeur du CAC 40. J’étais à la mesure de ces temps : incertain et près à accueillir chaque jour qui vient. Je savais ma chance d’aimer à ma manière les êtres que j’aimais et la mère de mes enfants aussi au plus haut point, pour sa beauté, son tact, son intelligence des situations, son sens de l’humour, sa positivité et ses menus défauts ciselant la panoplie sexy. Elle était une mére et je n’étais pas un enfant. Quant au plaidoyer pro domo, il reste à bâtir, verbe qui en hébreu a la même racine qu’’AIMER!

jeudi 8 octobre 2009

8 octobre

parfois mon corps plus que cinquantenaire m'entraîne dans une geste insensée.
Ce jour, tandis que la pluie jouait ses notes sur l'eau bleue verte de la piscine
et que le crépuscule s'annonçait, fus porté à glisser dans cet univers "primal"
un peu glacé, attiré par la certitude que mes membres endoloris allaient goutter à des bienfaits. Et ce fut vrai.


Mi fan vieilh
Je me répète cette phrase entendue tant de fois dans la bouche de vieux papys alignés le long des boulodromes et mon être ne quémande nulle eau de jouvence, juste quelques caresses auréolées d'un mot d'amour et ultimes jouissances.
Est ce trop demander?
Que de vouloir goutter aux fruits de la vie not aux fruit of ze loom
et sentir son coeur battre quelques chamades dans scénarii de pulpe fiction
Every day is like sunday et sunday je travaille
"Plutôt la vie" n'est il pas!

mardi 29 septembre 2009

septembre septique

"l'affaire polansky" devient le paradigme du sarkozysme : ce sous produit du "jouir sans entrave" pour happy few et réseau d'ami(e)s prêt à porter caution et cris d'orfraie.
Voilà un mec-adulte qui s'offre pour une soirée une "ado" in drug party foireuse, il y a trente ans. L'ado now adulte l'absout, la page semble tournée sauf pour la justice américaine.
On pourrait se dire que ce mec a quand même beaucoup de chance d'être ainsi absous par la "victime", que depuis trente ans cet épisode de sa vie soit dit en passant pas vraiment reluisant aurait pu l'inciter à faire oeuvre créatrice, style le "Lolita" de Nabokov et nous livrer les arcanes de ses fantasmes mais la chappe de l'inconscient semble être passée sur son conscient.



Nabokov s'était avancé dès 1955 avec plus de courage sur cette attirance d'un adulte pour une "nymphette".

Mais pour l'artiste Polansky, le passage à l'acte l'a glissé dans un autre bourbier.
Ce qui m'intrigue n'est pas tant la sexualité de l'individu polansky, ni même le fond de cette histoire où la voix de la victime pourrait nous en apprendre plus, ni s'il y a "acharnement" de la justice américaine. Ce qui m'intrigue est de voir comment la question sexuelle évolue, comment le corps adolescent est devenue marchandise, appât. Comment la sexualité déconnectée de l'amour s'ébat dans le consumérisme basique , le voyeurisme béat.



Ce qui m'intrigue est cette manière d'escamoter la question première : peut-il y avoir
un rapport d'égalité entre un adulte et un adolescent ou l'adulte ne joue pas un rôle de prédateur de fait? Car au fond on peut convenir que l'émoi sexuel vienne à tout adolescent mais cette expérience inaugurale, balbutiante, toujours une épreuve doit elle être promue par des adultes dans "une gymnastique sexuelle" déconnectée de la dimension amoureuse. Ma propre expérience d'ado (ex) et d'adulte dit radicalement : "non". Et les cris d'orfraie d'un mitterand, enfant gaté de ce siècle ne font que me conforter et sourire.
Il serait salutaire que les pro polansky de droite (là je suis plier en deux) et de gauche (là je suis scié en 4) s'expliquent sur le fond et le fond
c'est " la liberté des adolescents commence par le respect des adultes à leur égard dans cette sphère de l'émoi amoureux."
Le prochain sujet sera "érotisme ou pornographie chez les abeilles et les frelons"!

vendredi 25 septembre 2009

2 gennaio

avant le crépuscule quand le ciel rougit
préssentant le mistral, il me plait d'écouter
ce morceau



"Oh, sister, when I come to lie in your arms
You should not treat me like a stranger.
Our Father would not like the way that you act
And you must realize the danger.

Oh, sister, am I not a brother to you
And one deserving of affection?
And is our purpose not the same on this earth,
To love and follow his direction?

We grew up together
From the cradle to the grave
We died and were reborn
And then mysteriously saved.

Oh, sister, when I come to knock on your door,
Don't turn away, you'll create sorrow.
Time is an ocean but it ends at the shore
You may not see me tomorrow"
Catégorie : Musique
Tags :
bob dylan oh sister desire 1975

jeudi 24 septembre 2009

21 mai

Elle avait les cheveux très courts rouge orange. Nous arpentions la promenade des anglais
en toute saison emportées dans de vastes discussions. Elle se préoccupait du "savoir absolu" chez Hegel et je passais mes journées dans des tunnels à changer des lampes, à graisser des ventilos dans la poussière et le bruit.



je ne sais ce qui l'avait arrimée à ma carcasse mais je me souviens de ces moments de vie
qui ont fait de moi un être bien chanceux.
Rien n'est dépeuplé mais souvent tu me manques Muriel.

samedi 19 septembre 2009

anno 1895

à l'âge de 57 ans ma grand mère vint me récupérer
dans une "crèche" où je devais être adopté.
Ce fut maria, une amie
de ma mère et plus tard ma marraine qui l'informa de mon existence.
Il parait qu'en la voyant, je pris peur. Je n'en doute pas.
La nonna était une petite femme édentée suite à un accident
et la ménopause lui avait déjà fait pousser une barbichette sur le menton.



Ma mémoire de la vie à ses côtés demeure très présente. Je pourrais presque dire que son mental a très tôt colonisé le mien au point d'assoupir mes vèllèités d'autonomie. Comme dans le mythe de la caverne de Platon, la lumière sur les choses du réel m'a toujours aveuglé au point de préférer la voie obscure des contes et une nonchalance en forme de résistance au déluge que représentait pour moi : la vie.
Je pourrais dire que j'ai une culture de la mort. Mes seuls voyages, enfant, étaient la domenica al campo santo.
Fus initié aux prières et aux larmes : aux gestes.
Mon fond baptismal fut le cercueil d'un grand-oncle que je dus embrasser et longtemps son visage cireux et froid, la rigidité de son bras, son silence accompagnèrent mes pensées, nuit et jour, emmêlées dans le dire incompréhensible de cette locution "il est parti".
C'était le premier visage d'homme que mon mental avait mémorisé, mes premiers souvenirs : "bacchantes, feutre, gilet , montre à gousset, et l'ironie contagieuse de ce frère devant les diktats de sa soeur. Tonton dinu (barthélémy) e Maddalena furent les polarités inaugurales de mon monde intérieur.
Ainsi était mon monde, je me sentais aimé, en sécurité et les pleurs et les larmes donnaient une gravité qui me rendait attentif et me prédisposait à toutes les confidences.
J'ai le souvenir que ma grand-mère me porta longtemps dans ces bras et j'ai toujours eu cet étrange besoin de porter Venezia et Jade et nos translations me basculaient dans un passé immédiat.
Toucher, être touché est pour moi la voie directe vers l'autre, quelque soit le corps tant cette proximité devient langage.
Ce n'est pas le sens par lui même qui est éveillé mais le capital-mémoire convoqué qui livre un savoir.
Le temps de la synchronie.
J'ai 57 ans et je deviens un viel homme dont la mémoire d'enfant s'avive. Mon monde n'existe plus que dans cette sphère impalpable sujette à caution, ombrée de folies et de quelques secrets amers. J'ai peur de la mort, de cette frustration à ne pas avoir vécu avec assez d'intelligence et d'intensité chaque moment de vie et pourtant je sais depuis longtemps ce qu'irrémédiable signifie!
J'ai toutefois suffisamment d'ironie pour accueillir le jour qui vient et sentir avec l'aube cette joie-trauma de l'instant naissance. au fond je sais que je suis né au monde "pour l'amour et la connaissance" ( et les deux sont en fusion) comme chacun d'entre nous d'ailleurs.

mardi 15 septembre 2009

fin aout 09

j'ai allumé des bougies et les ai laissées scintiller dans la nuit. La pluie tombait au dehors répandant enfin ses bienfaits sur le jardin aride. Des notes de musique et la voix venue de Suède flottaient dans la pièce.



J'essayais de penser à l'amour filial, à l'amour d'un enfant pour sa mère. J'essayais de m'aventurer dans ces sphères de l'étrange pour moi. Taire étrangère dirai-je.
Curieusement on avait mis entre mes mains un très beau livre d'henry bauchau "antigone"
mais les scènes antiques sont souvent devant nous dans ce quotidien que nous n'osons aborder avec toute notre intelligence émotive, noyée dans le consumérisme.
Anna venezia n'avait pas dix huit mois, ils étaient venus de Stockholm voir l'enfant.
Elle et lui. Ils avaient amené des présents déposés sur la table pour fêter, comme font les gens de ce grand nord, une heureuse venue : alcool fort et mets délicatement cuisinés et puis la mère avait dû être hospitalisée en urgence. Elle attrapa infection nosocommiale, plongea dans le coma.
Lui, se rendit chaque jour à "arnaud tzanck" pendant tout un long mois à la veiller, lui parler, lui transmettre tout ce que son savoir avait emmagasiné de souvenirs à ses côtés. Anna Venezia et moi, l'attendions dans le hall de la clinique devenu terrain de jeux avec la complicité du personnel, vers midi nous allions tous les trois manger au bord de mer, severine parfois nous rejoignait, anna venezia dégustait ses premières glaces au chocolat, se maquillant nez et joues et les discussions balançaient entre vie et mort entre inquiétudes et ravissements.
Je l'écoutais me parler d'elle, je mesurais leur connivence, je n'imaginais rien de l'amour d'un fils pour sa mère.
Il la ramena à stockholm par avion médicalisé en décembre 1996.

Ulla Britt s'est éteinte à la fin du mois d'août 2009,
à toi imor, le courage de vivre. Ti amo.

dimanche 13 septembre 2009

13 septembre

toutes les époques trouvèrent troubadours


j'essayais vainement d'écrire quelque chose qui me préoccupait
cette mise en miroir des mots et ce quatrième jour d'affiler
faisait cligner mon oeil unique tandis que l'autre dépourvu de larmes
semblait goutter à une sorte d'ébullition sèche.
Je n'arrivais pas à organiser ma pensée.
La journée n'avait pas été particulièrement "brûlante" si ce n'étaient ces deux femmes
de la chambre ... qui semblaient faire des enchères pour quémander ma présence. L'une fixée sur son transit, l'autre sur la chambre particulière qu'elle n'avait pas ou la morphine promise et je passais de l'une à l'autre sur le tempo d'un sablier clignotant "rouge" qu'elles allumaient pour tester la souris pavlovienne : "moi".
Dans ce jeu, je fonctionne comme la souris : d'humeur égale devant les stimuli, me disant que celles (celui) qui veut me mener à bout est mal barré(e) (ce qui est faux puisque une patiente m'a déjà fait disjoncté) mais là l'ibérique et l'italienne relevaient un challenge improbable. Aussi quelle idée de mettre ces deux tempéraments du quatrième âge dans la même pièce au risque de ces enchères où chacune accuse l'autre d'intolérance, de parler constamment, de geindre. Mon affection se portait sur la dame ibère, un peu plus âgée, un peu perdue après une opération à la hanche qui n'est jamais une sinécure à cet âge avancé. Elle pleurait beaucoup, de ces larmes nécessaires que je laissais couler sans commentaire. Ma grand mère était ainsi, dans ses excès de solitude quand le rhum, la fatigue des longues journée de casalingha lui ramenaient en vague tous ses deuils, son exil, ses souffrances tues, tout le désespoir vertébral d'une vie qui arrivait à terme. Enfant, je compris très vite qu'il fallait laissait passer cette eau souterraine, ne pas chercher à trouver des mots que le flux emporterait. La dame ibère le savait. Elle pleurait, je lui souriais parfois lui tenant la main. Ce comportement finement observé par la voisine attisait sa perception d'un échange inégal. Comme bien des femmes italiennes promptes à utiliser le pouvoir de la voix, elle m'ordonnait : "je veux la morphine cela fait plus de 3 H que j'attends". Plus je lui répondais en italien, plus elle insistait en français ajoutant à son argumentaire des remarques sur la qualité des repas, le café qui n'avait pas été servi et la fameuse chambre particulière. Je lui proposais de lui servir un café et bien sûr, elle refusa pour avoir en contrepartie une tisane! L'idée d'avoir un numéro vert/vers la psychologue de la clinique traversa mon esprit. J'étais toujours amusé devant ces stratégies d'enchères incessantes, cette quête d'avoir le dernier mot. Je revins avec la tisane, elle embraya sur la télécommande de sa tv qui ne fonctionnait pas. Je la pris, fis mine d'aller la changer sachant que les piles étaient récentes, revins, fis la démonstration et crus avoir un répis, il était à peine 16 h. Il ne fallait pas y compter.Les dimanches (en milieu hospitalier) sont des jours de semaine : not END, si ce n'était ce midi table festive et couscous délicieusement préparé par
collègue priée d'aller voir ailleurs. (Il y a tjs x manières d'évincer quelqu'un, même
quelqu'un de brillant, apportant un savoir-faire indéniable ; à croire que la gestion des rh est plus de l'ordre de créer du chaos que de susciter l'harmonie, faites un zoom sur google et tapez france télécom- harcélements, fermons la parenthèse).
La table était mise et assiettes servies et bien sûr la vie du service qui vous empêche de rester attablés plus de qqs minutes, histoire de partager un peu de temps à blablatter de tout et de rien. Restait le plaisir de ce temps fugace, d'avoir pris cette initiative, d'avoir agrémenter la journée "à notre sauce".
J'avais repris le fil de ma pensée ce lundi de repos et comme tout jour de repos
"ne parlerai pas boulot" : ne parlerai pas!

jeudi 10 septembre 2009

10 septembre

Parfois les filles (expression pour dire "mes enfants") me basculent dans le temps d'avant, dans cette préhistoire d'avant les années 80.
"Tu étais déjà vieux en ces temps dit papa"?
La réponse reste en suspens. Comment leur parler d'un temps où j'étais "chevelu". Je n'ai pas encore trouvé la réponse d'autant que je n'ai guère de photos de cette époque, toutes essaimées lors des multiples translations mais aussi par ce que l'image, la photo, cette fixation subjective du temps ne m'a jamais emballé.
Jade a voulu ce soir retourner à "Cultura" plutôt que de suivre sa mère sur les rollers. Elle est allée se préparer et est réapparue, petit short noir et chemise blanche sans manche. Elle arborait une de mes cravattes en soie noire et bleue dessinant un négligé savamment cogité.
J'ai émis le mot "impressionnant" et je me demandais comment à neuf ans on se crée un style vestimentaire, comment on détourne, comment on s'approprie vêtement ou accessoires pour leur donner une autre vie.
La cravatte venait de hong kong, elle avait été ceinte à mon cou par une jeune femme à la coiffure étrange jouant dans les rouges et les oranges avant l'heure, la coupe souvent très courte, un de ces êtres brillants, touche à tout
qui avait tant pris soin de moi quand la chappe de plomb recouvrait mon mental.

Jade passa devant moi et je gardais pour moi le souvenir de patty smith à l'umbria jazz festival, portant costume et cravatte et scandant un des textes qui m'a le plus marqué
"jesus died for somebody sins, not mine".



Je ne crois pas qu'il faille assommer de ses souvenirs les jeunes êtres. Il faut leur permettre de découvrir par eux mêmes le gout de l'histoire, le gout des traces antérieures pour qu'ils mesurent leurs chemins à venir.
S'il est un être qui m'émeut au plus haut point, c'est cet enfant. Il y a chez elle ce trésor sans prix de la spontanéité. Je suis toujours attentif à ses premières réactions, ses emballements, ses déclarations intempestives tant elles donnent souvent le la d'une perception précieuse. Je regardais dans le rétro, je n'avais pas rêvé, il y avait une patty smith qui voyageait à l'arrière.
G. L. O . R . I. A !

mardi 8 septembre 2009

9 septembre

7 H, me suis plongé dans la piscine avec cette étrange idée de faire qq chose d'inhabituel. Fus saisi au propre et au figuré et l'eau comme un écran 3 D donnait du mouvement à cette idée.
Vivre autrement, se surprendre, apprendre ce dont il faut se désaisir
pour aimer la vie avec l'énergie dont je me sens encore possesseur, écrire avant la cécité, bouger tant que bouger est possible, agir par dit/scernement, agir par désir.



Ne suis pas un être de passion, ne suis pas un jouisseur, ai longtemps été un spectateur,
non invité à la cène qui recueillait les échos qui allaient nourrir mon imagination.
N'ai jamais eu d'idée très arrêté sur la vie. Peut être par ce que mon esprit ne trouva jamais de réponse quand la mort de "l'autre" borna l'horizon de ma pensée. Certains devant la dévastation deviennent fous. Devins flou. Ne fis que porter des masques.
Quand je vois Anna Venezia saisie par sa passion pour l'équitation, s'appliquer, s'impliquer, investir son énergie, je me dis que mon histoire n'était que mon ère glaciaire. Rien d'inéluctable.
J'encourage sa précocité d'une manière détachée. C'est sa vie. Elle ose, prend des risques, tisse des amitiés, crée les fondations de son devenir. Elle a plus d'assurance que de doute, plus de volonté que d'hésitation. Puisse son intelligence comprendre et saisir la chance de cette précocité, puisse -t-elle faire de sa passion un tremplin sans s'y réduire.
En vieillissant me viens le gout de la légéreté, ce sentiment que ma perception a gagné en acuité dans un rapport inversement proportionnel aux capacités de mes sens. J'appelle "légéreté" le prisme filtrant la pseudo gravité, le moralisme, la propension aux superstitions de toutes sortes guider mon existence jusqu'à l'exit.

mardi 1 septembre 2009

22 06

la langue de l'origine a cet enracinement de la confusion.
Elle est une nostalgie de ce que je n'ai jamais vécu.
La voix de paolo conte m'a toujours tiré vers ces émotions enfouies
aux parages de ce pièmont de la nonna.
J'ai parfois joué de cette italiannité pour inoculer un peu de poésie
à mes élans courtisans et demeurais toujours surpris à vérifier combien "cela pouvait marcher".



Je comprends ces femmes rêveuses, avides de beauté, avides de cette immédiateté, ce subito du désir de saisir la vie, de se gorger de ses fruits devant la fragilité des lendemains.
N'ai pas le look du latin lover ni même la voix off, j'ai un regard mononucléaire sur la beauté des êtres qui passent dans mon champ restreint et focalisent mon attention. Mon italie est partisane, elle se débat dans un catholicisme fait de superstitions, elle est traversée par l'exil, l'immigration le lotte dure senza paura
elle est friable, désagrégée sous les coups redoublés des forces obscures et elle garde les élans de sa jeunesse.
Me souviens des virées en vespa autour du lac de come de ces groupes de jeunes tandis que pier paolo faisait paraître ses "écrits corsaires".
Les femmes italiennes qui ont croisé ma vie étaient des transfuges, elles avaient comme moi la nostalgie de ceux qui ne sont jamais retournés vivere al paese

04 09 09

place de la calade, 2 bis

samedi 29 août 2009

29 aout

quand je touche le fond, il y a cette voix de ferré qui vient me chercher.
Je me souviens des nuits à boire du rhum avec sa mère et l'ivresse semblait
déserter nos corps et elle parlait de sa fille au présent et je n'osais la contrarier sur la concordance des temps. Son enfant était morte et il avait fallu moins de trois semaines à ses cheveux jais pour devenir blancs.
Il y a des images au fond de mes rétines qui ne s'effacent pas et la vie à beau m'offrir son spectre étendu de couleurs, restent en rémanence celles qui me vertébrent.
C'est dur de dire à une mère, "je n'ai pas été à la hauteur de l'amour que m'a offert votre fille" mais c'est aussi dérisoire devant la dévastation d'un être.
Ma vie est étalonnée à des chocs sidérants.
Quand je m'entends dire "je n'ai pas confiance en toi" parfois je me lézarde mais c'est le flux de moments anciens qui reviennent me cueillir et j'entends leur roulis qui dit "tu as failli, tu as trahi" et je sais à l'aune de celle que je "ne reverrai plus" ce qu'il en est vraiment.
Laissons sisyphe porter son fardeau", passez donc votre chemin.

jeudi 27 août 2009

28 08 alla mattina

nuit agitée de pensées incend'hier, les pieds en déclive
pour meilleur retour sanguin. Comme disent les copines
"à ton âge il faut te préserver". Hum je ne sais trop
si elles me l'ont vraiment dit ou si j'eusses aimé!



Dans ces moments de perturbations mentales et faute de pouvoir courrir après
la psy du service pour demander "debriefing", me suis mis à retourner vers Dylan.
"Love minus zero/no limit" combien de fois ai je fredonné la comptine, elle m'irradiait,
m'offrait qqs idées sur comment je voulais l'aimer (je pense à la jeune femme qui joua avec ma virginité). L'amazone était plus dégourdie que moi sur toutes "les choses de la vie". Moi, je n'avais que mes mains et un sac de poèsies approximatives dont celles lanscinantes du grand Bob.
J'ai toujours eu un pincement pour la désespérance, le côté sombre, j'ai toujours été sensible au lamenti, musique de la nonna. N'ai pas imaginé qu'au niveau du mélo aurait la dose et qu'il me faudrait faire avec. Dans le naufrage les ristournelles venaient insuffler cet oxygéne faute de penser

28 agosto

j'émerge d'une drôle d'après midi
sans même avoir la force d'en parler
et à qui.
à côtoyer tant d'histoires mon esprit se délite
au soir émergent des visages croisés et non effacés
des visages qui disaient leur histoire et parlaient
et parlaient sans vouloir s'endormir, demandant la pillule qui...
Nous ne parlons jamais entre nous (soignants-aides) de ces peurs de mourir
de ces peurs masquées par les fourches caudines de l'âge.
Et cette peur si présente
est un peu comme la douleur, il y a trente ans : "il fallait endurer".

La peur de mourir, toute la sagesse bouddiste travaille à la dépasser
et dit la difficulté à soutenir le "passage" et tandis que je vieillis
je tiens la main de ceux, de celles et j'ai l'impression de n'offrir
que ma pensée démunie

Me suis mis à écouter Paolo Conte toute la soirée,
besoin de pièmont, besoin d'une nostalgie d'un monde que je n'ai pas connu, besoin d'une langue où je ne m'entendrais plus,
besoin
d'Amour que je n'ai pas vécu!

27 08/10 11

il n'est pas dit que nous bégayons "histoire d'amour".
Il n'est pas dit que je n'aimerai plus sinon ma vie aurait
butté un quinze aout 75!

Certains matins, j'émets mes théorémes pour sur la vie "comprendre"




suis parti en courant le tgv ne vous attend pas et sans me retourner
à rebours je me dis qu'ainsi orphée eut gardé eurydice mais entre barco et moi les rôles eussent pu être interchangeables.
Donc ai grimpé dans treiziéme voiture et le quai s'éloigna
et je ne pus même pas crier "barco , je t'aime" je t'aime pour tout ce qui est nous
pour notre histoire nos ratages et nos moments grandioses pour ces bonheurs éphéméres
pour ta sensualité, ton gout immodéré du verbe et de la chair, je t'aime intellectuellement et je pourrai t'aimer physiquement tant nos quêtes (qui a dit qui)
ont le même degré Fahrenheit et le crier au regard du monde ne comblera jamais ce besoin de ta présence à mes côtés. Je te dois de ne pas avoir raté mon adolescence, de l'avoir vécue intensément avec ce "don quichottisme" qui fait rire certains, tous ceux qui n'ont goutté à rien et nous avons eu et la vie et la mort à embrasser et nous n'avions ni innocence ni maturité, uniquement guidés par la tentation de peser sur ces temps. Et je pleure en écrivant ces mots, d'eau trop retenue comme ces alcools forts que nous bûmes et nous n'avions guère besoin d'être déshinibés tant les mots entre nous savent trouver le chemin.
Avant de rejoindre "les couloirs des anges blancs", ceci devait être dit

mercredi 26 août 2009

27 08 ??



je disais à barco que mes rapports aux femmes avaient toujours glissé dans cette posture de la confidence, comme dans le livre de duras "le marin de gibraltar".
Ai toujours recherché le côté stellaire de ces êtres, ce côté qui les mettait au devant de la scéne pour leur intelligence, leur courage et ce terme de beauté qui regroupe dans mon glossaire plus que des mensurations. En des temps de féminisme triomphant ce n'est pas sans intérêt.
Bien sûr je n'étais pas celui dont elles rêvaient, ce fameux marin de gibraltar que de port en port la "belle de Duras" s'en va rechercher.
N'étais pas celui pour qui elles se seraient mises en travers de la route pour l'enserrer dans leurs filets.
Parfois même les confidences de "la belle" étaient comme des aciers moulés au fer rouge, vous tatouant sans retour.
Comme je disais à barco, il est des postures d'homme que je ne pouvais jouer.
N'est pas macho qui veut!
Ma difficulté à entrer dans le rôle tenait à une sorte de dilution du je, d'un doute originel, d'une ambiguïté à choisir une position sexuelle : être féminin, être masculin qu'est ce que cela pouvait signifier?
Ai toujours eu ce sentiment qu'avant même d'être sexué, étais une oreille.
Suis très sérieux.
Comme si ce sens avait été hypersollicité dans mon temps d'incubation : incubo , cauchemard en italien. Ai tjs eu une prédisposition à écouter ou du moins à tendre l'oreille, vous allez penser, il va nous sortir qu'en plus il/elle était sourde : du moins malentendante.
Ai rarement entendu les mots d'amour à mon égard, non qu'ils n'aient jamais été prononcés mais ma crédulité comme deux boules quiés obturaient les canaux Auditifs.

Ce sentir "aimé" doit procurer aux hommes, cette sorte d'ivresse à se prendre pour demi-dieu/ king of ze streets et ils vont demander la main de la princesse rêvant des atours du package nuptial.
C'est si fascinant que les gays d'aujourd'hui rêvent (pour certain/e/s de la même parade. Suis toujours surpris quand je vois des années plus tard "femmes de ma génération", féministes attitrées baignant dans "rapports d'antan" et ne s'y trouvant pas trop mal(e).
Ma lecture de duras reste parcellaire, je retiens des lieux des moments, j'ai même oublié comment finissait cet étrange livre que j'offre comme un mode d'emploi et ce sentiment d'être sous utilisé!
L'amour je sais vous fait faire des étincelles
si j'éteins celle
c'est sur que mon silex s'offre de frotter dans l'abstrait!
Et léo ferré chantait "onannisme torché aux papiers de Hollande..."

lundi 24 août 2009

21,22,23 aout

le temps s'égrene parfois sur des notes de musique.


La guitare de barco trouve toujours le tempo. Je ne saurai dire ce qui le raméne à ces sonorités d'un jazz de la moitié du siècle dernier. Probablement pas des mélodies de son enfance de fils d'immigrés italiens, je suppute que c'est un choix de la maturité, j'oserai dire un choix politique, culturel comme si cette culture noire américaine synthétisait son être en résistance. Il passe son temps à jouer, je passe le même temps à l'écouter. La musique prend le relais de nos discussions qui arpentent l'intime, forant sans appréhension sur ces moments partagés de nos vies sur nos chemins solitaires. Je suis toujours surpris de penser que mon existence a éclos à la vie quand je me suis mis à suivre ses pas au lendemain de 68. Suivre son cadet de deux ans, un tutorat pas banal en ces années de révolte. C'est peu dire que barco était précoce, c'est peu dire combien le charisme d'un être peut se révéler très tôt. Ceux sont "des enfants" qui m'ont embringué dans la vie, dans cette nécessité de la penser et d'y goutter, l'une était une bien jeune femme et l'autre plays misti for me.
J'aime à penser ma chance de les avoir eus sur ma route.
Nous avons toujours pris le temps de parler avec barco comme si nos quêtes intérieures avaient besoin du flot des mots. Ceux qui parfois écoutent nos échanges, s'enfuient en courant pensant peut être avec raison que nous sommes passablement allumés. Nous sommes d'une vieille école marxisante où le privé est politique ou tout est politique rien n'est de la simple anecdote. Nos statuts sociaux sont aux antipodes, lui s'occupe d'une petite entreprise dans la photogravure moi, suis devenu aide soignant. Ce qui nous fédére tient à nos origines à nos combats partagés, à toutes les défaites, à tous nos égarrements et à ce sentiment que nos intellects d'antan ont gardé le cap de ces préoccupations d'alors, de comprendre l'histoire, d'y prendre part mais pas n'importe comment avec une volonté critique et une éthique.
Ne me suis jamais ennuyé avec barco tant rire de nous mêmes demeure notre moteur consubstantiel, trop de doute en nous sur nous. Quand le doute prend le pouvoir, l'un écrit l'autre laisse ses mains tirer des sons de son instrument.
Le temps s'égréne, la musique à l'inverse du sablier nous offre des intensités que l'interpréte transmet, que le temps de nos vies garde ses notes cardinales tandis que nos coeurs pulsent le tempo vital
oui play misti for me

samedi 15 août 2009

15 aout

il est des voix qui me tirent loin en arrière dans le temps.Il est des voix qui me réveillent et me font justement mesurer le prix de sentir son coeur simplement battre.
Il est des voix qui me tirent de ce sommeil halluciné où je me crois vivant.
Il est des voix qui tracent la tangence avec ce temps ébréché que rien ne recolle même pas le sentiment de l'avoir vécu.


je n'écoute janis joplin qu'à certains moments de l'année par cette nécessité d'entendre la pulsation d'un volcan éteint, par cette nécessité de chercher dans le magma ce qui me constituait ce qui s'est effrité
comme un fossile de ce temps ancien mon corps reste empreint de cet éphémére
un sablier de mille jours et qqs nuits et la lave ne révéle rien de ce qui a été mais trace la datation d'un quinze aout quelque part sous les étoiles.
Ma priéré hermétique!

jeudi 13 août 2009

2000 deux mai

jade vient de m'envoyer ce clip de kenza F qu'elle semble écouter en boucle.
Je découvre qu'elle vient de s'abonner à ce blog où une foule d'anonymes passe
sans me permettre de les remercier de ce temps partagé.


Je suis plus surpris de sa curiosité à venir jeter un oeil sur ce blog que sur ses gouts du moment.
Quand j'avais neuf ans, nous vivions près de Cannes, mon beau père avait été démobilisé
après le décés de son frère au combat. C'était encore la guerre d'Algérie, qui ne disait pas son nom. Sur les murs de notre métropole s'affrontaient les slogans pacifistes et ceux de l'OAS. De Gaulle n'avait pas encore échappé à l'attentat du "petit clamart" mais était passé sur le boulevard Franklin Roosevelt dans une DS 19 décapotable devant chez Barco qui n'avait que 7 piges.
Je n'avais en tête que des idées d'enfant baigné dans des lectures de bibliothéque verte, de club des cinq, de BD de blek le roc ou david Crocket, j'avais une vague sympathie pour les indiens et ne connaissais de l'histoire de ce pays que les traces sur les pierres des églises , des cimetierres des monuments, des blockhaus sur ces collines de Cannes où nous allions jouer après l'école quand nous étions lassés de jouer au foot!
C'était encore un temps sans image, un temps d'avant et l'hypothése que la terre fut plate, régnait sur mon esprit. L'image cinématographique, même celles en noir et blanc des actualités relevaient du conte, d'une fiction. J'avais eu beau voir les riziéres du pièmont dans ces étés chez mes oncles, "Riz Amer" et les cuisses de Sylvana Mangano me transportaient dans une sorte de féérie. Albert Camus venait de mourir et je ne présumais pas le manque que cela allait être dans la littérature et la pensée de notre temps vertébrées par le marxisme stalinien et son sous produit sartrien qui allait éclore quelques années plus tard.
Si la voix de Camus avait pu survivre à cet accident de voiture, une autre voie
aurait peut-être pu se dessiner entre les extrèmes qui firent de la violence aveugle leur seul programme et ne parlons pas de libération, je vous prie!
Mais comment raconter tout cela à une enfant qui a fait maintes fois le tour du monde en images, vue des scénes de guerres , entendue des débats de toutes sortes, des ébats aussi et qui a plus d'un neurone dans son crâne : oui comment?
37 ° sur Nîmes
Comme dit Jade "il fait chaud à mourir, c'est quand qu'on va au rayon frais"!

lundi 10 août 2009

agosto 27

suis allé bosser cet après midi en écoutant la voix de willy de ville.



C'est en zappant sans la moindre invitation en outrelande que j'appris la nouvelle.
Peu de voix m'ont autant remué. Comme si j'étais invité au diapason de l'émotion
quand cette voix chantante raconte, invite, exprime le très fond de chaque être.

Il n'y a plus de prêtre.
Parfois trouvéres ou troubadours viennent nous cueillir pour nous guider
au plus profond de nous mêmes, là où somnolent quelques vérités trop étouffées.
Il me plait de fredonner ainsi pour laisser affluer ces courants qui m'ont porté,
ces courants qui me portent,
tous ces êtres qui viennent en mon esprit peupler de leur verbe ma chair.
OUI tous ces êtres chers!

mercredi 29 juillet 2009

29 juillet 09

"mon amour", 265 pages signées bernard giraudeau. D'avoir commencé par la fin, m'a fait sursoir.
Pris dans mes propres angoisses de cécité, la narration me révélait à moi-même, cet abus, les postures, les angoisses artefacts dont on vient finalement à jouir sur le style "hum ma vie va avoir son piment".



Et puis j'ai repris une lecture plus chronologique, page après page et plus je suivais la narration
plus se profilait des bribes de réponses à une autre question qu'est ce qu'être un homme" et plus j'étais convaincu de suivre les pas d'un écrivain, d'un être en quête.
Je continue de lire, les curieux découvriront mais la destinée de ce livre sera d'être à portée de main ou offert aux êtres que j'apprécie ou abandonné en quelque lieu sous les étoiles
pou qu'une main inconnue s'ensaisisse et fasse se poursuivre sa magie.
On aimerait dire longue vie à l'auteur

dimanche 26 juillet 2009

27 agosto

mi piacce scrivere
je pourrais dire que c'est mon activité favorite. Plus que me nourrir, plus que goutter autres corps
plus que



Cependant j'écris peu et je m'arrête vite, après quelques lignes, pris dans une culpabilité
ancestrale d'un agir futile : fut-il? Dans ma généalogie approximative, on n'écrit pas. On s'invente des devoirs et la vie s'épelle comme un rosaire contrit. Ne fus pas un rebelle à ce dispositif transmis par cette capillarité des corps que savait si bien orchestrer les dits de la nonna : "prima il dovere poï il divertimento".
Je n'ai jamais perçu l'écriture comme un divertissement
mais comme une nécessité quand acculé, j'avais besoin de recul de distance
de ce besoin de forer pour se dégager de l'immédiateté étouffante.
Mon écriture se déploie dans mon incompréhension de l'existence. Dans ces subtilités qui régissent les rapports humains et qui me plongent souvent dans des énoncés hermétiques.
N'ai jamais été très expert en communication tant le sentiment de rejet (de l'être et de ) me glissait dans des postures en rupture. Ai souvent renoncé au bonheur tant il m'était plus facile de composer les comportements du manque. Suis toujours admiratif des personnes ayant pu me supporter quelques temps. Je ne saurais définir leurs qualités mais il y a certainement un certain courage : si je me montre critique je tendrais à dire un manque de lucidité. Comme disait l'almanach Vermot de la nonna "le bonheur des uns fait etc "
et paolo Conte chantait :