dimanche 26 septembre 2010

dimanche 26-09/Neil Young & Crazy Horse Hey Hey, My My LIVE






dimanche 26, suis sorti du service carbonisé, même pas dit au revoir.
Conduite en pilote automatique.
Les enfants étaient avec leur mère, qu’elle soit bènie!
Me suis allongé sur le futon : tout habillé. Dans ces moments je cherche toujours,
ces petits trucs qui pourraient réinsuffler un désir de vivre : aurai bien étreint l’être aimé : mais!
Me suis dit qu’une tasse de thé ferait l’affaire et en plus sur l’étiquette était mentionné ginseng.
Me suis mis à imaginer des vertus d’élixir sur mon corps courbaturé, ai rajouté
deux cuilleres d’un miel cévenol me disant que là était certainement la touche nécessaire.
La boisson m’apaisa regardant négligemment la chaîne “equidia” sans même avoir envie de jouer.
Mon esprit vagabond dans la frustration se mit alors en tête de : cuisiner!
Quelle drôle d’idée penserez vous, mais de travailler dans la sphère du soin
recadre votre être sur les multiples facettes du corps : son hygiène bien sûr, ses vertus of course et l’alimentaire : élémentaire!
D’autant que côtoyer à longueur de journées des femmes exercées et habiles et gourmandes, vous commencez à comprendre que les petits “plats” font partie de cette philosophie de la vie que tout soignant se doit “d’approcher”!.
il faut dire que l’idée me trottait dans la tête depuis qqs jours. Des pois chiches : chiche!
Je les avais immergé douze heures plutôt dans de l’eau, puis passé à l’autocuiseur!
Las comme d’hab, n’avais pas bien évalué la quantité.
Je pouvais commencer par des pois chiches vinaigrettes et gentils oignons finement coupés mais mon obsession demeurait l’hoummous.
Cet hoummous dont raffolaient les enfants quand leur mère s’y attelait.
Me levais presqu’un d’un bond, saisissais le mixer magic que je venais d’acheter, versais les pois chiches pour tester. Hum cela apparaissait par trop sec. Rajoutais coriandre 25 cc d’eau chaude et remixais. Cela devenais goutteux, ne sais pourquoi, additionnais le tout de feuilles de menthe, puis de crème, remixais, salais poivrais : un pur pied!
Me versais nouvelle tasse de thè, la matinée redéfilait, patients agés pour la plupart, nombres à peine opérés d’un fémur d’un genou, d’autres en instance de l’être, des nonagénaires l’esprit dans leur grand ouest de solitude et d’ombres maléfiques. Des lits indignes pour les accueillir, un sous effectif savamment entretenu. Chaque jour je mesurais combien la “gestion financière” des services hospitaliers et du secteur privé au premier chef était une histoire de cynisme,
Hyppocrate était mort depuis un bail! Le soin était une affaire de pur bizzness. L’éthique, la morale, les discours sur la qualité des soins la “maltraitance-bientraitance” comme autant de condiments sur une assiette sans saveur.
Quant au burn out, mon esprit pensait à d’autres grillades!

jeudi 16 septembre 2010

29/05/1995 =Belle Stars - Iko Iko


“your grandma and my grandma sitting by the fire”,
vers 11 h 30, nous remontions la rue fernand pelloutier pour nous diriger vers la boulangerie “peras” du jean jaures, anna venezia dans sa deuxiéme année, campée sur mes épaules s’exerçant à l’équilibre sur sa monture bipède. Ses petites mains rythmaient avec douceur le tempo syncopé sur mon crâne déjà chauve “hey na hey na iko iko an day jac o mo fee na ne.
Nous avions élu domicile rue stanislas clement et severine nouvelle drh d’une pme locale partait du matin jusqu’au soir car tel était censé être le lot d’un cadre d’entreprise.
La ritournelle m’avait rattrapé probablement au cours d’une rediffusion de “rainman” et ne cessait de me poursuivre.
Je pensais souvent à ma grand mère dans ces premiers mois de père au foyer.
Je regardais l’enfant dans un questionnement multiforme ; elle était moi et j’étais ma grand mère et un dialogue revisité. La vieille femme m’avait toujours porté. Ma peau gardait encore la pression de ses mains à mes avant bras et tout naturellement j’avais pris l’habitude de porter “venezia “(c’est ainsi qu’enfant je l’appelais dans nos face à face quotidiens), l’arrimant sur mon dos pour faire ménage, cuisine ou bricolage et la hissant sur mes épaules dans nos périgrinations à travers les ruelles du centre ville ou dans les jardins de la fontaine.
La sentir ainsi perchée me renvoyait à mon étrange enfance cannoise où les seules incartades hors de la maisonnée me menaient irrémédiablement vers le campo santo : ce champ ceint et les christ crucifiés à l’infini du regard, guidé par la nonna, ses proverbes et ses larmes.
J’avais pour cette enfant une infinie patience mais sa simple existence résonnait en moi comme une ode à la vie.
Elle témoignait d’une grande autonomie, pouvait jouer seule de longs moments inventant des dialogues incompréhensibles d’autrui, riant, sermonant peluches et poupées, partant sur son tricycle sur le balcon de cette ancienne vinaigrerie où nous avions élu domicile. Et quand elle sentait arrivée la mi-journée, elle me faisait comprendre que c’était l’heure du boulanger.
Nous sortions ainsi à heures régulières. L’après midi après sa sieste, les trajets différaient.
Il n’était pas toujours question que je la porte.
Nous avancions sur les trottoirs, venezia me devançant un peu pour me tester, jouer de mes mises en garde quand le bruit d’une voiture se précisait ou s’exerçait à des épreuves d’équilibres sur de petits murets, des restes de trottoir et nous allions ainsi jusqu’au jardin de la fontaine, moi chantonnant et l’enfant m’épiant.
Dans l’enceinte du jardin s’offrait alors deux possibilités soit “roger” et ses poney étaient arrivés
et l’enfant était comme aimanté soit il n’y était pas et nous partions sans tarder vers la suite d’escaliers et de petits chemins qui montent à la tour magne, le tout se concluait immanquablement par un rendez-vous quasi quotidien près du temple de diane à se hisser sur un restant de colonne allongée qu’elle escaladait tant bien que mal puis toute droite dans un exercice funambule arpentait le cylindre de grès jusqu’à son extrémité opposée et là face à moi se jetait dans mes bras dans un éclat de rire, de victoire , de bravade, une sorte de “je-t’-ai-bien fait-peur”. L’autre jour en pensant à ces moments d’enfance, à toutes ces translations qui vous font rencontrer voisins et habitués qui l’ont vu passer de la crèche au groupe scolaire du jean jaurés, jusqu’à son présent d’adolescente, une idée m’a traversé, nous sortions de la saab , garée près de l’emplacement de la pizza “milo” (les meilleures pizze nimoises) et là j’ai proposé à anna de faire à nouveau le trajet stanilas-pelloutier- haut du jean jaurès juchèe sur mes épaules. Ce n’est qu’après l’avoir formulée que j’ai réalisé que le poids des ans et le poids de l’enfant avaient quelque peu changé. Dans son regard l’idée de déambuler sur mes épaules ne semblait plus une partie de plaisir “ah qu’allaient penser les autres”. J’en éprouvais une légére amertume mais mes lombaires, elles un ravissement.
Jacomo feel o an den de: "The Joker we do not play today."
Jacomo fenanai: "The Joker is finished."

lundi 13 septembre 2010

13 septembre sceptique/Gil Scott-Heron - 'I'm New Here' (official video)


j’écoutais d’une oreille distraite la radio, un politique du PS , jean louis bianco, vendait sa soupe intitulée “si j’étais président”.
Suis toujours intrigué par le glissement du discours politique, cet appauvrissement sidérant en l’espace de quarante ans. En ces temps les questions politiques interrogeaient les modes d’organisations sociales, leur degrés d’autonomie politique, l’éthique d’un engagement, la cohérence d’une révolte vers un autre mode de vie. Relisez seulement Hannah Arendt, ses textes parlant de la démocratie américaine, de kennedy de nixon. Lire, “du mensonge À la violence”, “condition de l’homme moderne”.
Et là j’entendais le discours sirupeux d’un gonze aspiré dans les années mitterrand vers l’action politique, un de ces premiers de la classe fasciné par les allées du pouvoir asséner son moi je du moment.
Ainsi en 2010 la tendance est encore À ce messianisme du coté des politiques de droite et de gauche qui sont déjà À droite.
A l’heure d’internet, À l’heure de ce réseau mondial qui chaque jour démontre que le mode d’échanges d’informations, de formations se déploie tout azymut, que le temps est À la confrontation des compétences, À la mise en perspective critique de toute forme d’assertion plus ou moins nombriliste. Que la créativité artistique, industrielle, intellectuelle n’a que faire d’un mode d’organisation neo tayloriste (terroriste) À la mode “orange pressée”; et ce gonze nous sort son cogito À- la-mort-moi-le-noeud : “faire bouger les lignes” . Tu parles d’un concept : allez , sortez les pailles, on va faire bouger les lignes. C’est marrant cette propension des gens du ps À suivre les gens du marketing plutôt que de repenser la pensée politique. Hier c’était ségoléne et son gagnant- gagnant gnan ah ségoléne, c’est que jean louis il l’aime bien, là j’ai zappé.
C'est l'état bonapartiste français qui prédisposerait à cette propension. La prépondérance de l'organisation d'état autour d'un "homme providentiel" (de gaulle for example) imposerait cet état de fait. Il n'y aurait que des partis pour président et non des "organisations collectives" qui élaboreraient un nouveau contrat social et des alliances entre des couches sociales en rupture avec les despotes du CAC 40. Le jacobinisme de droite et de gauche  reproduit des jacobins. Et leur litanies narcissiques qui refont l'histoire même de cette république française toujours traversée de conflits majeurs, radicaux. La fraternité est celle des luttes, les libertés ont été conquises, l'égalité reste à conquérir!
La tradition politique du "mouvement ouvrier", les grands théoriciens du marxisme et de l'anarchisme, ne sont pas que des réflexions vieillotes mais les bases de toute philosophie politique qui mérite d'être actualisé. L'action politique ne relève pas de sondages, ni de la communication qui succéde. Depuis "le Prince" de macchiavel, l'histoire a produit d'autres outils qui n'attendent que leur reprise en main.
Qui nous fera croire que ce capitalisme est la meilleure organisation humaine d'un point de vue intellectuel et moral!
Sing it again dirait BARCO

lundi 6 septembre 2010

le 5 septembre/talking heads - the road to nowhere.mp4


m’étais mis à boire du thé. Faut dire que l’alcool n’a pas que des vertus sur mon corps près de la soixantaine. Etais je devenu sage? L’idée d’un carème à ma sauce me titillait. Trouver (re) poids idéal, muscler un peu plus corps et mental.
A vivre dans ce 40m2 me faisait parfois penser à ces retraites monacales et quête d’un au de là (de soi) qui ne décevrait pas.
Cela avait été un choix par défaut.
M’étais projeté dans une vie de famille avec une quête d’être conforme faute d’être conformiste. N’avais jamais eu d’idées très arrêtées sur ce qu’était être père.
Avais toujours pensé que c’était là une résultante de l’amour : ces rôles de père et mère, métamorphose de l’amour.
Las la métamorphose avait rapidement fait de chaque partenaire
des étrangers, vivant côte à côte et saute d’humeurs.
Dois avouer que dans cette vie commune ne fut pas un marrant tous les jours.
La frustration faisant rapidement de moi : être aigri!
Les années s’étaient écoulées, pour l’une dans la fuite dans le boulot et pour moi dans des rêveries improductives.
Je ne sais si les “accidents” de la vie sont nécessaires
mais ils ont le mérite de vous mettre à nu le réel.
La perte d’un oeil en métaphore inversée vous rend soudain plus lucide.
“Garçon, (auto-interpellation), la vie ne remet pas le couvert. Tu ne t’embelliras pas avec le temps, tu ne seras pas le prince charmant, jeune et plein de vitalité dont elle en pince.”
Et chaque matin de se rendre compte de ce qui est soustrait à ton regard
et l’idée galopante de foncer vers l’obscurité.
Ne plus pouvoir lire, écrire.
Et d’embrasser la dépendance et ce sentiment de se faire horreur,
de glisser dans une perspective parasite.
Le handicap est un taraud subtil, il fore, vis sans fin.
La fatigue devient un manteau de fin de journée, à l’écran tu glisses de corps 12 à 14
et tu commences à gamberger sur la 3 D, lettres lego d’une écriture en relief.
à vivre la cécité comme menace tu en viens à jouir de pouvoir lire un jour de plus.
Mais il ne sert à rien de glisser dans des prédictions, ce qui advient : surprend toujours!
L’idée, l’idée banale et polie par le questionnement s’impose alors immanquablement : vivre, simplement vivre et peut être vivre simplement. Sans glorifier la jouissance à tous prix, sans se lancer de défis, essayer ce plaisir d’éliminer les masques, d’être face à l’autre le plus nu et exiger d’autrui la même nudité.
Vivre ce qui peut être vécu en tenant compte de ses enfants, de ses proches, en tenant compte de tous ceux qui nous sont proches jusqu’à nos disparus.
Je buvais du thé, à petites gorgées et ce n’étaient pas de la bière!
Je me rendais bien compte que j’étais un être confus, une pensée plus chaotique que dialectique.
J’avais toujours avancé à tatons et le tactile ne prédispose pas à la projection
au de là du toucher. J’étais allé de corps en corps, apprenant par une sorte de capillarité des sentiments. Au mot aimer, accordais une définition unilatérale.
Avais je aimé?
Ce qui est sur est que mon esprit fut conquis par la beauté de certains : à en être aimanté.
Etre conquis ne signifie par pour autant être prèsent à l’autre. Optais durant de longues années pour une stratégie de l’évitement

Pénelope was dead! Long time ago!
Ne fus point Ulysse. Tout juste le cyclope.
Avais failli au moment de l’épreuve.
La phrase revenait comme un mantra et bordait l’immédiat.
Parfois l’idée me revenait de chercher la tombe qui attestait du cauchemar mais
la sépulture par “magie” s’était diluée déjà dans l’éternité : rien n’attestait.
Eus pu croire en ma folie.

Qui a goutté au paroxysme :
porter corps sans connaissance à bout de bras littéralement
jusqu’aux urgences et attendre nuit et jour une sortie du coma
et se retrouver trente cinq ans après avec cette vision
et savoir que ces jours ne furent point les pires.

Me versais autre tasse de thé. L’infusion me rendait plus léger.
J’avais posé sur la table tréteau deux bijoux glânés sur un étal d’une grande surface.
Payés cash! Marie comprendra.
Le premier des éditions gallimard s’intitulait “sur la route”, le second d’erri de luca “le jour avant le bonheur”. Et je trouvais étrange que ces brûlots d’une vie hors du consumérisme, hors des vérités d’aujourd’hui se trouvent perdus dans le foisonnement des marchandises comme des ilots ironiques, des volcans en éruption parmi l’aseptisé du monde marchand,
ce monde de toutes les connivences, des renvois d’ascenseur, du nombrilisme en boucle sur le flux si peu détonnant appelé TNT .
Et je trouvais incompréhensible et au mieux ironique l’entrechoc de ces deux
titres , incapable de décider de leur hiérarchie : fallait-il commencer par “Sur la route” de Jack Kérouac et terminer par “Le jour avant le bonheur” d’Erri de luca ou l'inverse.
Et l'aruspice ne livrait pas encore sa réponse. La lecture pouvait commencer







jeudi 2 septembre 2010

10 novembre 1954


La jeunesse de 68
cherchait des pères “fondateurs” dégommant leurs péres chers!
Un anti autoritarisme
moulé dans la quête d’une authenticité qui n’aurait pas failli, 
qui ne serait pas happé par le consumérisme de l’occident triomphant. 
Regardez “zabriskie point “ d’Antonioni.
Nous manifestâmes inlassablement contre l’amérique raciste,
ségrégationniste et ses rêves impériaux déversant défoliant sur les populations d’Asie. 
Empruntâmes bleus de travail
pour entrer déguisés dans les usines et porter “paroles de révoltes”,
fîmes rire mais pas que,
fûmes brisés mais pas que. 
Pour certains, n’avions pas la vélléité d’interpréter l’histoire.
Crûmes que la lutte des classes n’était pas une vue de l’esprit. 
Que le capitalisme et ses cohortes de thurifaires, ses gens armés,
sa violence organisée n’étaient pas le développement abouti de l’humanité. 
Que les sous-produits religieux, virus des temps anciens deviendraient des credo lassants devant l’éthique de la liberté. étions naÏfs
MAIS PAS QUE
Viendrait le temps de la traversée.

Epitre à barco 10 / 11