samedi 29 août 2009

29 aout

quand je touche le fond, il y a cette voix de ferré qui vient me chercher.
Je me souviens des nuits à boire du rhum avec sa mère et l'ivresse semblait
déserter nos corps et elle parlait de sa fille au présent et je n'osais la contrarier sur la concordance des temps. Son enfant était morte et il avait fallu moins de trois semaines à ses cheveux jais pour devenir blancs.
Il y a des images au fond de mes rétines qui ne s'effacent pas et la vie à beau m'offrir son spectre étendu de couleurs, restent en rémanence celles qui me vertébrent.
C'est dur de dire à une mère, "je n'ai pas été à la hauteur de l'amour que m'a offert votre fille" mais c'est aussi dérisoire devant la dévastation d'un être.
Ma vie est étalonnée à des chocs sidérants.
Quand je m'entends dire "je n'ai pas confiance en toi" parfois je me lézarde mais c'est le flux de moments anciens qui reviennent me cueillir et j'entends leur roulis qui dit "tu as failli, tu as trahi" et je sais à l'aune de celle que je "ne reverrai plus" ce qu'il en est vraiment.
Laissons sisyphe porter son fardeau", passez donc votre chemin.

jeudi 27 août 2009

28 08 alla mattina

nuit agitée de pensées incend'hier, les pieds en déclive
pour meilleur retour sanguin. Comme disent les copines
"à ton âge il faut te préserver". Hum je ne sais trop
si elles me l'ont vraiment dit ou si j'eusses aimé!



Dans ces moments de perturbations mentales et faute de pouvoir courrir après
la psy du service pour demander "debriefing", me suis mis à retourner vers Dylan.
"Love minus zero/no limit" combien de fois ai je fredonné la comptine, elle m'irradiait,
m'offrait qqs idées sur comment je voulais l'aimer (je pense à la jeune femme qui joua avec ma virginité). L'amazone était plus dégourdie que moi sur toutes "les choses de la vie". Moi, je n'avais que mes mains et un sac de poèsies approximatives dont celles lanscinantes du grand Bob.
J'ai toujours eu un pincement pour la désespérance, le côté sombre, j'ai toujours été sensible au lamenti, musique de la nonna. N'ai pas imaginé qu'au niveau du mélo aurait la dose et qu'il me faudrait faire avec. Dans le naufrage les ristournelles venaient insuffler cet oxygéne faute de penser

28 agosto

j'émerge d'une drôle d'après midi
sans même avoir la force d'en parler
et à qui.
à côtoyer tant d'histoires mon esprit se délite
au soir émergent des visages croisés et non effacés
des visages qui disaient leur histoire et parlaient
et parlaient sans vouloir s'endormir, demandant la pillule qui...
Nous ne parlons jamais entre nous (soignants-aides) de ces peurs de mourir
de ces peurs masquées par les fourches caudines de l'âge.
Et cette peur si présente
est un peu comme la douleur, il y a trente ans : "il fallait endurer".

La peur de mourir, toute la sagesse bouddiste travaille à la dépasser
et dit la difficulté à soutenir le "passage" et tandis que je vieillis
je tiens la main de ceux, de celles et j'ai l'impression de n'offrir
que ma pensée démunie

Me suis mis à écouter Paolo Conte toute la soirée,
besoin de pièmont, besoin d'une nostalgie d'un monde que je n'ai pas connu, besoin d'une langue où je ne m'entendrais plus,
besoin
d'Amour que je n'ai pas vécu!

27 08/10 11

il n'est pas dit que nous bégayons "histoire d'amour".
Il n'est pas dit que je n'aimerai plus sinon ma vie aurait
butté un quinze aout 75!

Certains matins, j'émets mes théorémes pour sur la vie "comprendre"




suis parti en courant le tgv ne vous attend pas et sans me retourner
à rebours je me dis qu'ainsi orphée eut gardé eurydice mais entre barco et moi les rôles eussent pu être interchangeables.
Donc ai grimpé dans treiziéme voiture et le quai s'éloigna
et je ne pus même pas crier "barco , je t'aime" je t'aime pour tout ce qui est nous
pour notre histoire nos ratages et nos moments grandioses pour ces bonheurs éphéméres
pour ta sensualité, ton gout immodéré du verbe et de la chair, je t'aime intellectuellement et je pourrai t'aimer physiquement tant nos quêtes (qui a dit qui)
ont le même degré Fahrenheit et le crier au regard du monde ne comblera jamais ce besoin de ta présence à mes côtés. Je te dois de ne pas avoir raté mon adolescence, de l'avoir vécue intensément avec ce "don quichottisme" qui fait rire certains, tous ceux qui n'ont goutté à rien et nous avons eu et la vie et la mort à embrasser et nous n'avions ni innocence ni maturité, uniquement guidés par la tentation de peser sur ces temps. Et je pleure en écrivant ces mots, d'eau trop retenue comme ces alcools forts que nous bûmes et nous n'avions guère besoin d'être déshinibés tant les mots entre nous savent trouver le chemin.
Avant de rejoindre "les couloirs des anges blancs", ceci devait être dit

mercredi 26 août 2009

27 08 ??



je disais à barco que mes rapports aux femmes avaient toujours glissé dans cette posture de la confidence, comme dans le livre de duras "le marin de gibraltar".
Ai toujours recherché le côté stellaire de ces êtres, ce côté qui les mettait au devant de la scéne pour leur intelligence, leur courage et ce terme de beauté qui regroupe dans mon glossaire plus que des mensurations. En des temps de féminisme triomphant ce n'est pas sans intérêt.
Bien sûr je n'étais pas celui dont elles rêvaient, ce fameux marin de gibraltar que de port en port la "belle de Duras" s'en va rechercher.
N'étais pas celui pour qui elles se seraient mises en travers de la route pour l'enserrer dans leurs filets.
Parfois même les confidences de "la belle" étaient comme des aciers moulés au fer rouge, vous tatouant sans retour.
Comme je disais à barco, il est des postures d'homme que je ne pouvais jouer.
N'est pas macho qui veut!
Ma difficulté à entrer dans le rôle tenait à une sorte de dilution du je, d'un doute originel, d'une ambiguïté à choisir une position sexuelle : être féminin, être masculin qu'est ce que cela pouvait signifier?
Ai toujours eu ce sentiment qu'avant même d'être sexué, étais une oreille.
Suis très sérieux.
Comme si ce sens avait été hypersollicité dans mon temps d'incubation : incubo , cauchemard en italien. Ai tjs eu une prédisposition à écouter ou du moins à tendre l'oreille, vous allez penser, il va nous sortir qu'en plus il/elle était sourde : du moins malentendante.
Ai rarement entendu les mots d'amour à mon égard, non qu'ils n'aient jamais été prononcés mais ma crédulité comme deux boules quiés obturaient les canaux Auditifs.

Ce sentir "aimé" doit procurer aux hommes, cette sorte d'ivresse à se prendre pour demi-dieu/ king of ze streets et ils vont demander la main de la princesse rêvant des atours du package nuptial.
C'est si fascinant que les gays d'aujourd'hui rêvent (pour certain/e/s de la même parade. Suis toujours surpris quand je vois des années plus tard "femmes de ma génération", féministes attitrées baignant dans "rapports d'antan" et ne s'y trouvant pas trop mal(e).
Ma lecture de duras reste parcellaire, je retiens des lieux des moments, j'ai même oublié comment finissait cet étrange livre que j'offre comme un mode d'emploi et ce sentiment d'être sous utilisé!
L'amour je sais vous fait faire des étincelles
si j'éteins celle
c'est sur que mon silex s'offre de frotter dans l'abstrait!
Et léo ferré chantait "onannisme torché aux papiers de Hollande..."

lundi 24 août 2009

21,22,23 aout

le temps s'égrene parfois sur des notes de musique.


La guitare de barco trouve toujours le tempo. Je ne saurai dire ce qui le raméne à ces sonorités d'un jazz de la moitié du siècle dernier. Probablement pas des mélodies de son enfance de fils d'immigrés italiens, je suppute que c'est un choix de la maturité, j'oserai dire un choix politique, culturel comme si cette culture noire américaine synthétisait son être en résistance. Il passe son temps à jouer, je passe le même temps à l'écouter. La musique prend le relais de nos discussions qui arpentent l'intime, forant sans appréhension sur ces moments partagés de nos vies sur nos chemins solitaires. Je suis toujours surpris de penser que mon existence a éclos à la vie quand je me suis mis à suivre ses pas au lendemain de 68. Suivre son cadet de deux ans, un tutorat pas banal en ces années de révolte. C'est peu dire que barco était précoce, c'est peu dire combien le charisme d'un être peut se révéler très tôt. Ceux sont "des enfants" qui m'ont embringué dans la vie, dans cette nécessité de la penser et d'y goutter, l'une était une bien jeune femme et l'autre plays misti for me.
J'aime à penser ma chance de les avoir eus sur ma route.
Nous avons toujours pris le temps de parler avec barco comme si nos quêtes intérieures avaient besoin du flot des mots. Ceux qui parfois écoutent nos échanges, s'enfuient en courant pensant peut être avec raison que nous sommes passablement allumés. Nous sommes d'une vieille école marxisante où le privé est politique ou tout est politique rien n'est de la simple anecdote. Nos statuts sociaux sont aux antipodes, lui s'occupe d'une petite entreprise dans la photogravure moi, suis devenu aide soignant. Ce qui nous fédére tient à nos origines à nos combats partagés, à toutes les défaites, à tous nos égarrements et à ce sentiment que nos intellects d'antan ont gardé le cap de ces préoccupations d'alors, de comprendre l'histoire, d'y prendre part mais pas n'importe comment avec une volonté critique et une éthique.
Ne me suis jamais ennuyé avec barco tant rire de nous mêmes demeure notre moteur consubstantiel, trop de doute en nous sur nous. Quand le doute prend le pouvoir, l'un écrit l'autre laisse ses mains tirer des sons de son instrument.
Le temps s'égréne, la musique à l'inverse du sablier nous offre des intensités que l'interpréte transmet, que le temps de nos vies garde ses notes cardinales tandis que nos coeurs pulsent le tempo vital
oui play misti for me

samedi 15 août 2009

15 aout

il est des voix qui me tirent loin en arrière dans le temps.Il est des voix qui me réveillent et me font justement mesurer le prix de sentir son coeur simplement battre.
Il est des voix qui me tirent de ce sommeil halluciné où je me crois vivant.
Il est des voix qui tracent la tangence avec ce temps ébréché que rien ne recolle même pas le sentiment de l'avoir vécu.


je n'écoute janis joplin qu'à certains moments de l'année par cette nécessité d'entendre la pulsation d'un volcan éteint, par cette nécessité de chercher dans le magma ce qui me constituait ce qui s'est effrité
comme un fossile de ce temps ancien mon corps reste empreint de cet éphémére
un sablier de mille jours et qqs nuits et la lave ne révéle rien de ce qui a été mais trace la datation d'un quinze aout quelque part sous les étoiles.
Ma priéré hermétique!

jeudi 13 août 2009

2000 deux mai

jade vient de m'envoyer ce clip de kenza F qu'elle semble écouter en boucle.
Je découvre qu'elle vient de s'abonner à ce blog où une foule d'anonymes passe
sans me permettre de les remercier de ce temps partagé.


Je suis plus surpris de sa curiosité à venir jeter un oeil sur ce blog que sur ses gouts du moment.
Quand j'avais neuf ans, nous vivions près de Cannes, mon beau père avait été démobilisé
après le décés de son frère au combat. C'était encore la guerre d'Algérie, qui ne disait pas son nom. Sur les murs de notre métropole s'affrontaient les slogans pacifistes et ceux de l'OAS. De Gaulle n'avait pas encore échappé à l'attentat du "petit clamart" mais était passé sur le boulevard Franklin Roosevelt dans une DS 19 décapotable devant chez Barco qui n'avait que 7 piges.
Je n'avais en tête que des idées d'enfant baigné dans des lectures de bibliothéque verte, de club des cinq, de BD de blek le roc ou david Crocket, j'avais une vague sympathie pour les indiens et ne connaissais de l'histoire de ce pays que les traces sur les pierres des églises , des cimetierres des monuments, des blockhaus sur ces collines de Cannes où nous allions jouer après l'école quand nous étions lassés de jouer au foot!
C'était encore un temps sans image, un temps d'avant et l'hypothése que la terre fut plate, régnait sur mon esprit. L'image cinématographique, même celles en noir et blanc des actualités relevaient du conte, d'une fiction. J'avais eu beau voir les riziéres du pièmont dans ces étés chez mes oncles, "Riz Amer" et les cuisses de Sylvana Mangano me transportaient dans une sorte de féérie. Albert Camus venait de mourir et je ne présumais pas le manque que cela allait être dans la littérature et la pensée de notre temps vertébrées par le marxisme stalinien et son sous produit sartrien qui allait éclore quelques années plus tard.
Si la voix de Camus avait pu survivre à cet accident de voiture, une autre voie
aurait peut-être pu se dessiner entre les extrèmes qui firent de la violence aveugle leur seul programme et ne parlons pas de libération, je vous prie!
Mais comment raconter tout cela à une enfant qui a fait maintes fois le tour du monde en images, vue des scénes de guerres , entendue des débats de toutes sortes, des ébats aussi et qui a plus d'un neurone dans son crâne : oui comment?
37 ° sur Nîmes
Comme dit Jade "il fait chaud à mourir, c'est quand qu'on va au rayon frais"!

lundi 10 août 2009

agosto 27

suis allé bosser cet après midi en écoutant la voix de willy de ville.



C'est en zappant sans la moindre invitation en outrelande que j'appris la nouvelle.
Peu de voix m'ont autant remué. Comme si j'étais invité au diapason de l'émotion
quand cette voix chantante raconte, invite, exprime le très fond de chaque être.

Il n'y a plus de prêtre.
Parfois trouvéres ou troubadours viennent nous cueillir pour nous guider
au plus profond de nous mêmes, là où somnolent quelques vérités trop étouffées.
Il me plait de fredonner ainsi pour laisser affluer ces courants qui m'ont porté,
ces courants qui me portent,
tous ces êtres qui viennent en mon esprit peupler de leur verbe ma chair.
OUI tous ces êtres chers!