vendredi 27 février 2009

maggio primo / otto

l’usine est une machine à broyer : le langage. J’ai passé près de quatre années asservi à une machine dans le bruit et une odeur de poisson laissé par le plastic fondu dans matrices d’acier. Nous étions à la moitié des années 70 et bruce springsteen me transfusait une énergie qui s’épandait de mon corps exsangue. Muré dans ce bruit qui noyait l’atelier, je passais les jours sans parler. Qu’aurai je pu dire après perte d’un être chair. Dans cette mécanique des jours, je restais rivé à l’aporie tandis que ce qui faisait sens se désagrégeait comme nature en son hiver. Avais voulu survivre à tous prix, quelque soit le prix et là payais cash mais quel pouvait être le prix quand il s’agit d’un être aimé. Je n’étais pas vraiment un être rebelle, j’étais un être de religion. Athée atterré pour avoir rompu unilatéralement le pacte. Le gimmick psalmodié dans ces moments disait : “dans les miroirs mon image me glace”. et chaque jour, je retournais ponctuel à la pointeuse comme si le marquage du temps s’avérait chronologie nécessaire à l’érosion advenue. Ce qui est soustrait est soustrait. J’avais projeté ce qu’il adviendrait. Non, l’hypothèse s’affichait en de çà de la réalité . au coeur du désert, ne restaient que les grains à compter. Dans la perte de sens, l’univers de l’usine crée une idio/T/syncrasie Dépossédé de vous même, votre corps engendre des gestes aussi parcellaires que le vocabulaire que vous aurez à prononcer.
Dans ce temps aphasique, la perception s’épelle comme gousse d’oignon, vous cherchez le regard de celui qui est au plus prés, vous suivez chacun de ses gestes comme autant de bribes d’un savoir nécessaire, le rictus ouvre le nouvel alphabet et le sourire comme un Z vous dit “je suis vivant”. Le blues ou son demi frère white le rock pulse ces états de résistance, toutes ces saccades du corps que certains cherchent à plier.


Bruce Springsteen and the E Street Band : Backstreets - kewego
Darkness On The Edge Of Town Concert en registres en 1973 avec son groupe le E street band

samedi 21 février 2009

22 février à 8 h

j'aime bien revenir à pink floyd
pour retrouver une pensée avant que le séisme ait désintégré en moi, son cours logique.
Point question de nostalgie mais cet air du temps plein de promesses,
si ce n'était une dead line promise, point ultime et sans retour.
La capacité d'adaptation de l'individu a un spectre large,
il est demeuré pour moi plus qu'inquiétant, à la mesure de ce sentiment d'avoir failli.
Mon écriture et moi se déplacent à tatons dans un hermétisme feint.
J'aime m'allonger sur un parterre de livres pour faire corps. Longtemps l'idée- fantasme d'écrire à même le corps de l'aimée m'ancra et me manquera sempre.
On tourne les pages pas les corps.
Dans l'intimité je ne mens pas, cela nuit!
Je me dis que mon oeil aveugle comme un coffre ironique tais/hésaurise mes images vivaces et aucun malheur n'en tirera une larme.
Il m'arrive de pleurer comme on donne son sang
dans un partage nécessaire.
J'ai toujours entendu les confidences comme des cadeaux précieux déposés sans mobile apparent. Et chaque mot tramait de la vie le fil, t'es nu/e.
Les êtres que j'aime sont meilleurs que moi : Lemme premier.
Cupidon aurait dit que le polygame a plusieurs cordes à son arc
mais un seul cou/p?
Il fait un temps à retourner la terre et préparer les semis,
à élaguer les vieilles branches. Hum là ce serait du masochisme.
shine on you crazy diamond

mercredi 18 février 2009

29 avril 2 mai bis

il suffit qu'elles montent dans la voiture pour chanter à tue tête, sans même me demander si je n'aimerai pas écouter bob dylan pour me détendre "no listen me". Je déguste la galette Akon sur tous les parcours mais au fond si cela facilite leur acquisition de l'américain "in ze cicicicity'. Ce qui me retient de tempêter c'est en jetant un clin d'oeil (no comment) dans le rétro d'observer leur chorus et par moment j'hallucine en les voyant en jeunes blacks emportées par le RandB. Bon vous allez me dire que Akon ce n'est pas du RandB : c koi du rap acidulé, de la zick de dancefloor, i wana make love right now na na na , non mais je rêve l'une à 13 et l'autre 8 : these girls are dangerous et je me dis que leurs love boys (girls) n'ont qu'à bien se tenir!

mardi 17 février 2009

de novembre à juin

j’aime la solitude, j’aime ce repli sur soi qui m’ouvre sur l’ampleur de mes limites et cette sorte de dénuement sous les étoiles. Je suis l’ultime d’une lignée.
Mes enfants, je les perçois comme de nouvelles lignes de vie en rupture avec mon “noyau historique”. Les fragments qu’elles connaîtront de mon histoire sont abscisse et ordonnée sur une carte dont le relief n’existe plus. Je viens d’un temps ancien, un conte de faits qui ne restituera pas le traversé.

Il fut même un temps où je vins à douter d’avoir vécu ces souvenirs
qui dansaient en sarabande à l’arrière du crâne.
Et puis un jour récent barco débarqua et
l’autre côté du miroir reprit ses couleurs de joies de larmes et
la secousse imprima l’étendue de ma nouvelle liberté.

Mes compagnes furent mes seules confidentes
mais barco reste ma mémoire et
mon esquif slalome à nouveau les anciens récifs sachant qu’accoster n’est plus l’enjeu,
Je peux écouter barco des heures durant
et son flot attaque le réel avec ce goût érosif de marquer le granit et balayer les mots menteurs. J’ignore comment des pensées jumellent et explorent avec tranquillité leur parcours singulier.

Notre parole s’est cofondue dans le crépuscule gaullien, dans ces temps moisis de l’édifice gaulliste, Elle cherchait à s’affranchir du monde étroit familial, chargé de médisances et de religiosités et des diktats pleins de suffisances de tous les “gens en place” gaînés dans leurs certitudes.
Le doute lui nous vertèbrait glissant nos existences dans des porte à faux avec vertige garantie. Nous allâmes nos chemins. Quand je vois nombre de ceux de ma générations passés au mitterrandisme triomphant ou thurifaires patentés d’un gaullisme revisité, je mesure le plaisir de pouvoir échangé, partagé, prolongé ces moments vivifiants d’une quête qui cherche encore à comprendre sans concession.

vendredi 6 février 2009

maggio


Découvrez The Waterboys!



j'habitais alors à nice derrière le négresco. Mon esprit partiellement dissocié s'arrangeait avec le présent. Une jeune femme me prodiguait ses bienfaits, s'accommodant de l'état lacunaire. Nous étions l'un à l'autre et je n'avais jamais connu une communion si intense. IL n'est pas dit que le mot aimer ait été prononcé entre nous. Mais il s'agissait bien d'amour. J'ai toujours été séduit par l'intelligence de mes semblables. Elle avait en elle l'intensité des créateurs et les blessures et les doutes et je pouvais rester silencieux à l'écouter, à la regarder par ce que je devinais combien ces moments étaient plus qu'un privilége, une source à mes soifs impensées et les waterboys tournaient sur la platine en 33 T : that was the river this is the sea!

29 avril 2 mai







je suis toujours favorable à cette idée de laisser toute liberté dans l'art.
Ceci dit quand vos enfants s'adonnent à développer leur créativité avec ces nouveaux outils magiques de l'internet la question prend une drôle d'acuité.
J'ai beau me dire que ces princesses n'ont jamais vu la chevelure abondante de leur père, leurs tentatives de relooking laisse le "pére en moi" perplexe!
Certes l'ainée m'a souvent appelé "maman" dans nos face à face des premiers temps au point de m'inciter à garder sur moi carte d'identité et livret de famille au cas où quelques services d'état doutent de la filiation mais de là à me permanenter ainsi avec lipstick de mauvais gout : que dois-je en conclure?
Ce travail aura eu le mérite de les entrainer à s'entendre, échanger, se relayant avec passion. Au fond tout ce que l'on peut souhaiter d'un apprentissage voire d'un partage fraternel.
Ceci dit désormais le roi est nu!
brrrrr
brrr


jeudi 5 février 2009

13 avril 1993






13 avril 1993
“je roule à très grande vitesse, à je ne sais quelle vitesse et c’est insuffisant. Je me rapproche et ne peux rattraper son temps de vie qui ralentit à l’approche de l’inéluctable. J’appelle inéluctable : la mort. Non pour la métonymie, mais pour ces souvenirs des “dimanches d’enfance” al campo santo” accompagnant ma grand-mère : initiation paradoxale à la vie. Et je ne comprenais pas ce que mourir signifiait, ni pourquoi il fallait mourir et encore moins pourquoi il fallait accepter et ...pleurer.
Je m’étais mis en tête de refuser la mort.
Je ne sus que nommer autrement ces effets qui s’insinuaient dans ma vie, la forçant comme burin en forme de D, incisant jusqu’au v i d e.

“L’inéluctable” comme une vis sans fin vrille mon esprit de son travail implacable et les souvenirs en copeaux attestent de son indifférente constance à torsader le temps sur les corps, brisant le choisi, agenouillant le survivant.
Et sa musique me murmurait l’inutilité de lutter :
résonance transalpine : il lutto, ce temps du deuil et des larmes des femmes égrenant le rosaire.
Des mots sur un carnet, phrases-balancier au dessus de mon vide m’accompagnent et tressent une fiction de filet. Mental effondré.
Sur la vie ne voir que l’ultime devenir et dans les yeux des êtres chers : leur perte.
le temps dans mes veines ; congelé.
Je ne possède aucun savoir sur l’existence. Toujours été démuni. Trou noir notant les éclats, la brillance, l’énergie d’étoiles au loin sans nostalgie

mardi 3 février 2009

le 3/02

chanson à txt


Découvrez Clarika!

june and gennaio



voilà le genre de musique qui sur mon corps produit un effet euphorisant. J'entends des pages entières d'hier résonner et quelques pages à venir prêtes à m'éblouir.
Finalement que serait l'existence sans l'épice dirait le messie de dune et d'ailleurs!
La sensualité de mes compagnes m'accompagne. La bienveillance d'un être se lit aussi à ces moments. Avant d'être cyclope était déjà aveuglé. Irradié. Le lunaire a toujours eu des êtres solaires à ses côtés. J'aime beaucoup un livre de Bataille intitulé "la part maudite" et en musique de fond cette mélopée de "Prince". Il me plait de regarder le mouvement des silhouettes, la cambrure d'un corps avant même de saisir sur la suavité du pourpre de ses lévres, l'intensité vitale. Je n'ai pas prêté suffisamment attention à l'art de la danse et cette ignorance m'a soustrait une plus grande connaissance de la vie.
De voir des corps allités chaque jour me questionne sur l'essentiel de nos existences et je me dis qu'il faudrait que chaque matin je m'adonne à des rituels sous les étoiles, histoire de communier un bref moment avec le grand tout pour cette jubilation d'être vivant : un moment de plus et abolir cette peur inhérente à mon être, cette frilosité devant la vie.
Et en plus je n'ai rien fumé

lundi 2 février 2009

mars prima aprile


Découvrez Stephan Eicher!


j'aime bien philippe djian. Surtout quand il parle littérature ou pour faire plus simple du geste d'écrire. je n'ai jamais lu de livres de djian jusqu'au bout mais je l'ai souvent écouté et j'ai toujours été séduit par son intelligence et par ses propos. Je me souviens que le film "37°2, le matin", tiré de son roman m'avait pas mal secoué et que j'avais tourné de l'oeil sur cette fin : insupportable à ma sensibilité.
Je ne suis pas un lecteur de romans, ma curiosité va buttinant cherchant des mots plus que des histoires, des tuteurs plus que leurs oeuvres.
Il n'est pas dit que je ne lise pas "les impardonnables". Certains mots résonnent si fort en moi