vendredi 28 mai 2010

Mai si

pour toi Sylvia, ces quelques mots
de ma mémoire, ancrés.
J'ai toujours le goût de ta peau nacrée
à mes lèvres
et ce sentiment enivré à tes jeunes années.
Tu étais belle Sylvia
Tu avais cette beauté qui perce de la fragilité
mais collé à ton corps, elle m'intimidait.
J'étais bien plus agé, déjà traître presque sans âge
Je ne savais déjà plus aimer tant colonisé par la trahison
ce sentiment étrange d'avoir failli avant l'épreuve
Mes mots me semblaient grotesques devant ce que je pressentais.
Il est fort probable que mon bréviaire d'alors fait de slogans
et propos sentencieux n'ait jamais trouvé des mots immédiats
qui disent au moins ma fierté de te connaître.
En ces temps verrouillés, de burqas transparentes,
celles qui déchiraient les voiles furent nos héroïnes,
je parle d'un temps avant que l'avortement ne soit légalisé.
Tu étais parmi elles, chevelure foisonnante, tête haute, voix ferme
Ce que je sais de ta vie à ce jour
confirme combien la femme que tu es, étais.
JE T'AIME SYLVIA
tant ne pas t'aimer
est une injure à la création
Prends soin de toi

28 mai

me suis couché ce 27 au soir, vers 21 h30, l'écran tv en bruit de fond laissait miroiter des histoires de sixième sens chez certains chats observés dans un centre de soins palliatifs au Canada. Je sentais le sommeil me gagner, besoin d'aucun stillnox, mes pensées en vol groupées m'emmenaient vers Morphée tandis que ce chat grattait à la porte d'un patient et une voix off expliquait qu'il en était ainsi depuis X années, l'animal de compagnie allait de porte en porte
veiller ceux qui allaient mourir. Mon esprit résistait un peu par curiosité et petite voix intérieure murmurait "il faut que tu dormes il faut que tu dormes". Tandis que je sombrais,
une conversation téléphonique balaya mon esprit, la voix disait " tu te souviens, tu me parlais de l'amour libre". Fus réveillé à 5h par l'alarme-réveil de la veille. Le futon spartiate qui me servait de lit, réservait à mon corps un recensement précis des points de tension et mon premier étirement me rappela que je n'étais pas un chat. Je me souvins que je devais écrire un email mais mon esprit était fixé sur le climatiseur que je devais aussi fixer sur le toit de la Roseraie.
La rage s'éveilla, j'avais mis l'échelle la veille, ceint la bête d'une quarantaine de kilos
d'une corde d'un joli vert et m'étais mis à grimper. Jade observait d'un oeil, l'autre rivé sur un dessin animé. Je me hissais barreau après barreau, éructant des "putains de merde" sensés
me galvaniser, je dus les avoir tous crachés car arrivé au plus haut, j'étais mort et silencieux. La voix de Jade résonna d'un "ce n'est pas prudent papa". Je me tenais à la balustrade et le paquet était bloqué par une arête du toit, si bien que je ne pouvais pas le dégager et encore moins l'arrimer à l'échelle. Un dernier "putain" franchit mes lèvres et je vis tous les bricolos et autres accidentés du travail qui défilaient dans le service, j'entendis même ma voix me dire "bienvenue en "Orthopédie". La descente de l'échelle fut plus aisée, presque légére, évidente, des visions du pire m'accompagnaient, l'échelle ripait, je dévissais, le climatiseur s'écrasait sur le parquet de bois de la terrasse, éventrant l'investissement récent, je m'abimais dans un chifoumi chair-fer-bois et la voix de Sev raisonnait d'une autre dédicace que Requiescat In Pace.



La douche matinale effaça les visions, me mis à feuilleter quelques pages de Robin Cook "le soleil qui s'éteint" en buvant du café, c'était 6 h 15, juste le temps de faire un sandwich
avant de foncer à la clinique. Les urgences de la veille annonçaient une matinée au taquet, réussis à être en retard sous l'oeil goguenard des collègues. Transmission terminées et premières toilettes et puis vers 8h alors que nous nous affairions la voix de marion comme un éclat de rire "nous sommes un de trop de ce matin". Je cherche à localiser l'intrus, pas Laeti, pas Marion, pas Yves : un "putain c'est moi" me zébre le cerveau et la voix de Marion en écho "Jm t'es en RTT". Dans son emballage tout emmailloté, je crus entendre un climatiseur pouffer à l'unisson. C'était vendredi et j'étais déjà ravioli!

mardi 25 mai 2010

Vain six juin

j'aime une femme qui ne m'aime pas. Cela serait somme toute banal
si je n'avais eu de la belle de jeunes princesses qui iront leur chemin
pensant que le chaos les enfanta.
En d'autres temps, quoiqu'en tous temps fus suis un être chanceux.
Il faut l'être quand on n'est ni Apollon ni James Brown et
que l'on ne se prénomme pas Nicolas.
Cette chance est de la pure!
Mon cogito comme ma CB reste assez démuni. Mes sujets de discussions
comme un volcan islandais obstruent toutes approches quant à ma sensualité, elle fut tellement torride qu'elle s'est évaporée : à ce point de l'énoncé, on commence à se dire que la chance a suivi même chemin.
J'en étais convaincu quand la belle suspendit ma diatribe sur ce "désamour" en me conseillant d'aller voir un thérapeute!
Ainsi sont les femmes d'aujourd'hui, le verbe ascéré pour trancher dans le vif,
j'entends de plus jeunes qui auraient ajouté "circule connard".
C'est à ces moments que je me sens aimé, n'est ce pas de l'amour, cette suggestion d'aller rencontrer un être qui prendra en compte votre plainte, cette indicible blessure qui là serre!
Certaines interjections sont pleines d'amour derrière l’aboiement agressif. Je ne parle pas de "Nique ta mère", balbutiement oedipien bien niais. Mais attardons nous sur "va te faire enculer", va fanculo" fuck, cette invite polysémique qui du corps à corps omet que si tu bandes
pour ce passage à l'acte c'est que dans le mental se produit un mix contradictoire de haine-amour et là je dois dire que la personne qui me fout en boule ne me fait pas bander et en plus je ne vois aucune raison de lui procurer de douces sensations tant on sait combien les sphincters sont pour nombre : source de plaisirs.
Oui je l'avoue un thérapeute pourrait m'être de quelque utilité quoiqu'en pense Onfray qui s'il connaissait mon ex Eurydice m' aurait dit "c'est çà va voir le psy moi je l'allonge"?
Sûr que le philosophe épicurien aurait sa chance.
Il y a des phrasés de l'ordre impératif catégorique qui éveillent les belles au bois dormant.
Las le cyclope que je suis ne fut jamais Ulysse et mes rêves de Pénelope dans l'écheveau des données se sont détricotés.
Triste Polyphéme muet, j'écris mais n'est ce pas le trip du cyclope
qu'un rideau de fumée!

dimanche 23 mai 2010

22 voire 23 mai

ai marché after midnight dans des rues sans âme de la ville en fëte.
Pas l'esprit à cela. Sont des journées qui basculent au crépuscule dans
ces couloirs de la souffrance. Quand en plus des douleurs certains esprits
font leur embardée dans des délires précipités.
L'un se croyait en Algérie et voulait rentrer chez lui devant sa femme affolée qui ne savait plus que lui dire ni que faire, l'autre en arabe m'appelait son oncle tandis que je le tenais pour que ma collègue qui traduisait,  puisse le laver, lui changer les draps.
Je le laissais palper mes bras, toucher mon visage m'imaginant donner du sens à ses appels inaudibles. La voix familière de ma collègue lui glissait des sonorités apaisantes.
Me mis à penser à tous ces tourments de nos vies enfouis dans l'oubli
qui en geyser surgissent après anesthésie trop dosée ou ces emballements cueillis dans ces allées de la démence. Me suis mis à penser à la confusion des sentiments laissant mes pas me ramener vers mon futon réparateur.
Mon pas était sur, mes sunglasses (sizzz) offraient à mon esprit toute latitude où glisser, me vint à l'esprit une remarque du magazine "psychologies" affirmant que les mères castratrices faisaient des garçons mysogines et violents, je greffais le mot lucide. Ai toujours été marqué par ce double langage chez certains êtres qui vous disent je t'aime faute de n'oser articuler "ti odio" et leur comportement ne laisse planer nulle ambiguité
Pensais à ce disque des Stones "Exile on main street", j'étais là sur mon artère principale "la confusion des sentiments". Une amie m'avait dit que la création ne nécessitait pas la souffrance et les gamberges sans fin entre être et non être, ni le cloître de la solitude, à l'instant T fus probablement fortement convaincu mais à ce minuit dépassé, il semblait que mes pas me ramenaient vers la philosophie de mes jeunes années et au prix à payer!

Mon histoire commence un 23 mai : naissance de ma génitrice : ironie des histoires!

mardi 18 mai 2010

22 vlà juin

j'étais entrain sans impatience d'investir une figure philosophique
que je dénommais "Ex". Profil, posture, rôle, à 58 balais
j'étais définitivement un "ex" sans s. Si j'avais eu le souffle d'un cervantès,
eus fait défiler tous les châteaux en espagne et d' ailleurs dont j'avais été ex
pulsé.
Don qui chochotte et Sancho en une seule et même figure maigreur du style, rondeur
des formes. Flux scriptural pour mes moulins à vents.
Certains individus fautent d'enracinement ont ce besoin d'être leur propre historien, voir leur poète et leur muse, leur psychanalyste.
Non là je déconne, (mais pas comme onfray avec qui je ne fraye pas ce qui ne m’effraie point) je ris encore d'avoir entendu une jeune femme se considérant comme une intellectuelle me soutenir que depuis son auto-analyse, elle allait beaucoup mieux. Même pas eu envie de l'abonner à "psychologie" le prêt à penser de la profession! Fis un pas de côté, ce que j'ai appris à faire devant tous les courants prosélytes de la sphère religieuse : allons amis, un peu d'humilité, croyez vous être dans l'intimité du sujet pour oser l'aborder, votre soumission est déjà de l' orgueil!
motherfuckers!
Je venais de quitter la maison de la mère de mes enfants qui me confiait ses désirs
pour un amant jeune, sportif, mélomane et aisé. Mirage ou réalité, je supputais déjà que je devrais rendre les clés tant chaque jour nouveau m'éloignait de la beauté.
Mais nous nous étions déjà bien éloignés. Etait ce à dire que je fus rapidement âgé?
Fus rapidement sans âge
au seuil de ma 23 éme année.
 Alors rencontrer la belle à la quarantaine 'était plus qu'ambitieux!
Dans un couple force est de constater que l'on n'est jamais "ex" seul.
Nous devenons des ex mutuels, libérés ou asservis à d'autres électrons pas toujours libres.
Toutefois la mémoire peut vous convier à trouver dans le registre de l'"ex"
un état quasi originel qui trace en pointillés ce qui fut votre entrée dans la vie.

De la naissance : nenni!
ex taire mi-né
tout est dit.

Ai attendu longtemps un regard qui dans ma myopie fore un passage. Et plus longtemps encore ce seuil de la jouissance où l'abandon livre un autre goût que la menace.
Une voix, une fois me convia à écrire et l'étendue de ce bienfait me vertèbre à jamais pour cette seule sensation ex trème de prendre vie
et l'intensité ex té nuante abrége toujours l'ex ercice!

Dans le premier cercle de mon ex istence,
des êtres qui surent pointer autre chose que mes limites, mes veuleries
sans être pour autant à la mesure remerciés!
Que leurs voeux soient ex aucés!


dimanche 16 mai 2010

le 17 mai

jour de protestation internationale contre l'homophobie.
La connerie humaine et son lot de cruautés ont toujours le vent en poupe.
Le terreau de l'ignorance et des préjugés reste fertile.
L'injure plus facile
à  dégaîner que la réflexion.

Les burqas invisibles habillent bien des gens
de tous âges et des deux sexes et aucune loi n'endiguera l'ignorance.
Il est temps de penser, de quitter ces oripeaux de l'esprit
Un être humain ne se définit pas par sa préférence sexuelle.
Le droit de vivre et d'aimer sont des principes "respiratoires.
Luttons contre les gars carboniques!

jeudi 13 mai 2010

là scension

Depuis que l'almanach de grand mère ne fait plus sens
et que mes sens listent de la vie les méandres ricochant avec nonchalance
mais non désintérêt sur des êtres à fleur de peau qui me livrent leurs bienfaits
poursuivant leur destin loin de ma galaxie, me donnant à penser
quel drôle de gars laxiste, je suis.
Probablement n'ai pas changé ou infinitésimalement.
Mon rapport au réel m'a tissé des lignes de fuites mais pas de désertions.
Les nuances qui se sont greffées à mon prisme perceptif tiennent à l'érosion d'un pathos.
Mon désespoir amoureux qui fut longtemps mon alcool fort s'est fait canada dry. Point une question de vaccination, de cynisme voire de moindre intérêt pour les êtres "chair" mais l'émergence d'une exigence
plus rationnelle. N'ai jamais opté pour l'amour /fusion. Ai toujours été séduit par ce que je devinais dans l'art de vivre de l'autre, sa conscience aïgue du monde, parfois son propre désespoir. Ai toujours été happé par des vies qui souvent ignoraient leur brillance, leur attrait, les points névralgiques de leur beauté. Alors bien sûr quand l'autre vous dit "tu sais chéri, tu ne me fais plus bander", je recevais l'uppercut, m'effondrais dans un premier ko puis titubant me relevais balbutiant un ok et son hoquet.
Mais une femme ne vous dit jamais ce genre de truc, style "j'ai ton remplaçant, il est mieux monté" . Non c'est toujours plus subtil et souvent plus paradoxal comme "chéri, je t'aime mais truc much a besoin de moi et toi tu n'as besoin que d'émois". Je me souviens qu'à la quarantaine ce genre de réplique me fit fondre de dix kgs. Quand j'écoute des femmes parler des hommes, reviennent souvent leurs interrogations sur la quête qu'auraient ceux ci pour "la mère". On sent poindre des troubles entre une sorte de désappointement et de fascination et donc d'intérêt à ce rôle!  C'est à ces moments que le sentiment d'être orphelin me glisse dans un sentiment d'infinie liberté! Hasta che el cuerpo aguante...

ascension

dimanche 9 mai 2010

9 mai

C'est le papy-blues sta sera.
Mais peut être me direz-vous
ne s’agit-il pas d’amour? Peut être.
Un individu qui ne s’aime pas peut-il aimer?
En toute naïveté, dirais “oui”. 
On peut ne pas s’aimer et percevoir le di/amant
qui scintille à votre regard. Je dirai presque que l’on remarque plus aisément la brillance de ceux-celles qui vous font face quand on se sent parcouru de courants d’erres.
Ne fus jamais déçu par mes rencontres mêmes celles qui me là minérent, me laissant exsangue, dans cet état de grand-malade à balbutier nuits durant “oh pourquoi, moi”
Ne pas s’aimer me positionna d’emblée dans une posture paradoxale d’attendre de l’autre “un chéque en blanc” et de savoir l’innanité de l’énoncé.
Etre tout pour quelqu’un a toujours été dans mon entendement un non sens de la raison. N’ai jamais cherché à faire du prosélytisme sur ce registre, gardant la théorie pour mes propres faims.
Ai vécu toutes sortes de situations deux garçons une fille et inversement, couple quasi normal hors homologation, tant le mariage ne m’est jamais apparu comme une valeur ajoutée aux sentiments que je pouvais éprouver.. Il est fort probable comme émettent ces théories systémiques que nous “participons à notre propre malheur” et que loin de reproduire l’histoire d’amour initiale-initiatique, je fonctionne dans une sorte de quête de l’abandon en privilégiant les êtres qui “portent mon rejet” et que j’évite vite celles qui me témoigneraient un amour inconsidéré.
Ai longtemps été marqué par un film des années 50 “pandora and the flying deutchman” avec ava gardner et james mason et une phrase “will yu die for me”.
Ai longtemps cru être un flying deutchman, en tous cas ne fus pas Pandora ce jour d’aout 1975 pour rejoindre dans la non éternité celle que je disais aimer.
à la nuit, il me vient cette idée que parler d’amour pour moi est incongru!

samedi 8 mai 2010

Giugno 22

je ne sais pourquoi adolescent, je n'imaginais de l'amour
que le versant tragique ou tragicocomique. Je ne sais pourquoi
j'avais même une attirance tue pour la mise amor, je veux dire le rejet. 
En ce temps l'amour courtois me semblait indépassable et la conquête de la belle ne pouvait faire l'économie de l'alexandrin dans mon entendement. Las la mini jupe avait gagné ses galons et la chanson française sonnait déjà ringard alors "mes sonnets"!
Cette asynchronie faisait de moi un garçon solitaire, un peu gourd dans ses gestes quand le tempo binaire emportait les corps des filles, les collant dans des slows sans fin à de jeunes rockers plus directs, à ces moments j'eusses échangé mes poèmes pour une geste plus endiablée avec mes pieds. 
Je me souviens d'une fille aux yeux en amende qui me chantait : cette chanson!
Barco lui écoutait déjà  "The Bird"

8 mai

me suis levé à 5H , une fée avait du passer ses mains sur mon corps tant les douleurs musculo-tendineuses semblaient
d'un autre temps. Je baignais dans une rêverie d'autres tropiques. Le brésil n'est jamais loin dans ces moments, non la contrée mais la langue, ces sonorités si sensuelles qui de la vie me racontent les épreuves de chair.
Une amie me disait que les étreintes lui semblaient le chemin le plus court vers la sérénité. Les bonnes étreintes précisait-elle, celles de corps et d'esprit.
Je me souvenais du slogan d'une autre époque "make love not war" que d'aucun qualifierait (à tort) de bisounours.
Mais les sonorités brésiliennes ont toujours conté de la vie autre chose.
Que les mélanges des cultures étaient savoureux, que la dureté de la vie, la pauvreté n'attentaient pas à la vigueur et à la créativité d'un peuple, que la religiosité pouvait s'accommoder du désir, que la littérature , le cinéma, la création pouvaient se rire des dictatures et éclairer comme autant de flambeaux  l'obscurantisme des oligarques en place règnant de toutes leurs violences.
Me suis mis à écouter chico buarque, à penser à jorge amado et à "Bahia de tous les saints" à "Dona Flor et ses deux maris".
Le cadran numérique affichait 6 H 20, il ne me restait que dix minutes pour aller chercher les croissants pour donner à ce samedi laborieux un goût de détente.

lundi 3 mai 2010

ce 3 mai






si j'étais un homme sage, je devrais prendre la mesure de mon âge.
Et chercher dans l'effort de la pensée cette sagesse qui me prépare au grand saut dans le nulle part zen.
Je me souviens que mon beau père qui fut un père pour moi, vers mon âge actuel, 58 balais fut pris d'un accès don juanesque au point d'acheter 'coupé Toyota" anticipant sur ces pubs qui plus tard affichèrent "he has the car he got the wife".
Certaines femmes ont raison de penser que le cerveau de l'homme n'est que l'appendice de leur sexe. J'ajouterais la nuance suivante "n'est que le souvenir de l'appendice de leur sexe de leurs jeunes années". Là j'introduis une part d'expérience personnelle. Concernant la "gestion" de l'énergie libidinale dans son périgée, j'allais écrire péril j'ai!
Vous aurez noté le vocabulaire approprié.

Certains hommes ont raison de penser qu'il vaut mieux avoir le "car" ou la gold card pour améliorer coefficient de séduction.
Je me demande à l'instant si les as du marketing gambergent avidement sur ces aspects consuméristes des "seniors", quête de l'étreinte qui ne soit pas en même temps l'ultime, séduire,  conduire, visages ,voyages, déridés , débridés, oh je devine les brainstorming fumant dans les agences en quête de but j'ai.
Cette fringale consumériste a quelque chose de pathétique et de compréhensible. Elle témoigne de ce besoin vitaliste de saisir la vie quand l'horloge biologique vous donne ses premières alarmes. Quoiqu'en disent certains religieux, les principes de réalité passe par le corps et l'exercice des sens jusqu'à leur affolement bien mieux que par la foi (quoique)!
Le papy-boomer que je deviens au coeur des turbulences du défraîchissement du corps et de ses fonctions se voit (hum) convié à une réflexion approfondie sur l'exercice de ses sens.
Faut il verser vers l'accumulation intempestive des étreintes ou savourer celles qui s'offrent, faut-il un carême du corps pour illuminer l'esprit, trouver l'âme-soeur ou l'hameçon, ferrer
être offert, l'amour après 57 ans est ce concevable, obscène, forcément limité dans la durée, une question de points retraite additionnés. Peut on commencer un speed dating par l'interrogation "voulez vous vieillir avec moi?", faut-il s'impatienter si votre partenaire vous dit "je ne couche pas le premier soir" et flipper à l'idée qu'il n'y aura pas de second soir, comme me disait Barco "surtout ne plus attendre le grand soir!"
Ah la quête de l'avoir fonde quelques obligations. à ce point de la réflexion je terminais la desperados pour questionner mon être. Posséder ne fut jamais mon truc. N'ai jamais aimanté
par l'avoir. Avais je d'ailleurs aimanté? J'ai du prononcer plus souvent "Chéri, tu sais, je me sens particuliérement démuni" et de prendre la mesure de mon état psychologique exonéraient mes compagnes de s'attarder sur mes avoirs! Cette approche de l'autre ouvre plus de questionnement que l'anecdote que me contait récemment une amie abordée sur un dance floor nîmois par un troubadour quarantenaire performant d'un cinglant "tu sais tu as un vrai look de chienne"! Je crus qu'elle blaguait mais témoin confirma, je restais dubitatif tandis que montait en moi un rire nerveux pensant que ce n'était pas dans le répertoire  de léo Ferré ou de Gainsbourg mais un de ces remugles du fond des âges ou un collapse neuronal engendré par l'insoutenable beauté de la dite lady, à ces moments j'éprouve une grande tendresse pour la fragilité des hommes, Barco disait "putain c'est pas gagné" et il pensait à la désaliénation de l'individu dans ce systéme marchand. Ah Michel que j'eusses aimé te raconter cette anecdote,
on aurait été plié en quatre pendant quatre heures au moins.
Bon ce n'est pas tout mais il me faut au moins cinq heures de sommeil pour tenir nerveusement, physiquement dans les couloirs de la souffrance



samedi 1 mai 2010

2 mai 2010

mon enfant, ce jour qui inaugure ta venue au monde à la cinquième heure, je veux te lire ce poème d'un autre temps, d'un autre siècle.
Ainsi il commence

"Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
-On entend dans les bois  lointains des hallalis.

Voici plus de mille ans que la pauvre Ophélie
Passe fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir

Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux..."

Et tu liras la suite avec cette curiosité de l'enfance
d'en savoir plus et de débusquer les pourquoi.
Ne sois pas intimidée, son auteur avait 16 ans
et s'appelait arthur rimbaud et s'il l'a écrit à 16
tu peux le lire dans ta dixième année
et si tu vas à Paris chez thierry
ton parrain, tu verras dans le salon un grand tableau
représentant une version moderne
de l'Ophélie de shakespeare
dont il te contera l'histoire.

Jade,
il me plaît de t'écrire ce soir
pensant à toi, à tes efforts, à tes élans
à cette sincérité qui chaque fois m'émeut
et me touche comme nul autre être
ne m'a touché et me laisse optimiste sur
la nature humaine.
Ne laisse personne te dire que tu es trop jeune
pour...
Tu as droits et devoirs d'entreprendre, de créer, d'exister
Tu es née dans une ville où de grands poètes, de grands écrivains
 vécurent / Bernard Lazare, Apollinaire, René Char
où que se portent ta curiosité, ta passion , laisse toi entraîner.
Danse, peins, vis intensément à la mesure de ton énergie.
Va vers les autres, échange, confrontes toi à d'autres avis
Ne sois pas intimidée si ta passion te nourrit
tu trouveras des êtres qui te permettront d'aller plus loin
Dix ans dans ce nouveau millénaire
comme une pionnière t'avancer
je t'embrasse
mister papa