vendredi 26 novembre 2010

26 novembre 2010 /Ben Harper - Another Lonely Day


anna V nous a décidé d’aller voir “les petits mouchoirs”. Y sommes allés avec Jade, à tatons à l’aventure. Il parait que les souvenirs ne sont pas de simples images mentales mais auraient une “plasticité” qui fait que nous nous rappelons par analogie avec sensations en tangence : podcaster .
J’ai depuis presque une éternité (35 ans) le sentiment -certitude que nos vies sont plus riches que les scénarii qui écument les écrans.
En étais venu à détester “l’amour à mort” de Resnais à sa sortie pour ce côté sirupeux à faire parler deux couples sur le sujet. Le réel est beaucoup plus surprenant. Le réel vous cueille et la caisse six pieds sous terre ne vous tend pas le ticket.
Suis tombé ce soir sur un texte très fort, très précis, à même l’âme carbonisée . Un texte initiatique à lire patiemment sans chercher où vous ménent ces mots mais sachant que vous êtes au coeur du sujet.
“Les petits mouchoirs” deviennent vite des kleenex que vous pouvez déposer dans la première poubelle. Il est question de solitude, la vraie, l’originelle, celle qui vous met à nu devant la perte de l’autre ; cet aperto, cette ouverture sur le tréfonds de votre être conscient et à l’épreuve.

En voyant l’écran du kinépolis capturer les âmes jeunes de mes filles, je pensais à leur questionnement devant la mort récente de leur grand-mère, je pensais au chapelet de souvenirs jouant à cache cache dans leur mental et aux efforts de leurs esprits philosophes pour s’en saisir. Sentir un livre comme Nadine le sentait, tailler un rosier avec dextérité, accueillir à sa table avec cette hospitalité, caresse respectueuse de bienvenue.
Sommes restés sans trop parler, la nuit jetait son linceul froid dirait la métaphore.
Il ne faut pas trop en dire aux enfants, il faut qu’ils cherchent, qu’ils attisent en eux : feu le savoir qui sinon se perd. Lire , oui, mais au de là du livresque sur cette matière-énoncée offerte à ce qui nous fait humain. La mort nous rend humain en nous dépouillant de tant d’artifices. Le cadeau de nos morts reléve de la pensée, d’un vouloir saisir ce qui nous in cent dits.
D’alain resnais je ne garde et ne regarde qu’”HIROSHIMA, MON AMOUR”.

samedi 20 novembre 2010

20 novembre/Aloe Blacc- Blind World



il faut dire aux êtres qui partagent votre temps d’existence même huit heures durant dans ces rencontres de hasard du temps salarié que leur présence vous est précieuse et souvent nécessaire.
J’admire des êtres beaucoup plus jeunes que moi par ce que je les vois faire dans cet univers qui se dégrade sciemment par des choix obtus, irréfléchis qui en disent plus sur les perversions d’un “pouvoir de comptables” peu préoccupé du SOIN.
J’admire ces êtres pour la plupart jeunes et en début de carrière se coltiner à des conditions de travail délibérement maltraitantes, leur imposant le suivi d’un nombre de patients de plus en plus “lourds” et pas qu’au figuré. Leur imposant une responsabilité disproportionnée, somme des démissions à l'étage supérieur, de “ponce pilate” imbus de phrases ignares comme “si vous n’êtes pas contentes : démissionnaient!

Ces experts en “démission “ dirigent des structures de soins privés avec cette irresponsabilité, assumée, moulée à la froideur du chiffre.
Qu'ils sachent qu'ils finiront aussi entre nos mains mais que nous recueillerons leurs dernières frayeurs avec la même disposition que pour tout autre être: c'est là le codex du soignant
Il y a leur" morale" et la nôtre!

mercredi 10 novembre 2010

10 novembre/Dandy Warhols - Godless



10 novembre
tandis que d’autres cherchent leur identité dans une forêt généalogique, j’élague des dates qui sur ma vie en bordent les instants. Non pour faire le deuil de sa naissance ou instituer une autre arbor/essence mais pour relativiser ce que je suis : “molécule” dans l’immense agrégat.
En ces temps où l’histoire française s’offre un musée-maison pour faire miroiter un être nation autant parcellaire qu’illusoire autant idéologique que menteur autant vain que futile comme s’il fallait des images d’épinal pour enrichir un vivre ensemble sur un territoire hexagonal borné par montagnes plaines et mers et pourtant si ouvert si poreux et si historiquement peu peureux au mélange.
Les armées de la république 1789 défendaient des idées universalistes avant ce territoire et guerroyaient contre ces royautés de droit divin prussiennes autrichiennes anglaises,
guerroyaient contre l’oppression millénariste qui déjà nous faisait peuple-serf.
Guerre aux rois et à leur dieu, guerre à la religion qui agenouille les hommes, guerre à la grègarité, guerre au communautarisme, cancer de l’esprit.
La singularité de cet esprit français est dans la primauté de l’individu!
L’esprit des philosophes des lumiéres est d’avoir tracé cette voie en des temps où oser parler d’individu menait au bucher. Mais cet esprit n’était pas que français, rappelons nous galilée, giordano bruno.
Etre français comme Victor Schoelcher . Alors
et s’opposer à tous les esclavages et surtout ceux de l’esprit.
Je ne suis pas né un 10 novembre mais cette date borne la naissance d’un ami et d’une amitié donc, une date qui tatoue mon être de visions kaléidoscopiques, de musiques, d’étreintes et de larmes.
Je suis une parcelle de dix novembre et je comprends combien il est nécessaire de dater dans nos existence ce qui fait sens.
Aux monuments aux morts j’édifie mes mots nus men (wo) amor!

mercredi 3 novembre 2010

July 58-Leonard Cohen - The Partisan



souvent je l’observe tirer sur sa cigarette. Sans rien dire.
Les volutes comme de secrets messages dessinent leurs interrogations.
Elle aspire. La cendre tombe.
Elle est la fille des cendres. D’une généalogie entre silence et poussière.
Ainsi sont nombre des enfants de l’après guerre mondiale, l’âme certie dans l’infinie interrogation
que l’histoire a accouché.
Elevée à la dure et appétit pour la vie.
Voulant comprendre à peine sortie de l’enfance, cette violence ombrant l’existence.
Le silence des survivants laisse souvent sans voie et batailles dans l’abstrait.
Les cigarettes égrainent sa journée comme un rosaire parfumé. N’est pas femme sans coup férir.
Abondante chevelure pour seul ornement, vous dirait que sa quête est ailleurs mais je sais dans l’étreinte, l’étendue de son savoir. Ce qu’elle sait est lourd à porter. Trouver un dire qui transmette l’infini questionnement et cette soif de vivre. Humer d’autres senteurs pour se mettre à table du dire en partage
LEKHAIM