mercredi 31 décembre 2008

01/01/09

dans le rétro , j'ai toujours aimé regarder. Easy rider et commencer la nouvelle année avec ces flux porteurs visages paysage à peine croisés, parfois effleurés, jonques jamais à quai, fragiles dans la multitude et à jamais singulières dans ces hâvres menteurs. J'ai dans la tête les perspectives de certains films de wong kar waï dont parlait une femme bretonne et la voix d'un être perdu disant "ne m'attachez pas" et tout me raméne à easy rider, ce manifeste en pointillés de mes jeunes années, d'un temps ardent sur le volcan et tout me semblait fini tant les tensions, grosses de menaces glaçaient mon mental dans son jeune printemps.

















J'ai à mes lévres le gout des êtres aimés, filles et garçons à jamais et pourtant toutes se sont décollées subrepticement, amérement parfois dans la vindicte parfois dans la lassitude ou ôter par l'effraction d'un temps peu amène. Je n'ai pas le mot regret, seul le suc à ma bouche de leur belle existence. Je n'aime ni janvier ni juin, tiraillé par le topique du capricorne et celui du cancer. J'avance à reculons d'un pas approximatif, gourd de corps et d'âme et ce temps n'est pas nouveau. Dans la sphère de l'écriture, je demeure dans l'happe-pesanteur, pris dans la gravité du chaos vital que mon entendement par trop binaire ne rend pas explicite.
J'ai toujours eu une attirance pour les lignes de fuite ou les trajectoires imprécises.Ce gout d'easy rider la ligne de liberté et la fulgurance de la mort. Pas besoin de longues analyses sur les junk bonds et les méfaits de l'économie virtuelle. Captain America vous salue bien!
J'ai écouté une très belle interview de Dennis Hopper sur France Inter (si ce n'était l'incursion musicale de noir désir à la fin) et j'ai eu le sentiment de bien terminer cette année 2008; Et tandis que je m'apprête à faire rewind pour la énième fois, je vous souhaite du bon temps!
auguri e baci

mercredi 24 décembre 2008

24 décembre 2008
















je n’ai jamais utilisé le mot “abandon” dans ce prisme perceptif que l’existence m’a ciselé.
J’ai toujours ressenti un profond état de solitude et j’ai passé mon existence à tisser des fictions identitaires, culturelles, affectives qui devaient me relier à l’autre jusqu’à ce point où s’imposait le retour d’une fuite.
J’ai le plus souvent aimé des êtres “semblables”, des êtres avec absence du père. Je n’y voyais aucune similitude, touché par leur beauté et leur détresse, touché par cette force qui me manquait : la lucidité.
Je n’ai jamais mesuré le prix à payer pour la denrée. Je ne voyais que leur beauté et cette étrangeté que je n’osais nommer “amour” qu’elles me prodiguaient.
Le servage vous trame des postures qui vous sculptent le corps et l’âme. Sur le ring, ai toujours privilégié la capacité à encaisser, à travailler la “dissociation” et gagner des espaces secrets, trajectoires des masques.
Le mot abandon n’a jamais fait parti de mon glossaire, le rejet, oui. Dans cette cinquante sixième année, j’émets/aimé l’hypothèse que mon temps dans la matrice fut suffisamment édifiant pour m’exonérer d’une pensée edenique. Le rejet est une sorte d’abandon élevé au carré dont l’acuité tranche dans l’origine (ou l’appartenance). Sa violence incompréhensible laisse affleurer cette quête de sens gainée de culpabilité (style il y a bien une cause a un tel effet).
Je n’ai compris que tardivement combien ce rejet/J’AI pouvait ouvrir sur des opportunités prometteuses. L’abandon garde ce goût (vrai-ou-faux) de l’eden-ante. L’appel christique n’a jamais fait sens dans ma généalogie, mais l’idée de crier “lamma, lamma sabbacthani” a irrigué mes illusions.
Le sevrage du servage nécessite un exercice au quotidien
en ce 24 D La virginité de marie laisse tjs perplexe jean
auguri e baci a tutti et aux “filles “in Paris

ce soir je relirai des passages de la “dernière tentation du Christ” de Nikos Kazantzakis

samedi 13 décembre 2008

13 Décembre 2008















curieusement j'écoute des rythmes que mes articulations et mon souffle court ne peuvent plus suivre avec le même entrain et pourtant ils me sont nécessaires pour galvaniser mon être dans sa transe quotidienne.
Le retour au statut de salarié (à durée indéterminé/é) fait partie de ces ironies de l'existence (la mienne) dont je ne perçois pas toute la mesure mais qui me laisse songeur.
Ma pensée d'un temps antédiluvien passe toujours par le prisme de l'histoire, celle collective où le mot carrière ne figurait pas au glossaire. L'idée vertébrale était de "faire mieux que nos pères", que ces générations antérieures fourvoyées dans le stalinisme et autres trahisons. Ce catéchisme laïc allait bien à mon âme défroquée. Indubitablement l'angélisme de cette pensée manquait de connections neuronales pour ne pas prendre la mesure de l'illusoire. Quand j'ouvre l'oeil sur le chaos social actuel, je prends la mesure de la faillite de ces générations (babies boomers) prêtes à changer un vieux monde et sur la table laisse tomber ultimes cartes avec un "pas mieux" en forme de signature.

N'ai jamais été un "che Guevara", mon idée du sacrifice n'était pas étalonnée à l'aune de l'Histoire. Ai rapidement compris que dans cette extrème gauche des années 70, le chacun pour soi allait prévaloir. Mon inadaptation à ce systéme capitaliste n'a rien de rebelle. Il n'est que ce lien indéfectible au "monde agraire de ma grand-mère", à l'économie prè-capitaliste du troc, à la parole "donnée".
Je suis un être de "l'affect" et de l'affectif. D'être né dans une époque de lézardes idéologiques m'a greffé une ambivalence entre trahir et ne pas trahir. La rigueur n'a jamais été ma valeur référente, j'ai toujours opté pour une éthique plus que pour une morale. Survivre à n'importe quel prix m'a exonéré du suicide. Il en est ainsi!
Mon regard sur mon prochain a toujours été attentif mais je ne suis pas quelqu'un qui se lie à tout prix. Je ne suis pas fidèle pour être fidéle et je conçois que l'on ne le soit pas à mon encontre. J'ai une grande difficulté à me lier par une sorte de méfiance consubstantielle. Mais je sais tout ce que je dois à certains.
Il n' y a pas un jour où je ne pense aux êtres croisés dont la bienveillance demeure un baume sur ma peau. Mon côté ingénu a inoculé à mon être dépressif cette autodérision qui me fait plier mais ne pas rompre. Je choisis mes fourches caudines ET je garderai toujours la primauté du choix.
Ne pas donner à l'oppresseur, cette jouissance DE vous voir en baver dessine le seul pôle de ma boussole!
YU BETTER START TO MOVE YOUR FEET8

jeudi 4 décembre 2008

21 juin


Découvrez Canned Heat!



quand je me sens lessivé, je ne sais pourquoi, écouter ce morceau des "canned heat" est toujours un baume en mon esprit défait.
De lire ma feuille de paie m'a filé une sorte d'uppercut. Point d'effet de surprise mais une sorte de coup-boomerang à la simple lecture de ce chiffre 1025, 90 euros : net à payer pour 151 h. En ces temps bizarres où l'on veut nous faire croire qu'avoir un"cdi" serait être dans le SAS d'entrée du paradis, je trouve finalement très interessant de voir là, une sorte d'accroche à une réflexion sur la valeur ou plutôt la manière dont la société étalonne cette notion. Le calvinisme a depuis longtemps déculpabilisé les légions de croyants devant l'usure et le profit maximum. Certains économistes qui veulent nous faire croire que leur domaine est une science ; maintenant à des années lumières de l'éphèmére culpabilité des premiers temps du capitalisme, pérorent sur les secousses du systéme devenu une méga table de poker où l'argent de la drogue et les constructions financières aléatoires gravitent sur des orbites où les chiffres ne font plus sens à l'aune du travail humain.
Pour le rêveur que je demeure et qui reste démuni depuis longtemps devant la moindre utopie, travailler dans le domaine du soin offre ce précieux prisme d'être chaque jour confronté à l'humain, à la vitalité comme à la souffrance et dans mon oeil unique danse cette drôle d'idée que les rois sont nus, aussi : un jour ou l'autre.