Venezia,
je n'ai jamais tenté de t’apprendre la langue de ton prénom ni de t’entrainer sur les traces des êtres qui t’ont précédée sous cette latitude, venus à pieds d’un Piémont voisin, fuyant misère, faim, obscurantisme.
Non que je veuille omettre ou effacer par honte ou par ignorance.
Je voulais pour toi une légèreté et une nouveauté pour ce temps que tu inaugurais.
Je voulais que tu découvres et que tu te construises dans ce chemin que ta jeune et bouillante énergie empruntait.
Tu le fis, tu l’as fait.
Quand je parcours toutes les photos prises durant ton enfance, quand je convoque ma mémoire pour saisir la jeune femme que tu es devenue, je mesure toute l’originalité de ta jeune existence, ta précoce émancipation, tes aspirations à te réaliser, à cultiver tes passions.
Tu es "une être", secrète, généreuse en amitiés, naïve en amour et je crois qu’il faut le rester, il faut laisser l’opportunité dans ces rencontres pour que l’autre « s’étalonne », se révèle même ou surtout dans ses failles.
Tu te connais suffisamment pour savoir ce que tu dois faire évoluer en toi pour gagner en indépendance et libertés.
Bizarrement entre nous si la parole est toujours restée très libre, elle a aussi fait place à un silence paradoxal. Je n’ai pas été avec toi un père très subtil, trop cassant, à l’autoritarisme étroit. L’adulte fait souvent payer à l’enfant ses propres frustrations, ses manques et de le savoir n’exonère pas des conséquences.
Bizarrement entre nous si la parole est toujours restée très libre, elle a aussi fait place à un silence paradoxal. Je n’ai pas été avec toi un père très subtil, trop cassant, à l’autoritarisme étroit. L’adulte fait souvent payer à l’enfant ses propres frustrations, ses manques et de le savoir n’exonère pas des conséquences.
Au rendez-vous de tes vingt ans, il me plaît d’être admiratif devant toi et de savoir que si je devais donner du sens à mon existence, la trajectoire de ta gestation à ta naissance et ces 20 ans brillent et vibrent comme une polarité régénératrice et essentielle.
Je ne m’en accapare pas ni ne la monopolise.
Il me plaît de voir l’être que tu es et que tu deviens et simplement te l’écrire.
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baci
JM
JM