mercredi 3 juillet 2013

22/06/52 i'm not there "ballad of a thin man


Du temps de mon ingénuité, je fredonnais la ballade comme un hymne incompréhensible. Dylan, mon aède caressait mes invisibles blessures de sa voix de l'au de là. 
Pour écrire, pour créer, pour se rebeller, pour être, pour exister, pour aviver ses neurones par de là les contingences de l'adversité, quelques connaissances restent nécessaire.
Jean était dépourvu, Jean était marri.
N'ai jamais voulu écrire, m'atteler à ce qui pouvait miroiter comme une passion. Non que le plaisir des mots me fut étranger. Un sentiment d'imposture me moulait.
Quand nous sommes entrés dans l'église suivant le cercueil de MJ, mon corps exsangue ne savait plus que penser. Le diacre m'avait suggéré de dire quelques mots sur celle qui était ma mère. Et j'y avais rapidement renoncé. Je n'étais pas le porte parole. Je déléguais à Séverine cette tâche, non pour en être soulagé mais pour boucler cette histoire sur une parole autre, une parole étrangère à ce qui avait été.
L'évocation était sincère, délicate. Mon oeil restait rivé sur le cercueil.
Le flot de larmes m'envahit comme une eau phréatique drainant sans discerner. Tout ce que je n'étais plus que le seul à savoir sur cette femme, cette famille, cette migration vers le nulle part zen.
Jade prit ma main,  la serra, m'arrimant à son autre rive, ignorant combien les fils § les filles sauvent leurs géniteurs. Le diacre observait mon abstinence à me signer à bénir le cercueil, il crut bon de témoigner sa mansuétude. Je n'avais pas d'explications à donner. Je lui étais redevable d'accueillir l'agnostique que j'étais, dans ce lieu que j'avais "habité" avant lui. Il l'ignorait.
Comme il ignorait le peu d'inclination de MJ pour la religion. La brebis était revenue "au cas où" et ce constat m'indifférait.
La messe était dite.

"you walk into the room with a pencil in your hand
you see somebody naked
and you say "who is that man"
but you don't understand
just what you 'll say
when you get home

because something is happening here
and you don't know what it is
do you Mister Jones?"








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