samedi 12 avril 2014

12/04/2014




je crois
j’ai ce sentiment ancré
d’une solitude originelle
à fleur de peau
une connaissance puisée dans la matrice
que la vie serait danger.

Fus mis au monde par Suzanne Lavis : sage -femme à Marseille (livret de famille à l’appui).

Le mot danger n’existe pas dans le mental du baby born
Il y a probablement la violence de la lumière
le froid hors de la matrice
la pression soudaine des mains qui extirpent
les forceps pour certains
Le bruit, les sons les voix
Nous pouvons considérer que toute naissance est violence et danger.

je garde en tête la naissance de Venezia.
« Je sens la tête disait sa mère »
mes mains en guise de forceps

Même dans ce temps exceptionnel où
une femme arrive à contrôler son propre corps,
sa propre souffrance 
et où le foetus cherche sa liberté
forant de sa tête l’étroit passage
saisie par mes mains dont la bienveillance
était aussi étau
l’extrayant de sa matrice.
Et ce choc-rencontre
avec 
premier contact de son « nouveau-monde ».

Le cri primal
n’est pas qu’une simple transition respiratoire
vers ce monde extérieur
Il dit que vie et violence
sont consubstantiel à notre origine

Le foal sort de sa mère
roule à terre et
se dresse.

Humains, nous sommes plus démunis
tributaires, dépendant de l’autre.
Point de langage
Point de compréhension de ce qui advient
Au début la violence des balbutiements.

 Je dis violence car souvenons nous à l’âge de raison
la violence en nous d’une incompréhension.

J’ai mis du temps à comprendre
cette empathie en moi pour les êtres blessés
à l’origine.

Parfois entre nous s’est forgé ce langage muet
d’un toucher qui dit toute la vibration.

La jouissance n’est pas le fonctionnement d’organes en leur acmé

mais ce savoir atteint en tangence à l’autre
d’un partage et d’un pacte

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