j'ai toujours eu une attirance pour les outils. Une attirance visuelle. Et le sentiment qu'ils étaient un étrange prolongement de notre corps. J'étais un être très maladroit. A l'origine.
Les expressions les plus entendues dans mon jeune âge me dissuadaient de les saisir et de m'en familiariser.
"Tu vas te faire mal, tu es un bon à rien".
J'obtempérais en enfant obéissant.
Je ne compris que plus tard que c'est l'exercice qui favorise la dextérité.
Par intellectualisme, je me tournais vers le travail manuel. Non pour édifier, créer mais pour comprendre qui je pouvais donc être.
J'ai passé plus d'années en usine et sur les chantiers que les coreligionnaires de ma génération. Non pas que j'ai été habité plus longtemps par ces idées de jeunesse qui faisaient du prolétariat, son messie mais par cet état de néoténie où mon esprit était lové.
La peur de vivre. Où ce goût indicible à survivre à l'être aimé.
Une aporie.
L'usine opéra en moi une désagrégation du langage et des idées. La notion de sens s'était elle effondrée le jour de l'assomption 1975.
Tout comme j'aime regarder les outils,
j'aime regarder les mots, regarder les mots regarder les mots
-çà me plait/çà me plait /sampler /sampler.
S'accorder des distorsions dans la langue française reste un plaisir non faim/feint.
La castration est de réduire l'individu à un usage, une utilité et donc à une rentabilité "homo economicus".
Intuitivement je me suis offert de réaliser un bureau où les outils sont décorum et présence et où je me sens d'écrire hors de tout sentiment de culpabilité. Le Jazz en musique de fond. Un Jazz indifférencié, non pas simplement des rythmes de résistance mais des mélodies d'affirmation. Bien sûr, le lieu ne s'attarde pas sur une esthétique délibérée, des finitions exigeantes. La perfection ne fait pas partie de ma pensée, le transitoire oui. Le minimal, la récup', le détournement.
Je suis revenu dans un lieu où j'étais en guère.
Je suis revenu sans idée de revanche.
Guidé par une intuition muette. Photographiant où plutôt observant en toute heure les jeux d'ombres et de lumières. Très vite , j'ai éradiqué la haie de cyprès trip- nouveaux riches des années soixante-. Très vite le soleil est revenu darder ses rayons sur la pierre humidifiée. Très vite j'ai senti comment le lieu respirait.
Je n'ai pas fait de plan, j'entreprends au feeling comme une abeille dans un langage fait de translation. Je modifie l'adduction d'eau, je rédéploie l'énergie électrique pour recentrer l'axe de vie et de gravité du lieu. Je ne fais point de miracle ni d'oeuvre, j'inscris les bases d'une autre cohérence.
Je l'écris pour me guider comme un fil à plomb qui aimerait les courbes.
j'ai toujours eu une attirance pour les outils. Une attirance visuelle. Et le sentiment qu'ils étaient un étrange prolongement de notre corps. J'étais un être très maladroit. A l'origine.
Les expressions les plus entendues dans mon jeune âge me dissuadaient de les saisir et de m'en familiariser.
"Tu vas te faire mal, tu es un bon à rien".
J'obtempérais en enfant obéissant.
Je ne compris que plus tard que c'est l'exercice qui favorise la dextérité.
Par intellectualisme, je me tournais vers le travail manuel. Non pour édifier, créer mais pour comprendre qui je pouvais donc être.
J'ai passé plus d'années en usine et sur les chantiers que les coreligionnaires de ma génération. Non pas que j'ai été habité plus longtemps par ces idées de jeunesse qui faisaient du prolétariat, son messie mais par cet état de néoténie où mon esprit était lové.
La peur de vivre. Où ce goût indicible à survivre à l'être aimé.
Une aporie.
L'usine opéra en moi une désagrégation du langage et des idées. La notion de sens s'était elle effondrée le jour de l'assomption 1975.
Tout comme j'aime regarder les outils,
j'aime regarder les mots, regarder les mots regarder les mots
-çà me plait/çà me plait /sampler /sampler.
S'accorder des distorsions dans la langue française reste un plaisir non faim/feint.
La castration est de réduire l'individu à un usage, une utilité et donc à une rentabilité "homo economicus".
Intuitivement je me suis offert de réaliser un bureau où les outils sont décorum et présence et où je me sens d'écrire hors de tout sentiment de culpabilité. Le Jazz en musique de fond. Un Jazz indifférencié, non pas simplement des rythmes de résistance mais des mélodies d'affirmation. Bien sûr, le lieu ne s'attarde pas sur une esthétique délibérée, des finitions exigeantes. La perfection ne fait pas partie de ma pensée, le transitoire oui. Le minimal, la récup', le détournement.
Je suis revenu dans un lieu où j'étais en guère.
Je suis revenu sans idée de revanche.
Guidé par une intuition muette. Photographiant où plutôt observant en toute heure les jeux d'ombres et de lumières. Très vite , j'ai éradiqué la haie de cyprès trip- nouveaux riches des années soixante-. Très vite le soleil est revenu darder ses rayons sur la pierre humidifiée. Très vite j'ai senti comment le lieu respirait.
Je n'ai pas fait de plan, j'entreprends au feeling comme une abeille dans un langage fait de translation. Je modifie l'adduction d'eau, je rédéploie l'énergie électrique pour recentrer l'axe de vie et de gravité du lieu. Je ne fais point de miracle ni d'oeuvre, j'inscris les bases d'une autre cohérence.
Je l'écris pour me guider comme un fil à plomb qui aimerait les courbes.
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