j’aime la solitude, j’aime ce repli sur soi qui m’ouvre sur l’ampleur de mes limites et cette sorte de dénuement sous les étoiles. Je suis l’ultime d’une lignée.
Mes enfants, je les perçois comme de nouvelles lignes de vie en rupture avec mon “noyau historique”. Les fragments qu’elles connaîtront de mon histoire sont abscisse et ordonnée sur une carte dont le relief n’existe plus. Je viens d’un temps ancien, un conte de faits qui ne restituera pas le traversé.
Il fut même un temps où je vins à douter d’avoir vécu ces souvenirs
qui dansaient en sarabande à l’arrière du crâne.
Et puis un jour récent barco débarqua et
l’autre côté du miroir reprit ses couleurs de joies de larmes et
la secousse imprima l’étendue de ma nouvelle liberté.
Mes compagnes furent mes seules confidentes
mais barco reste ma mémoire et
mon esquif slalome à nouveau les anciens récifs sachant qu’accoster n’est plus l’enjeu,
Je peux écouter barco des heures durant
et son flot attaque le réel avec ce goût érosif de marquer le granit et balayer les mots menteurs. J’ignore comment des pensées jumellent et explorent avec tranquillité leur parcours singulier.
Notre parole s’est cofondue dans le crépuscule gaullien, dans ces temps moisis de l’édifice gaulliste, Elle cherchait à s’affranchir du monde étroit familial, chargé de médisances et de religiosités et des diktats pleins de suffisances de tous les “gens en place” gaînés dans leurs certitudes.
Le doute lui nous vertèbrait glissant nos existences dans des porte à faux avec vertige garantie. Nous allâmes nos chemins. Quand je vois nombre de ceux de ma générations passés au mitterrandisme triomphant ou thurifaires patentés d’un gaullisme revisité, je mesure le plaisir de pouvoir échangé, partagé, prolongé ces moments vivifiants d’une quête qui cherche encore à comprendre sans concession.
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