vendredi 12 juin 2009

entre juin et novembre



qu'est ce qui fait que!
me suis mis à gamberger avec ce questionnement en tête, en sortant de la chambre 351. Je devais être un peu livide. Je ne crois pas que l'on se familiarise avec le spectre de la douleur. On étalonne seulement cette sorte d'impuissance quand vous vous trouvez en tangence avec celui qui trinque. Et l'homme était dans cet étau que les antalgiques ne déserraient pas le visage en larmes et je ne savais pas si je devais rester ou le laisser seul devant cet impartageable. L'anesthésiste tardait et je projetais tous les chemins de croix des églises de mon enfance, ces représentations christiques sensées délivrer une "esthétique de la douleur", cherchant à le positionner dans une posture de moindre souffrance mais rien n'y faisait. La phrase clé de ce genre de situation est "je vais prévenir l'infirmière" mais l'infirmière m'avait précédé. Je baissais les yeux devant les siens tant son être à vif et sans recours redimensionnait ma présence. La compassion, la simple présence deviennent vite des placebo inopérant devant le paroxystique.
Et je me surpris à cheminer dans le couloir avec un début de questionnement sans déboucher sans issue, une sorte d'état frontière de la pensée devant l'inconnu. La douleur de l'autre, la solitude, la solitude de chacun plus que la notion de dieu, plus que le questionnement sur "la création du monde" est cet état frontière où j'aime me trouver où sens, non sens, irrationnel mais surtout authenticité sont au rendez-vous. C'est souvent dans le regard de l'autre, à ces moments extrémes, dans le non dit que passe ce qui vous transforme.
Il est des êtres que je n'oublierai pas

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Entre juin et novembre, c'est l'été...