jeudi 25 juin 2009
agosto la fine
ce temps d'avant que les corps ne soient dénudés , ce temps où le désir courait dans la fragance imaginée des tissus froissés , ce temps où les mots frappaient à la porte des esprits en manque : de leurs illuminations.
Le désir chez moi est resté dans cet état de néoténie : fixé aux mots : ces sésames bouquets de délivrance.
Ai toujours été sensible aux voix, affirmées, hésitantes, graves, chantantes.
Mon oreille très tôt étalonnée à la plainte de la "nonna" ou de ses filles devint mon prisme perceptif premier. Ma mémoire est peuplée de séquences orientant mon savoir sur l'interlocuteur qui me fait face sur sa simple intonnation.
Quand je rentre dans la chambre 388, je retourne à mes années cinquantes, j'en ai été surpris d'autant que les intonnations de la langue espagnole différent sensiblement de l'italien de mon enfance et pourtant!
Je vois les larmes poindre sur son visage et la voix plaintive chercher du sens à cette émotion non contenue. Je ne dis jamais "ne pleurez pas", j'accepte les larmes comme une offrande : elles sont une offrande et demander à l'autre de les contenir serait lui dénier l'expression qui la traverse.
Je n'ai probablement jamais entendu cette épiphanie du discours amoureux qui vous méne à l'abandon; à l'extase. Peut être par ce qu'il ne suffit pas de prononcer des "je t'aime", peut être par ce que la délivrance du noeud gordien qui m'étreignait devait passer par autres subtilités. Fus séduit, il y a quinze ans par une femme qui avait simplement prononcer "je me sens devenir-femme".
Ai toujours pensé que la jouissance passerait par cette maïeutique inattendu de mots, de phrases qui dans l'entrechoc de leur énoncé me donneraient accés à cet espace de liberté où mon corps n'osait pas s'aventurer.
N'en dirai pas plus ce soir du 25 juin 09
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire