le langage, cet étrange véhicule de notre perception a la marque du temps
comme le vin, dis moi ta cuvée, je te comprendrai mieux.
Ce qui me rend suave la voix de barco tient à cette même cuvée.
Nous venons des mêmes vendanges, d'un septembre sceptique de l'après 68. Quand après avoir vascillé les hommes de pouvoir tous surpris d'être encore aux commandes gambergeaient pour remplacer leur de gaulle vieillissant. Les pompidou, les giscards aux dents longues troquant les ors des palais de la république pour asseoir leurs ambitions dépucelées dans le trauma d'une grève générale avortée.
La poésie de ferré a eu ce mérite de porter dans nos esprits des visions, des désirs, des affirmations de tant de possibles que l'univers gris du gaullisme des années soixante cadenaçait dans ces verts-gris des uniformes militaires et autres costumes trois pièces aux discours ampoulés et si imbus d'eux mêmes.
La poésie de ferré n'avait rien de vulgaire mais résonnait comme l'éclosion des corps hors de la gangue d'un paraître. Quand j'entends barco au téléphone et que sa voix épuisée traîne comme un sisyphe dans l'effort sa pensée toujours vivante et que tout mon être tremble comme devant un oracle qui pointerait la lumière hors de la grotte me revient cet hymne de ferré :
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