je suis dans ce temps entre deux en partance d'un territoire où je vécus aux côtés de deux enfants
et leur mère avec l'idée de former une famille mais nous mettons chacun des définitions si singulières au mot
que le sentiment d'une fiction prit rapidement le dessus jusqu'à ce non sens apparu à chacun.
J'ai sur l'amour cette naïveté de penser qu'il est le préalable à la reproduction.
L'amour enfante et se renouvelle et prend nouvelles vies dans l'émergence de ces petits corps avides de conquêtes, de découvertes.
Suis plus que perplexe quand j'entends des femmes vouloir un enfant "seule" (je ne parle pas de couples homo /lesbien).
Je reste surpris quand j'entends l'argument sur la complétude d'une féminité qui passerait par la maternité et quand subtilement une femme dissocie ce "passage", cette épreuve du lien à son compagnon. Le scénario peut toutefois se passer
et créer une trame d'existences paradoxales et les mécanismes du quotidien tournent autour des berceaux sans trop comprendre ce qui se passe, faisant des amants, des étrangers.
Devenir étranger à l'être aimé : un double bind peut supportable! Et chacun s'interroge "nous sommes nous aimés", "qu'étais-je donc pour toi", comment ce désamour a gagné si vite nos corps ou plutôt nos regards mutuels, nous laissant transparents, impalpables dans les mâchoires de la frustration, des non-dits si criants, de cette tension où les mots profanateurs entrent dans la danse. Ai parfois joué les prête-noms dans mes rencontres glissant dans la fiction du très beau livre de Duras "le marin de gibraltar" tant j'étais plongé dans l'aporie d'un deuil infaisable et puis la vie vint à moi sous une autre évidence et je crus l'eden possible.
Triste topique.
Tandis que je tapote sur ce clavier j'observe anna venezia cuisiner pour ali. Je me dis que l'amour essaime à tous âges ses questionnements, ses troubles ses épreuves. Il n'y a nulle loi d'airain du malheur, de l'impasse. Que cette enfant ose aimer sans appréhension, sans projeter sur elle, la faillite du couple parental est le plus beau manifeste sur le mot " vivre".
Se construire en contrepoint est aussi un art de vivre!
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