en faisant un carton de livres, ai mis la main sur un titre dont je ne me rappelais plus “près du coeur sauvage” de clarice lispector. Une phrase zébrée la page intérieure “au père de ma filleule, de votre suèdois préféré, imor.”
Je me mis à lire les première pages et compris assez vite qu’en escamotant sa lecture en 1999, je ne m’étais pas facilité ma tâche de père.
Certains récits, certains romans à mille lieux des modes d’emploi et autres essais de psychologie primaire sont des pépites pour enrichir sa propre perception du monde.
“je vivrai plus grande que dans l’enfance, je serai brutale et mal faitecomme une pierre, je serai légére et vague comme ce que l’on sent et ne comprend pas, je me dépasserai en ondes ; ah Dieu et que tout vienne et tombe sur moi jusqu’à l’incompréhension de moi même en certains moments blancs par ce qu’il suffit de m’accomplir et alors rien n’empéchera mon chemin jusqu’à la mort sans peur, de toute lutte ou repos, je me léverai forte et belle comme un jeune cheval.”
narrait la quatrième de couverture : assez pour savoir que le livre serait remis à anna Venezia sa jeune filleule qui allait à la fin de ce mois vers ses 16 ans.
Jade, qui a aussi pâti de mes limites de “Pater”, au jeu du -père idéal- auquel je la conviais récemment me répondit :
*j’aimerai qu’il soit jeune, 40 ans, et qu’il soit noir!”.
Attendant ma réaction d’un regard dubitatif tandis que mon neurone chauffait ardemment : sur l’âge, je percevais, -comme les pères de ses copines, l’énergie, la joie de vivre, les attentes affichées de sa mère mais “noir”?
Je pensais à la danse à la musique, à l’esthétique de ces corps si musclés, je devais trouver une réponse tout aussi colorée sinon mon ego serait encore plus écorné à ses yeux!
J’émis avec un j mais peut être dans la sonorité de la voix un g,-" mais alors tu serais noire!
L’enfant ne sembla pas outrement inquiète.
*”non café au lait, métisse répondit elle car ma mére est blanche”.
C’est sur sa mère était bien blanche et d’ailleurs ne rêvait-elle pas d’un beau corps noir à ses côtés.
Je grimaçais intérieurement voyant la berge “familiale s’éloignait à chaque vague de mots.
-”Et que ferait-il dans la vie, ce père jeune et noir? continuais-je
*”il serait médecin, et nous irions en vacances en guadeloupe, chez nos grands-parents”
Là c’était clair, limpide et somme toute revigorant. Cet enfant n’avait pas cette étrange peur de l’autre, différent par la couleur, par la culture, elle aspirait même au partage et aux voyages et je me dis que viendrait le temps où je lui offrirai les “cahiers du retour au pays natal” d’aimé césaire, né un 26 juin comme sa mére.
Poursuivant je demandais -”et ta mère?”
*” ben, elle est blanche (là il s’agissait de la réelle) et elle serait biologiste (d’où connaissait-elle la profession, ah peut être “les experts miami-amiami”) mais elle serait en congé parental ponctua-telle.
Je lui fit aussitot remarquer qu’un congé de dix ans ne figurait pas dans le code du travail mais elle n’en avait que faire * “c’est comme çà “.
Je n’ajoutais plus rien, nous passions devant “grand frais” le magasin écoutant NRJ, j’avais envie d’écouter massive attack “karmacoma” mais jade gérait le programme et le bolide glissait étrangement au ralenti
Je me mis à lire les première pages et compris assez vite qu’en escamotant sa lecture en 1999, je ne m’étais pas facilité ma tâche de père.
Certains récits, certains romans à mille lieux des modes d’emploi et autres essais de psychologie primaire sont des pépites pour enrichir sa propre perception du monde.
“je vivrai plus grande que dans l’enfance, je serai brutale et mal faitecomme une pierre, je serai légére et vague comme ce que l’on sent et ne comprend pas, je me dépasserai en ondes ; ah Dieu et que tout vienne et tombe sur moi jusqu’à l’incompréhension de moi même en certains moments blancs par ce qu’il suffit de m’accomplir et alors rien n’empéchera mon chemin jusqu’à la mort sans peur, de toute lutte ou repos, je me léverai forte et belle comme un jeune cheval.”
narrait la quatrième de couverture : assez pour savoir que le livre serait remis à anna Venezia sa jeune filleule qui allait à la fin de ce mois vers ses 16 ans.
Jade, qui a aussi pâti de mes limites de “Pater”, au jeu du -père idéal- auquel je la conviais récemment me répondit :
*j’aimerai qu’il soit jeune, 40 ans, et qu’il soit noir!”.
Attendant ma réaction d’un regard dubitatif tandis que mon neurone chauffait ardemment : sur l’âge, je percevais, -comme les pères de ses copines, l’énergie, la joie de vivre, les attentes affichées de sa mère mais “noir”?
Je pensais à la danse à la musique, à l’esthétique de ces corps si musclés, je devais trouver une réponse tout aussi colorée sinon mon ego serait encore plus écorné à ses yeux!
J’émis avec un j mais peut être dans la sonorité de la voix un g,-" mais alors tu serais noire!
L’enfant ne sembla pas outrement inquiète.
*”non café au lait, métisse répondit elle car ma mére est blanche”.
C’est sur sa mère était bien blanche et d’ailleurs ne rêvait-elle pas d’un beau corps noir à ses côtés.
Je grimaçais intérieurement voyant la berge “familiale s’éloignait à chaque vague de mots.
-”Et que ferait-il dans la vie, ce père jeune et noir? continuais-je
*”il serait médecin, et nous irions en vacances en guadeloupe, chez nos grands-parents”
Là c’était clair, limpide et somme toute revigorant. Cet enfant n’avait pas cette étrange peur de l’autre, différent par la couleur, par la culture, elle aspirait même au partage et aux voyages et je me dis que viendrait le temps où je lui offrirai les “cahiers du retour au pays natal” d’aimé césaire, né un 26 juin comme sa mére.
Poursuivant je demandais -”et ta mère?”
*” ben, elle est blanche (là il s’agissait de la réelle) et elle serait biologiste (d’où connaissait-elle la profession, ah peut être “les experts miami-amiami”) mais elle serait en congé parental ponctua-telle.
Je lui fit aussitot remarquer qu’un congé de dix ans ne figurait pas dans le code du travail mais elle n’en avait que faire * “c’est comme çà “.
Je n’ajoutais plus rien, nous passions devant “grand frais” le magasin écoutant NRJ, j’avais envie d’écouter massive attack “karmacoma” mais jade gérait le programme et le bolide glissait étrangement au ralenti
1 commentaire:
ô mon petit chéri, tu vas t'en remettre : 40 ans c'est déjà l'âge de ces enfants que tu n'as pas eu. Ne me dis pas que tu te croyais éternel. Heureusement que le bon sens d'une enfant est là pour te le rappeler,
quant aux désirs de ton ex, tu savais quand même depuis longtemps que tu n'étais pas le tramway nommé désir!
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