http://www.youtube.com/watch?v=94f2exI6yF4&feature=related
24 h en deux jours, un week end en chir D : call me jaquou beau erre
Soyez rassurés je ne vais lever aucun secret professionnel et ceux et celles
qui savent, sauront que ce fut comme d’hab : un petit enfer!
Avons terminé les toilettes matinales à 14 h passées mais dans ce temps métronome
où la plainte est le credo compréhensible et le silence, une suspicion potentielle je naviguais pensant par instant à des flashes de mon existence, de ma présence en ce “lieu médicalisé”. J’étais un gonze de 58 balais, l’oeil narquois avec son carquois d’illusions toujours bien acérées, ayant trop souvent joué à baiser et être baisé au propre et au figuré et gardant vive curiosité sur les choses de la vie.
Je ne me considérais pas comme un soignant plus comme un aidant.
Cela me permettait d’entrer dans une chambre et de m’entendre dire à la vingt quatrième heure “qu’est ce que tu viens me casser les burnes , je te chie à la raie” sans considérer que c’était là une agression délibérée à mon encontre mais une mise en tangence avec la vie de M. Robert, toute aspirée dans les rets d’un passé hasardeux et agité. La chambre était toute enneigée des restes d’une protection somme toute trop contraignante et le lit un front de bataille plus qu’humide et “boueux”.
Nous aurons tous nos tranchées pensais je en mon for intérieur mais je serrais un peu les dents tant faire la toilette de Monsieur Robert trois à quatre fois par jour saturait mon “cogito”.
“Je ne viens que pour vous laver Monsieur Robert murmurais-je force dix à son oreille” et le nonagénaire vigoureux me répliqua “je paierais, je paierais, je n’ai pas l’habitude de ne pas payer”.
Cette idée me fit sourire. Je me mis à penser au patron de cette “étape-hotel”, c’est ainsi que j’appelle cette structure de soins le week-end, allongé à la place comme un roi-nu balbutier la tirade! J’étais crevé mais avec le sourire. Monsieur Robert m’aida tant bien que mal à le sortir de ce bourbier, il était à J 8 de son opération et le miracle était qu’il ait évité jusque là : la luxation.
Nous sommes “peu de choses et mon amie la rose me l’a dit ce matin”. La beauté de ce métier mais aussi sa complexité tient aux rencontres offertes, à cette soudaine intimité, à ce partage parfois direct, sans masque avec l’autre : allité. Ce possible ne surgit généralement que dans la rencontre amoureuse, dans cette mise à nue des consciences vers la confidence de l’amour. Il est perceptible dans notre quotidien, avec des êtres sur lesquels nos regards ne se seraient pas arrêtés tant nous discriminons les visages dans cette vitesse de nos vies.
Celle à qui je pense avait rejoint l’armée d’Afrique dès l’appel du 18 juin, en pleine jeunesse, à des risques et périls. Il y a des engagements peu commun que nul cv ne résumeront. Ses enfants autourd’elle : gardes du corps, la coiffant, l’encourageant avant l’épreuve.
Je crois en cette beauté pérenne des jeunesses rebelles!
2 commentaires:
tu vois mon gars que la vie vaut d'être vécu
tu l'as dit bout feel
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