samedi 22 janvier 2011

21/01 "Fisherman's Blues" The Waterboys


FATIGUE
Le mot revient en boucle dans nos bouches après un cumul d’heures : la fatigue.
Cet état est bizarre, je me souviens de séquences de plus de 50 h sur chantiers ne pas me plonger dans l’état de fatigue de ces heures dans un service de soins ortho.
Certes nos fatigues sont singulières, subjectives, elles intégrent la globalité de nos existences et ces parts hors du travail mais dans cette sphère du soin, il y a cette particularité vampirique où vous êtes au contact d’autres personnes comme une éponge dans une eau à écouter, “boire” ces flux de discours , de souffrances mais aussi de banalités minantes en essayant de retenir ce “qui fait sens dans cette situation post opératoire de la personne, qui serait une “alerte”.
Je me suis allongé sur le futon hier vers 19 h et le mot “nazz” noyautait mon mental.
C’est là que pointe cette dimension . Certes, je suis un vieil homme" aux facultés déclinantes, mais cette notion de fatigue traduit non pas une saturation musculaire mais une saturation mentale.
Certes mon volontarisme n’a jamais trop été “guerrier”, certes mon hygiène de vie laisse à désirer mais là tout désir, toutes pensées m’avaient déserté, j’étais allongé et la TNT me bombardait d’images insipides que j’accueillais soumis et défait sans même avoir la force de feuilleter ce bouquin à portée de ma main “Surmonter les émotions destructrices”, une réflexion à deux voix entre un psychologue américain daniel Goleman et le Dalaï Lama.
Ai trouvé un sommeil avec des remugles de rêves qui me réveillérent, glacé sur ce futon jusqu’à m’amener vers un 8 h du matin et le sentiment d’avoir fait une “grâce matinée” et oui “Jade”, le sommeil a bien une fonction réparatrice.
Me suis mis au clavier comme d’autres manient la machette pour tracer une voie dans l’entrelac des possibles. C’était un jour nouveau, je griffonnais sur un post-it les choses à faire, sur france inter un sociologue parlait de l’économie du “don” (Alain caillé). Cela me fit sourire, je repensais à la fatigue, à notre salaire d’aide-soignant, j’étais au coeur du sujet : notre travail était bien une offrande tant la rétribution me semblait si éloignée du “juste prix”.
Le mot “obscéne” s’imprima dans mon esprit. Il n’y a pas d’autre mot pour qualifier les salaires dans la sphère du soin (ou d’ailleurs) et les discours patronaux sur “le poids excessif des masses salariales (mais jamais des profits of course).
Décidais de passer ss la douche pour ressentir le bien être d’autres eaux.

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