"Confiteor"
la religion fut longtemps mon liquide amniotique.
de grand-mère et ces christs surplombant chaque lit
et en chaque pièce.
Il y avait cette peine
irradiante sur le visage
de Pierrette, sa fille cadette et
les prières du soir comme
d'incompréhensibles récitations
et elle me reprenait
quand j'entonnais "Notre père qui êtes dans l'arbre".
-"Aux cieux Jamie, aux cieux "- implorait-elle
comme si elle se sentait fautive.
Un enfant aime à faire plaisir. Je rectifiais.
Le latin des prières avait des sonorités de voyage
à travers le temps, il m'affranchissait
de cette culpabilité qui agenouillait
le peuple des croyants.
J'étais un enfant rêveur
et crédule et avec entrain je suivais les deux femmes
au village de "ceux qui étaient partis".
Je suivais leur rituel devant le portail,
Je suivais leur rituel devant le portail,
le signe de croix, la génuflexion et nous avancions
dans ce village déserté où déambulaient des gens en
pleurs, toujours en pleurs.
Nous restions de longs moments devant cette "maison de Pietro et de Claude" et les femmes attendaient leurs hommes qui étaient bien indifférents. Pierrette nettoyait le marbre et vidait l'eau des vases, Maddalena essuyait son visage noyé de larmes, je tenais les fleurs putrescentes et quand Maddalena faisait le signe de croix, je partais en courant dans les allées en chantant à tue tête "voglio morire, voglio morire" et les deux femmes tirées de leur torpeur me couraient après et j'entendais la nonna éructer "zitto mascalzone zitto" et j'étais aux anges.
Le monde "des adultes" offraient ses représentations lapidaires à mon esprit incrédule. Croyances, énoncés péremptoires garnis de bon sens et ces dits d'une histoire encensant les héros du moment. Le catholicisme de la nonna tout mêlé de superstitions invitait à la sujétion ou à cette résistance passive qui la poussait vers le campo santo plutôt que vers la chiesa. Elle était en guerre avec son Dieu comme elle avait du être en guerre avec son homme. Silence elle faisait sur les deux, les unissant devant le marbre froid du caveau familial. Je ne comprenais pas le fond de ce conte de l'homme mis en croix pour abjurer peccati mundi. Je ne me sentais pas en faute et mon attachement aux femmes qui s'occupaient de moi ne suffisait pas à m'immerger dans la croyance. Seuls les chants, les prières trouvaient quelques échos et dans une distorsion de sens, je faisais du Kyrie Eleisson, un chant guerrier et mon stabat mater devenaient un stabant matres, une ôde plurielle.
J'eus le privilège d'arpenter les églises de Rome et de Florence. Toutes. Et je ne vis pas la beauté de ces lieux, la grandeur de ces oeuvres. Pire Christ et Madonne m'oppressaient, gardiens muets d'une incompréhensible omnipotence. Regarder, s'incliner dans une infinie reproduction d'un rituel de soumission nommé amour.
-not mine-
Nous restions de longs moments devant cette "maison de Pietro et de Claude" et les femmes attendaient leurs hommes qui étaient bien indifférents. Pierrette nettoyait le marbre et vidait l'eau des vases, Maddalena essuyait son visage noyé de larmes, je tenais les fleurs putrescentes et quand Maddalena faisait le signe de croix, je partais en courant dans les allées en chantant à tue tête "voglio morire, voglio morire" et les deux femmes tirées de leur torpeur me couraient après et j'entendais la nonna éructer "zitto mascalzone zitto" et j'étais aux anges.
Le monde "des adultes" offraient ses représentations lapidaires à mon esprit incrédule. Croyances, énoncés péremptoires garnis de bon sens et ces dits d'une histoire encensant les héros du moment. Le catholicisme de la nonna tout mêlé de superstitions invitait à la sujétion ou à cette résistance passive qui la poussait vers le campo santo plutôt que vers la chiesa. Elle était en guerre avec son Dieu comme elle avait du être en guerre avec son homme. Silence elle faisait sur les deux, les unissant devant le marbre froid du caveau familial. Je ne comprenais pas le fond de ce conte de l'homme mis en croix pour abjurer peccati mundi. Je ne me sentais pas en faute et mon attachement aux femmes qui s'occupaient de moi ne suffisait pas à m'immerger dans la croyance. Seuls les chants, les prières trouvaient quelques échos et dans une distorsion de sens, je faisais du Kyrie Eleisson, un chant guerrier et mon stabat mater devenaient un stabant matres, une ôde plurielle.
-not mine-
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