mercredi 24 septembre 2014

round 1995 et faits de mémoire

du passé ne jamais faire table rase. L'invitation à l'oubli du passé dans "l'internationale" m'a toujours intrigué. J'occultais ce couplet. J'ai avec la photo une certaine distance. L'appareil m'embarrassait. Comme les lunettes, les focales devant mon oeil, m'insupportent.
J'observe avec plaisir les clichés que d'autres font me questionnant plus sur les motifs de leur choix, de cet instant t suspendu.
J'ai rarement pris de photos des êtres aimés.
Je suis plutôt tactile.
J'ai eu ce besoin de photographier à l'annonce de la venue de Venezia. Ce fut même une sorte de compulsion. Place jules guesde, je me fis un ami, le photographe à qui j'apportais mes pellicules hebdomadaires et sur mes épaules mon sujet favori.
En ce temps j'imposais à ma vue binoculaire cet exercice arbitraire de cligner d'un oeil et saisir de l'autre dans cet accord de l'index. Je vérifiais mon champ visuel. Et mon ravissement. Etre ravi par l'existence de l'autre. J'accumulais un trésor perceptif et l'enfant cheminait dans sa vie. Plus je cliquais plus je devinais que l'existence entrevue, vérifiée, attestait de mon dépassement.
Emancipé de mon passé.
Une évolution "copernicienne".
Tout acte technique offre son questionnement. Nous sculptons notre perception avec des outils qui nous travaillent. J'ai toujours ce marquage au fer rouge par cette litanie qui accompagnait la moindre de mes entreprises. "ne touche pas", "tu vas te blesser", "tu es trop maladroit", toutes ces petites mises à mort des adultes bien intentionnés. Et faute d'exercices devins et gourd et maladroit mais de l'idée d'essayer, jamais dissuadé.
Mon ami, place jules guesde a depuis fermé boutique.
La photo a changé d'époque





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