Je ne vais plus manifester : depuis de nombreuses années, près de 3 décennies. Mes idées n'ont pas vraiment changé, leur expression s'est désagrégée avec la dilution du package marxiste mais surtout les échecs successifs de nos luttes collectives. Le dilemne ne se réduisait pas à réforme ou révolution mais à ces questions de pouvoir qui surgissent dès que des individus se réunissent. Ces questions que posaient assez bien le mouvement autogestionnaire n'ont jamais trouvé de réponses (toujours au pluriel) durables. Aujourd'hui madame Voynet fraîchement maire, s'accroche à son poste de sénatrice comme d'autres à leur strapontin de syndicaliste à vie ou de membre d'un quelconque "bureau politique" : sacré Alain Krivine dont on peut prédire "né et mort au bureau politique de la lcr". Fermer les guillemets.
Ce matin en gouttant le premier café de la journée, je me suis dit que quarante ans après le plus grand mouvement social que ce pays a connu, nous étions toujours autant démunis intellectuellement sur la complexité de ce monde où le capitalisme réussit à se recomposer sans cesse dans la fuite en avant de la spéculation financière, de l'intégration de l'économie criminelle et de la dislocation des solidarités.
Je me suis mis bizarrement à fredonner cette chanson de john,
que Neil Young récemment reprenait. Nous étions 40 ans après, les baby boomers de 68 luttaient contre le cholestérol, l'hypertension et les excés de tous ordres. Nous n'avions pas fait mieux que les générations qui nous avaient précédés (mais pas pire non plus).
Les commérorations allaient bon train édulcorant la réalité.
Demain Jade aura 8 ans, qu'est devenu Jonas qui devait avoir 20 ans en l'an 2000.
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