écoutant caetano veloso
je n’ai jamais su répondre à la question “que veux tu faire dans la vie?”
Le “je” m’intimidais, trop occupé à l’esquiver.
Sa sonorité me conviait à un fer au feu qui ombrait mon existence.
Dans l’acte de faire, il y a toujours cette once de désir moteur qui vous entraînera.
J’ai longtemps différé/ dit “ferai”.
Mon intuition sur les “choses de la vie” m’ont souvent dessiné un profil “rantanplan”. Mais mon attirance pour les mots a perduré dans le maelstroem de cette drôle existence.
Tout faire avait dans mon esprit une outrecuidance. Mon sens premier n’a jamais été la vue : très tôt opaque.
Encore moins l’ouïe coincée entre la phonétique de l’affirmation et l’éclatant secret à taire. Il est fort probable que mon sens premier soit le “toucher”, cette partie si parcellaire de la phalange, capteur premier. Que ce soit clair, je ne parle pas d’adresse (sans abscisse on glisse dans le désordonné). Pire (opére) j’ai toujours été très maladroit. Incapable de tirer un trait droit, de pousser une lime pour atteindre la planéité, d’envisager un espace en trois dimensions, d’associer, de réassocier les pièces du moindre puzzle. J'ai dans mes années lycée eu une grande attirance pour une langue morte "TU QUOQUE MI FILII" . Avais plus une passion pour ma prof d'italien que pour la langue de mon origine.
De mon nom breton je garde l'écho bi syllabique comme une interjection.
J'ai pourtant toujours eu une grande tendresse pour ces langues "mineures, enfouies" que des bouches clairsemées continuent d'épeler (ne pas confondre calendes et calendretats).
Je crois profondément que mon esprit chètif s'est étranglé devant les énoncés proposés.
J'ai ce sentiment de marcher avec une canne blanche "virtuelle" depuis que je sais que quelque part l'écclésiaste m'aurait dit : "je mets devant toi la vie et la mort et tu choisiras.." et tout devin : inaudible.
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