samedi 16 janvier 2010

16 01 2010

Comment passer une bonne soirée : seul?
Les questions bizarres m'assaillent dans l'heure qui suit ma sortie du taff!
Conduisant machinalement, je tentais de résoudre l'énoncé. Les gens que j'aimais étaient loin ou occupés. La vie est quand même cruelle de nous éloigner des êtres chers!
Ne me laissais pas abattre, la journée avait été trop intense pour s'assoupir sur un futon quelque soit l'état de fatigue. Me mis en tête d'aller à casto pour terminer bricolage à la "roseraie" devenu gentille maison d'hôte" pour boucler les fins de mois. Je ne sais pourquoi certains me croient plein aux as alors que j'ai job plutôt de valet! Je respire trop le bonheur, cet état des gens simples (presque d'esprit).



Mon esprit se connecte à des flashes.De penser à Barco m'inocula une furieuse envie de boire un whiskey, un bourbon plus précisément : un "Four Roses". J'ai goutté à cette boisson en 77, je bossais en usine, j'étais largué, langage érodé par le timing de l'usine, des journées sans parler, l'odeur de plastic collé à la peau, j'étais sensé préparer la révolution, j'étais dans un chaos mental et n'avais trouvé que l'usine pour me tenir la tête hors de cette folie qu'est la mort de l'être chair!
J'allais au ciné en ces temps, les films de wenders abreuvaient mon esprit de leur saveurs homéopathiques. "Je m'habillais comme bruno ganz dans "l'ami américain", imper, baskets, été comme hiver, le "four roses" comme une madeleine proustienne, copier/coller d'un arrêt sur image de denis hopper avec cette bouteille à la main!
Certains soirs avec la mére de l'aimée repassant le synopsis de l'absurde nous étalonnions le désespoir à l'aune de la bouteille.
Il est des êtres dont on se sent si proches si liés dans ce qu'il y a de plus indéflectibles que le seul travail de la mémoire me les rend immédiatement présent. J'ai mis deux verres sur la table (le tréteau qui me sert de) des olives, un paquet de lucky strike (j'ai le même rapport aux cigarettes qu'aux parfums : seul l'intitulé me séduit alors lucky bien sur). J'ai beau boire les deux verres, la présence de barco ne se matérialise pas mais il est avec moi dans cet instant où l'alcool coule en moi : brûlure et émois!



J'aime les gens! Pas tous les gens, certains. Je désespére de ne pas aimer ma mère et quand je vois les enfants à ses côtés, je me dis qu'elles m'exonérent de lui parler. ëtre un étranger pour celle qui vous a mis au monde reste une équation à Haine inconnues. Cet état d'être au monde sans aucun contact avec ses géniteurs demeure un énoncé sans solution. mais la vie nous convoque toujours à des énoncés plus complexes. Je connais par ma culture "italienne" cette notion de lien du sang insensé. Je me sens lié et étranger. Je suis un garçon chanceux. Sur ma route tant d'êtres et leurs bienfaits



Pour quelles raisons, tant de bienfaits, j'avance dans ma vie avec cette ignorance.
Les êtres , les plus proches ne sont pas de mon sang! Un aparté là s'impose concernant les enfants. Comme une effraction hors du programme de ma folie, comme la preuve par le neuf que le malheur peut être déjoué. Leurs vies et ma pré-histoire. Il ya comme une césure dans une continuité. Elles écrivent autres tomes et je regarde avec une admiration non feinte cet enrichissement qu'elles tissent avec leur énergie naissante et déjà assurée qui les éloignent de ma rive, attentives, rebelles, parfois insouciantes parfois inquiètes mais si affamées de vivre avec intensité!
Suis un vieil homme, je le sais. Je suis comme aux premiers temps quand je suivais la nonna al campo santo, champ ceint et l'infini des croix. Enfant, j'étais dans l'aporie devant ce corps en croix reproduit à l'infini des tombes dans ce village dont les habitants étaient "partis". La mort m'a toujours été familière. Je peux tenir un corps sans vie contre moi. N'en suis pas indemne! Mais la familiarité de l'épreuve me plonge chaque fois dans un ailleurs, un passage, "charon" sur l'achéron pagaie. Je pense à celle dont j'ai fermé les yeux cette semaine et tenu et lavé et j'étais dans le même état, perdu, sans vie, cherchant du sens quand le sang refroidissait et ma vie redéfilait détricotée et je pensais aux êtres que j'aimais, à la vie et ouvris la fenêtre comme je l'avais fait à la mort de mon père ; comme si l'âme du défunt allait ainsi rejoindre l'immensité de mon incompréhension de ce monde. Et je pensais à ces lectures inaugurales qu'un enseignant en costard cravate m'avaient glissé en 68 : l' énéide, l'Odyssée et je ne l'avais jamais remercié!
Il est 22 h 02, je travaille demain matin avec des êtres charmants et efficaces, il faut que je sois à la hauteur.
J'ai tjs aimé cette chanson de bob dylan!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais d'abord écrit plein de choses se voulant significatives en remarque à tes pensées, et bien sûr l'ordi a fashé(au propre ou au figuré). Et puis, les psy diront que ce n'est pas par hasard que je perdrais ce qui à ce moment là m'a fait éloigner ce qui au fond du coeur tournait et faisait le manège.
Bref pour tout le reste, je t'aime

jimex2nim a dit…

nous pourrions en discuter début février, je t'appelle ce we
baci