dimanche 31 janvier 2010

31 janvier 2010

un beau dimanche pour aller bosser, de la fenêtre le ciel semble d'azur

en buvant mon café du matin, une évidence m'a traversé l'esprit. Notre perception de l'être humain n'a pas fait de bonds particuliers depuis ces dernières décennies. Ce n'est pas tant le "retour du religieux" (avait-il disparu?) que cette frilosité de tout un chacun devant "l'autre". On est toujours "le fou" de quelqu'un ou le névrosé, le "psy" comme on dit dans la sphère médicale. Le mot "bi-polaire" est scandé à tout bout de champ par des quidams qui n'ont jamais ouvert un livre de freud, de lacan voire de sibony (là c une faute de gôut), qui n'ont jamais tentés une psychothérapie ou une analyse ( c'est bien sûr réservé "aux fous" moi je ne suis pas névrosé!) et les médecins (chirurgiens also) multiplient des comportements déroutants devant des patients qui ont un vécu une histoire et pour beaucoup un niveau intellectuel qui n'ont rien à leur envier.
J'ai cette étiquette d'être lent, de passer trop de temps avec des patients. Il faut dire qu'en ces temps où la vitesse est un credo qui ne supporte aucune critique, prendre le parti d'écouter une personne vous exprimer ses préoccupations, ses douleurs, ses appréhensions avant de faire des gestes est rédhibitoire. Je dis écouter, sans a priori, sans jugement de valeur, sans interpréter, sans ces délires que je vois autour de moi où un patient qui élève la voix est déjà dans l'agressivité avant d'être dans la douleur. Je dis que j'écoute pour retransmettre à ma collègue IDE. De ma formation récente (certes), c'est ce que j'ai retenu. J'agis ainsi par ce que je sais aussi que mes collègues sauront discerner, hiérarchiser les priorités ou du moins ont suffisamment de savoir-faire pour intégrer dans leur démarche de soins les éléments à retenir.
Dans ce service d'ortho où l'âge des patients tire souvent vers le quatrième âge
nous sommes confrontés à ces difficultés de communication liées aux pathologies et aux démences et à l'angoisse de mort.
Je suis stupéfait que cette dimension soit tant occultée d'autant que si évidente! L'attente du cachet bizarrement nommé "stillnox" : "encore la nuit"à croire que l'équipe marketing qui a pondu l'appellation avait des réminiscences de leur propre enfance. Passer du temps ne signifie pas ne rien faire, voire être inefficace. Ne sortir d'une chambre qu'avec le sentiment que le patient soit à l'aise, en sécurité
n'est pas une perte de temps. J'ai la conviction que si une personne a votre confiance, sait que vous viendrez si elle appelle, elle le fera à bon escient. Ma préoccupation est même de convaincre les patients à ne pas hésiter à appeler tant la plupart vous dise "qu'ils ne veulent pas déranger, faisant fi de leur inconfort ou de leur douleur parfois" ne se rendant pas compte qu'ainsi ils empêchent tous les réajustements que l'infirmière pourrait entreprendre.
Et les maniaques de la sonnette me direz-vous? Et bien ils sont maniaques, c'est leur toc et non un soit disant comportement "agressif" (le mot est tjs mis à toutes les sauces) : il dit l'inquiétude le mal être et ne nécessite souvent qu'un peu plus de compréhension (là il est préférable de ne pas regarder sa montre).
J'en conclus donc que j'essaierai d'être mieux organiser dans mes activités de nursing mais que je ne changerai ps de style night and day!

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