parfois sortant de ce job un peu sonné
mon esprit n’est plus qu’un kaléidoscope
de ces vues saisies dans la matinée.
Il n’est pas dit que je puisse d’ailleurs soutenir une conversation
tant mon esprit s’avère sans amarre.
C’est à ces moments que la solitude
m’est nécessaire ou du moins le seul espace qui fasse sens
tant communiquer me fait violence.
Que dire à l’autre de ce sentiment
d’un temps immaîtrisé ou plutôt à la finalité dérisoire.
Parfois furieuse envie de faire l’amour,
de saisir un corps (quel qu’il soit) et l’étreindre dans un besoin vitaliste
ou simplement
celui de conjurer l’entrevue.
Je dis finalité dérisoire par ce que chaque jour je mesure combien
l’organisation autour du soin est traversée d’enjeux économiques
qui rend dérisoire toute l’énergie que les soignants dépensent
pour faire tourner la baraque.
Bizarrement j’aurai tendance à ressentir beaucoup d’affections
pour celles et ceux (en minorité) qui sont dans la soute.
Celles que l’on nomme IDE, dont on ne mesure pas toute la responsabilité
et ce mot est fait de chair, de tension, de concentration, de stress quand
vous devez avoir vos connaissances vigilantes sur des dossiers de patients
“sensibles” , une énergie égale du début à la fin de la journée pour éviter une baisse d’attention
qui peut s’avérer gravissime, que vous ne savez jamais à quelle heure vous irez “grignoter”
sur le pouce votre “tambouille” et que vous savez que la règle du jeu est de faire abstraction
de tout ce qui vous traverse dans votre propre existence quand vous êtes dans le service et d’être attentionnée, disponible, tolérante, ingénieuse, diplomate, organisée, suffisamment méthodique pour prendre les notes de toutes ces informations, prescriptions qui vous seront données oralement (Ah l’oralité ds les prescriptions très subtil) et que vous devez gérer dans cette optimisation des soins qui vous sera rappelé si vous veniez à défaillir ou si la machine s’emballe!.
mon esprit n’est plus qu’un kaléidoscope
de ces vues saisies dans la matinée.
Il n’est pas dit que je puisse d’ailleurs soutenir une conversation
tant mon esprit s’avère sans amarre.
C’est à ces moments que la solitude
m’est nécessaire ou du moins le seul espace qui fasse sens
tant communiquer me fait violence.
Que dire à l’autre de ce sentiment
d’un temps immaîtrisé ou plutôt à la finalité dérisoire.
Parfois furieuse envie de faire l’amour,
de saisir un corps (quel qu’il soit) et l’étreindre dans un besoin vitaliste
ou simplement
celui de conjurer l’entrevue.
Je dis finalité dérisoire par ce que chaque jour je mesure combien
l’organisation autour du soin est traversée d’enjeux économiques
qui rend dérisoire toute l’énergie que les soignants dépensent
pour faire tourner la baraque.
Bizarrement j’aurai tendance à ressentir beaucoup d’affections
pour celles et ceux (en minorité) qui sont dans la soute.
Celles que l’on nomme IDE, dont on ne mesure pas toute la responsabilité
et ce mot est fait de chair, de tension, de concentration, de stress quand
vous devez avoir vos connaissances vigilantes sur des dossiers de patients
“sensibles” , une énergie égale du début à la fin de la journée pour éviter une baisse d’attention
qui peut s’avérer gravissime, que vous ne savez jamais à quelle heure vous irez “grignoter”
sur le pouce votre “tambouille” et que vous savez que la règle du jeu est de faire abstraction
de tout ce qui vous traverse dans votre propre existence quand vous êtes dans le service et d’être attentionnée, disponible, tolérante, ingénieuse, diplomate, organisée, suffisamment méthodique pour prendre les notes de toutes ces informations, prescriptions qui vous seront données oralement (Ah l’oralité ds les prescriptions très subtil) et que vous devez gérer dans cette optimisation des soins qui vous sera rappelé si vous veniez à défaillir ou si la machine s’emballe!.
Dans la soute de la chir D ce jour,
je me suis dit que la direction de cette clinique
avait cette subtilité des cyniques :
organiser une sorte de chaos auto-régulé ; comme tous les week end : moins de personnel infirmier, pas de brancardiers donc pour les aides soignants en plus du nursing, voyages imposés aux blocs opératoires aux radios, plus la gestion des sonnettes, (et le mot sonnette, les happy few le savent, c’est le plus souvent, installer un bassin dans un lit, un fauteuil pour une personne souffrante donc temps, précaution, réconfort, réorganisation de l’espace), l’acuité des cas sensibles, personnes alitées, personnes désorientées, aider les kinés à faire le premier lever de personnes opérées du genou ou des hanches et le listing des activités ne donnent aucunement la mesure de ce qu’il faut d’énergie, de disponibilités, d’attention, d’anticipation quand les personnes sont dans la douleur, la souffrance.
Ce cynisme n’a rien à voir avec les philosophes de la grèce antique, il prêche le mépris des salariés dans les faits : salaires ridicules des personnels, valeurs des dîplômes non reconnus, statut de corvéables à merci, conditions de travail déplorables et le listing n’est pas exhaustif.
Il cache les salaires des cadres dirigeants (pour ne pas susciter l’envie), des profits enregistrés.
Il vogue à courte vue sans la moindre culture d’entreprise, sans la moindre vision de développement. C’est le cynisme de l’époque actuelle, de tous ces coquins, jouisseurs en cachette dont le credo est “tout ce qui est pris n’est plus à prendre”.
Ne croyez pas que je sois en colère, non je suis très calme, j’écoute paisiblement Paolo Conte
“certi capivano il jazz” avec ce plaisir non feint et le souvenir d’un ami qui égrenait les notes sur sa guitare. Je deviens un vieil homme qui n’oublie pas qu’il est juste de se révolter.
Que ce pays a enfanté suffisamment de révoltés pour que nous cherchions des issus.
Ce 4 juillet, jour de l’indépendance day
j’avais envie simplement d’ajouter
“Compleanno Feliz Maria”, ce n’est pas ta feuille de paye
qui étalonne ta valeur à mon oeil et à l’autre qui voit à l’intérieur.
Travailler à tes côtés est un honneur et un enrichissement intellectuel et moral
Longue vie!
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