et mesure à chaque page combien parfois un livre est une offrande qui ira ensemencer
en vous un devenir "arc en ciel".
J'ai avec moi, nombre de livres offerts que je n'ai pas encore osé ouvrir.
Les rencontres viennent en leur temps et le temps de la rencontre comme une flamme mijote jusqu'à l'incarnation des pages dans leur lecture.
Mon heure est à rené char.
J'y arrive en lisant hannah arendt, j'y arrive en tentant de comprendre
le délitement d'un monde dont les figures intellectuelles d'aujourd'hui me semblent anémiées, corrompues
par cette fascination de leur propre image et "leur miroir menteur " dirait ferré léo.
Dans la solitude de mon 40 m2, ce 14 juillet, je savoure le privilège d'un bref temps de repos pour lire
et m'immerger dans le nécessaire.
Quand je n'ai pas acheté un livre, immanquablement la présence de celui ou celle qui me l'a transmis, me revient dans un rendez-vous différé. Immanquablement sa présence est en moi et mon questionnement muet cherche quelques réponses dans cette vie qui s'est présentée à mon regard.
Je pense à vous Nadine et je feuillette le monde méconnu que vous avait mis devant moi et je mesure à l'émoi ma chance, mon énorme chance, ligne après ligne comme autant de chemins en cette terre occitane où vos racines épousent la pierre et où en nappe phréatique se connectent à autres temps de vie
du siècle précédent qui virent arpenter ce poète et résistant et penseur : un homme debout.
Il est bon de penser, surtout à mon âge avancé comment être debout en ces temps liquéfiés.
La femme que vous êtes m'y aide plus que vous ne pouvez l'imaginer. J'ai cette aptitude à cueillir ce qui est précieux en l'autre, ce qui fait sens. Je sais vos lectures et votre hospitalité. Je sais votre attention à la vie de vos proches, de ce qui vous entoure. Je sais mon chemin à faire quand je passe devant un rosier ignorant tout de sa taille, de la manière de prolonger sa vie. Je vois vos gestes, votre attention.
Dans mon esprit, rien n'est moins anodin qu'un livre, rien n'est plus précieux. Il nourrit ma mémoire trop encline à chercher l'oubli. Il est éveil dans cet étrange léthargie où je réside en exil de moi-même.
Comme si la peur ou la lucidité ou leurs étreintes épousait son mythe de la caverne.
Oui, il me faut des livres et de la lumière dans cette obscurité quotidienne où je m'épuise dans d'improductives agitations de l'esclavage salarié, incapable après d' offrir de l'énergie à mes enfants et aux êtres que j'aime. Et je sais que la lecture de cet essai me mènera plus loin et fondera d'autres exigences et ces possibles dont vous avez été la source me dira toujours votre bienveillance, votre générosité et cette invitation à se tenir debout comme ce grand poète : jusqu'à la fin.
Je vous embrasse
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