j'étais allé à la fnac avec Jade, elle pour "pink" et moi pour ce film d'almodovar "la loi du désir".
Mon esprit gambergeait sous autres latitudes, trituré par une phrase : "faire le deuil de ce que l'on n'a pas obtenu". Je pensais aux êtres que j'avais aimé dans un mouvement unilatéral , qui m'avaient offert "part d'elles-mêmes" dans cette propension à se surprendre, à ressentir quelques frissons de l'esprit, juste pour se dire "j'y ai goutté". Je savais bien ce qui me captait dans ces êtres, ce besoin de garder les apparences clean. Enfouir leur propre folie, la taire surtout, la contenir dans le lit d'un cours tranquille.
Ne me dirent jamais les motivations profondes à venir buter sur mon corps et ce silence résonne comme la clause de l'échange, enterrer tout futur.
Les êtres qui m'ont aimé. Les êtres qui m'ont dit les raisons de leur amour partageaient avec moi un principe d'incertitude de l'origine. Non pas forcément cette étrange bâtardise qui me fonde mais une blessure irréversible d'être nées à contre-jour. Pour certaines, la négation, ce curetage qui faute d'entamer la chair s'abattait sur toute forme de reconnaissance, pour d'autres l'abandon comme sceau d'un mépris indicible. Nous parlâmes moins de nous-mêmes que des galaxies de nos écosystèmes. La primauté du corps clamait son évidence dans le frôlement des silex. Parfois l'étincelle, le feu et des braises toujours chaudes au détour du temps.
Et la beauté de leur résilience incendiait tout mon être incapable de percevoir ce qui nous liait, incapable de ressentir ce partage des épreuves, mais recherchant dans nos enlacements, une raison d'être.
Il faut laisser à chacun sa liberté, sa liberté de se tromper aussi.
Il faut admettre que nos existences recèlent trop de mystères, que nos inconscients
comme d'anciens deltas recueillent tous les limons des eaux depuis l'instant naissance,
et notre libre-arbitre et nos désirs tressent nos devenirs sous haute tension.
J'ai parfois confondu amour et sauvetage. On peut attendre le sauvetage d'autrui, comme un de ces messies qui peuple tant d'histoires. Mais l'amour ne saurait être une cueillette,
il reste l'épreuve de la co-naissance.
Tout comme les non-dits, l'absence du désir dans une relation n'atteste que de sa désagrégation
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