"Mariposa reposait sur le sable de la plage à la nuit ratissé.
Son corps, dans une calligraphie imprécise attestait de trajectoires hasardeuses.
En cette aube d'un juin en bout de course, le soleil jetait son dévolu sur la mer d'huile à quelques encablures du blouson de cuir du garçon. La carapace inappropriée laissait présager de cuisantes tortures. Mariposa, le visage dans le sable semblait dormir mais le sable épousant son visage révélait de sa nuit , une autre traversée. La ville lui tournait le dos, indifférente, refermée comme un hâvre menteur. Il l'avait arpentée dans sa jeunesse au pas de courses de manifs candides, dans des errances amoureuses qui le ramenait toujours au bord de mer juste après ce promontoire que les autochtones nommaient le Suquet. Il avait longtemps cherché l'exil ou l'oubli, même flux, comme d'autres gens de son âge ou juste un peu plus jeune que lui.
Son corps, dans une calligraphie imprécise attestait de trajectoires hasardeuses.
En cette aube d'un juin en bout de course, le soleil jetait son dévolu sur la mer d'huile à quelques encablures du blouson de cuir du garçon. La carapace inappropriée laissait présager de cuisantes tortures. Mariposa, le visage dans le sable semblait dormir mais le sable épousant son visage révélait de sa nuit , une autre traversée. La ville lui tournait le dos, indifférente, refermée comme un hâvre menteur. Il l'avait arpentée dans sa jeunesse au pas de courses de manifs candides, dans des errances amoureuses qui le ramenait toujours au bord de mer juste après ce promontoire que les autochtones nommaient le Suquet. Il avait longtemps cherché l'exil ou l'oubli, même flux, comme d'autres gens de son âge ou juste un peu plus jeune que lui.
Il avait longtemps cherché et ces trajets comme une infinie errance, sur cette grève livraient le point ultime.
Cannes : nada!
Depuis un temps certain, j'aligne ces qqs mots et bute sur une suite qui forerait un peu plus loin. Je cherchais un corps disparu et l'étrangeté de son effacement avait rendu ma mémoire chancelante. Je n'étais pas un écrivain. Non obsédé par cette nécessité de faire oeuvre ou simplement d'écrire un jour de plus.
Comme nombre de gens face à l'aporie que peut être la mort d'un proche, m'étais mis à griffonner dans la retraite solitaire, graffitis, dessins, agencements de mots en forme de souvenirs avec cette singularité d'un temps passé dans le cloître d'une usine à reproduire à l'infini quelques gestes dictés par le tempo automatisé de la production industrielle de disjoncteurs.
Produire des disjoncteurs pour ne pas disjoncter. Tout est dit!
A regarder de plus prêt, on eut pu observer d'autres choses dans la métamorphose d'un être
dans cet univers de bruits, d'isolement et de poussière.
Par exemple combien le fait de ne pas parler plus de huit heures d'affilé érodait le langage. Combien le martelement des presses concassait la syntaxe et l'idée même de penser.
Par exemple combien le fait de ne pas parler plus de huit heures d'affilé érodait le langage. Combien le martelement des presses concassait la syntaxe et l'idée même de penser.
Marx, karl de son prénom, présentait le travail, cette activité humaine multiforme comme l'élément différenciateur dans le monde animal.
"Le travail crée l'homme", thése du Capital (et l'homme se crée en travaillant! ouverture de la parenthèse).
"Le travail crée l'homme", thése du Capital (et l'homme se crée en travaillant! ouverture de la parenthèse).
Cet univers de ma pensée se disloquait sous les coups de boutoir de l'absurde et des gestes répétitifs. Je gouttais combien le travail industriel pouvait vous anéantir en tant qu'être pensant /désirant ; combien aussi en vous dissociant, gestes codés, pensées kaléidoscopiques, Il vous glissait dans des remodelages imprévus.
Je ne vous parle pas ici d'une immersion journalistique de trois semaines comme c'est de mode now!
La question du travail est toujours centrale dans notre univers et peut être plus aigue en ces temps de délocalisation de l'univers productif.
Elle l'est d'autant que les chantres du système, je ne pense pas particulièrement à Mme Bettencourt (pas si folle la guêpe) mais aux idéologues, tireurs de ficelles, économistes, sociologues, psychologues "du travail", tous ces pervers de la productivité et du profit maximum qui au fond fantasme; sans oser l'avouer, sur le frontispice trônant à l'entrée d'Auschwitz ; "arbeit macht frei"!
Et le sens unique menait "undermenschen" vers l'univers de cendres après dernière étape du servage.
Et le sens unique menait "undermenschen" vers l'univers de cendres après dernière étape du servage.
La subtilité du capitalisme est cette orchestration de l'univers des sous hommes(vous et moi sans émoi).
Le frontispice de notre quotidien n'affiche pas le codex nazi, il vante l'univers idyllique de "la jeunesse et de la consommation à outrance" et vous trouverez bien une pub de coca cola à l'entrée du désert : allez pitchoun passe à la caisse avant ta traversée! à moins que ce ne soit un gimmick de la restauration rapide, souriez "on peut vous la fourguer casher ou hallal"!
La marchandisation a depuis longtemps conquis l'univers de la pensée, la révolte a ses maîtres penseurs tarifés, prêts à vous solder leur ready made de contestations d'une pensée unique et la digestion se fait difficile, passez au prozac.
Quand je regarde la télé, je sens la multiplication des chaînes en mon mental.
Quand je regarde la télé, je sens la multiplication des chaînes en mon mental.
je m'apprêtais à aller faire mon tour "dans les couloirs de la "souffrance", devinant ce qu'avait été la matinée pour mes jeunes collègues. Je pensais aux plannings foireux qui nous mettaient en sous effectif sans se préoccuper combien le vieillissement de la population des patients nécessitait de passer plus de temps avec chacun, je pensais à ces états majors de "comptables" qui lorsque vous leur parlez de patients déments ou catalogués "alzheimer" vous rétorquent "mais vous avez bien laissé la sonnette à portée de sa main"
Je pensais au dévouement de ces jeunes femmes (pour la plupart) et je me permettrais jamais de les critiquer devant quiconque n'a pas vécu une semaine en "chir D" pour le prix d'un smic.
Je pensais à leur énergie si mal employée, à leur faim de savoir inutilisée
Sur ce, et avec plaisir j'allais les retrouver!
Sur ce, et avec plaisir j'allais les retrouver!
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