le temps s'égrene parfois sur des notes de musique.
La guitare de barco trouve toujours le tempo. Je ne saurai dire ce qui le raméne à ces sonorités d'un jazz de la moitié du siècle dernier. Probablement pas des mélodies de son enfance de fils d'immigrés italiens, je suppute que c'est un choix de la maturité, j'oserai dire un choix politique, culturel comme si cette culture noire américaine synthétisait son être en résistance. Il passe son temps à jouer, je passe le même temps à l'écouter. La musique prend le relais de nos discussions qui arpentent l'intime, forant sans appréhension sur ces moments partagés de nos vies sur nos chemins solitaires. Je suis toujours surpris de penser que mon existence a éclos à la vie quand je me suis mis à suivre ses pas au lendemain de 68. Suivre son cadet de deux ans, un tutorat pas banal en ces années de révolte. C'est peu dire que barco était précoce, c'est peu dire combien le charisme d'un être peut se révéler très tôt. Ceux sont "des enfants" qui m'ont embringué dans la vie, dans cette nécessité de la penser et d'y goutter, l'une était une bien jeune femme et l'autre plays misti for me.
J'aime à penser ma chance de les avoir eus sur ma route.
Nous avons toujours pris le temps de parler avec barco comme si nos quêtes intérieures avaient besoin du flot des mots. Ceux qui parfois écoutent nos échanges, s'enfuient en courant pensant peut être avec raison que nous sommes passablement allumés. Nous sommes d'une vieille école marxisante où le privé est politique ou tout est politique rien n'est de la simple anecdote. Nos statuts sociaux sont aux antipodes, lui s'occupe d'une petite entreprise dans la photogravure moi, suis devenu aide soignant. Ce qui nous fédére tient à nos origines à nos combats partagés, à toutes les défaites, à tous nos égarrements et à ce sentiment que nos intellects d'antan ont gardé le cap de ces préoccupations d'alors, de comprendre l'histoire, d'y prendre part mais pas n'importe comment avec une volonté critique et une éthique.
Ne me suis jamais ennuyé avec barco tant rire de nous mêmes demeure notre moteur consubstantiel, trop de doute en nous sur nous. Quand le doute prend le pouvoir, l'un écrit l'autre laisse ses mains tirer des sons de son instrument.
Le temps s'égréne, la musique à l'inverse du sablier nous offre des intensités que l'interpréte transmet, que le temps de nos vies garde ses notes cardinales tandis que nos coeurs pulsent le tempo vital
oui play misti for me
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