jade vient de m'envoyer ce clip de kenza F qu'elle semble écouter en boucle.
Je découvre qu'elle vient de s'abonner à ce blog où une foule d'anonymes passe
sans me permettre de les remercier de ce temps partagé.
Je suis plus surpris de sa curiosité à venir jeter un oeil sur ce blog que sur ses gouts du moment.
Quand j'avais neuf ans, nous vivions près de Cannes, mon beau père avait été démobilisé
après le décés de son frère au combat. C'était encore la guerre d'Algérie, qui ne disait pas son nom. Sur les murs de notre métropole s'affrontaient les slogans pacifistes et ceux de l'OAS. De Gaulle n'avait pas encore échappé à l'attentat du "petit clamart" mais était passé sur le boulevard Franklin Roosevelt dans une DS 19 décapotable devant chez Barco qui n'avait que 7 piges.
Je n'avais en tête que des idées d'enfant baigné dans des lectures de bibliothéque verte, de club des cinq, de BD de blek le roc ou david Crocket, j'avais une vague sympathie pour les indiens et ne connaissais de l'histoire de ce pays que les traces sur les pierres des églises , des cimetierres des monuments, des blockhaus sur ces collines de Cannes où nous allions jouer après l'école quand nous étions lassés de jouer au foot!
C'était encore un temps sans image, un temps d'avant et l'hypothése que la terre fut plate, régnait sur mon esprit. L'image cinématographique, même celles en noir et blanc des actualités relevaient du conte, d'une fiction. J'avais eu beau voir les riziéres du pièmont dans ces étés chez mes oncles, "Riz Amer" et les cuisses de Sylvana Mangano me transportaient dans une sorte de féérie. Albert Camus venait de mourir et je ne présumais pas le manque que cela allait être dans la littérature et la pensée de notre temps vertébrées par le marxisme stalinien et son sous produit sartrien qui allait éclore quelques années plus tard.
Si la voix de Camus avait pu survivre à cet accident de voiture, une autre voie
aurait peut-être pu se dessiner entre les extrèmes qui firent de la violence aveugle leur seul programme et ne parlons pas de libération, je vous prie!
Mais comment raconter tout cela à une enfant qui a fait maintes fois le tour du monde en images, vue des scénes de guerres , entendue des débats de toutes sortes, des ébats aussi et qui a plus d'un neurone dans son crâne : oui comment?
37 ° sur Nîmes
Comme dit Jade "il fait chaud à mourir, c'est quand qu'on va au rayon frais"!
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