j'ai allumé des bougies et les ai laissées scintiller dans la nuit. La pluie tombait au dehors répandant enfin ses bienfaits sur le jardin aride. Des notes de musique et la voix venue de Suède flottaient dans la pièce.
J'essayais de penser à l'amour filial, à l'amour d'un enfant pour sa mère. J'essayais de m'aventurer dans ces sphères de l'étrange pour moi. Taire étrangère dirai-je.
Curieusement on avait mis entre mes mains un très beau livre d'henry bauchau "antigone"
mais les scènes antiques sont souvent devant nous dans ce quotidien que nous n'osons aborder avec toute notre intelligence émotive, noyée dans le consumérisme.
Anna venezia n'avait pas dix huit mois, ils étaient venus de Stockholm voir l'enfant.
Elle et lui. Ils avaient amené des présents déposés sur la table pour fêter, comme font les gens de ce grand nord, une heureuse venue : alcool fort et mets délicatement cuisinés et puis la mère avait dû être hospitalisée en urgence. Elle attrapa infection nosocommiale, plongea dans le coma.
Lui, se rendit chaque jour à "arnaud tzanck" pendant tout un long mois à la veiller, lui parler, lui transmettre tout ce que son savoir avait emmagasiné de souvenirs à ses côtés. Anna Venezia et moi, l'attendions dans le hall de la clinique devenu terrain de jeux avec la complicité du personnel, vers midi nous allions tous les trois manger au bord de mer, severine parfois nous rejoignait, anna venezia dégustait ses premières glaces au chocolat, se maquillant nez et joues et les discussions balançaient entre vie et mort entre inquiétudes et ravissements.
Je l'écoutais me parler d'elle, je mesurais leur connivence, je n'imaginais rien de l'amour d'un fils pour sa mère.
Il la ramena à stockholm par avion médicalisé en décembre 1996.
Ulla Britt s'est éteinte à la fin du mois d'août 2009,
à toi imor, le courage de vivre. Ti amo.
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