love me two times
rien à voir
avec cette pensée qui trotte dans ma tête. Nous étions à son chevet L portait à sa bouche des cuilléres de concombres mixés que la patiente semblait déguster. Elle nous balayait du regard saisissant notre étonnement à la voir reprendre goût à des aliments.
Nous ne disions mot, elle tenait ma main et L approchait la cuiellère. Je sentais mes viscéres noués, entre deux bouchées, elle nous parlait de sa mort, j'opinais de la tête ajoutant que rien "ne pressait", que ses enfants seraient auprès d'elle, elle accepta quelques bouchées de courgettes puis de la banane. Son regard nous fixait alternativement. Je pensais à cette phrase entendue ce we à Paris d'un copain disant ne pas souhaiter aller voir un "proche sur le déclin" par ce que cela lui faisait mal.
Au chevet de cette femme, l'estomac en capilotade, son commentaire avait un drôle de goût, quelque chose entre naïf et niais, comme si nier l'état d'un proche vous exonérait de cette question qui reviendra assuremment : la mort, celle de l'autre, la sienne. Mais la blessure de celui qui survit est un savoir sans prix que lui dépose celui qui est dans l'épreuve.
Il est des vivants avec qui je ne perdrais plus mon temps! asshole (c dire ma colère!)
1 commentaire:
Ce que tu écris relève de la dimension humaine. Simple et rare aussi. Le reste, c'est la frime qui veut masquer l' autoprotection inutile. Il est vrai que se noyer avec les mots, çà laisse repirer plus de 3 minutes...
Baci companiero
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