me suis couché ce 27 au soir, vers 21 h30, l'écran tv en bruit de fond laissait miroiter des histoires de sixième sens chez certains chats observés dans un centre de soins palliatifs au Canada. Je sentais le sommeil me gagner, besoin d'aucun stillnox, mes pensées en vol groupées m'emmenaient vers Morphée tandis que ce chat grattait à la porte d'un patient et une voix off expliquait qu'il en était ainsi depuis X années, l'animal de compagnie allait de porte en porte
veiller ceux qui allaient mourir. Mon esprit résistait un peu par curiosité et petite voix intérieure murmurait "il faut que tu dormes il faut que tu dormes". Tandis que je sombrais,
une conversation téléphonique balaya mon esprit, la voix disait " tu te souviens, tu me parlais de l'amour libre". Fus réveillé à 5h par l'alarme-réveil de la veille. Le futon spartiate qui me servait de lit, réservait à mon corps un recensement précis des points de tension et mon premier étirement me rappela que je n'étais pas un chat. Je me souvins que je devais écrire un email mais mon esprit était fixé sur le climatiseur que je devais aussi fixer sur le toit de la Roseraie.
La rage s'éveilla, j'avais mis l'échelle la veille, ceint la bête d'une quarantaine de kilos
d'une corde d'un joli vert et m'étais mis à grimper. Jade observait d'un oeil, l'autre rivé sur un dessin animé. Je me hissais barreau après barreau, éructant des "putains de merde" sensés
me galvaniser, je dus les avoir tous crachés car arrivé au plus haut, j'étais mort et silencieux. La voix de Jade résonna d'un "ce n'est pas prudent papa". Je me tenais à la balustrade et le paquet était bloqué par une arête du toit, si bien que je ne pouvais pas le dégager et encore moins l'arrimer à l'échelle. Un dernier "putain" franchit mes lèvres et je vis tous les bricolos et autres accidentés du travail qui défilaient dans le service, j'entendis même ma voix me dire "bienvenue en "Orthopédie". La descente de l'échelle fut plus aisée, presque légére, évidente, des visions du pire m'accompagnaient, l'échelle ripait, je dévissais, le climatiseur s'écrasait sur le parquet de bois de la terrasse, éventrant l'investissement récent, je m'abimais dans un chifoumi chair-fer-bois et la voix de Sev raisonnait d'une autre dédicace que Requiescat In Pace.
La douche matinale effaça les visions, me mis à feuilleter quelques pages de Robin Cook "le soleil qui s'éteint" en buvant du café, c'était 6 h 15, juste le temps de faire un sandwich
avant de foncer à la clinique. Les urgences de la veille annonçaient une matinée au taquet, réussis à être en retard sous l'oeil goguenard des collègues. Transmission terminées et premières toilettes et puis vers 8h alors que nous nous affairions la voix de marion comme un éclat de rire "nous sommes un de trop de ce matin". Je cherche à localiser l'intrus, pas Laeti, pas Marion, pas Yves : un "putain c'est moi" me zébre le cerveau et la voix de Marion en écho "Jm t'es en RTT". Dans son emballage tout emmailloté, je crus entendre un climatiseur pouffer à l'unisson. C'était vendredi et j'étais déjà ravioli!
1 commentaire:
jm ton existence momentanée est un déni de l'existence divine
Ce qui est rassurant dirait le quidam
est que tu n'as pas l'éternité de ton coté
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