déjà nazz après ces premiers kilométres me demandant quel week end se dessinait
bricolage, face à face avec ma mère, rencontre avec amie chère.
La chaleur me décalquait asséchant mon oeil borgne, aride comme un puits sans eau. Je vidais des doses de sérum phi sous le regard goguenard de quidam ignorant la tradition. Parfois la vision mononucléaire tramait dans mon esprit comme un effacement hémiplégique de ce côté gauche. Depuis six ans maintenant je me coltinais avec un monologue quotidien qui commençait toujours par l’énumération de ce que je découvrais au matin.
C’est étonnant combien un handicap peut booster votre existence ou du moins la mettre en question : ceci dit, ne vous tranchez pas la main pour tester l’éventuel développement d’un autre sens.
L’idée de perdre la vue m’habitait depuis ce mois de juillet 2004. Elle me paniquait toujours autant laissant mon esprit comme un champ de mines où je n’osais plus m’avancer. Dans ma fuite en avant j’avais acheté une saab, histoire de prendre un peu de plaisir à conduire avant de ne plus pouvoir. Je venais pour la première fois de la cabosser en ne voyant pas autre véhicule, ô rien de grave, seul ce seuil d’alerte qui me disait : le temps se rapproche. Le concessionnaire (au demeurant mal organisé) m'avait puni en me privant du bijou me le troquant pour un "pot de yaourt" dixit sa collaboratrice.
Enfin j'étais à Lançon et je lorgnais sur les menus de ce “quick” me demandant si j’allais rester fidèle au long chicken que m’avait fait découvrir severine, un jour de juin 1994, ou si la rupture consommée me glissait vers une salade composée.
Je cherchais une caisse libre, intrigué par l’agitation d’une femme tentant de répondre à la sonnerie intempestive de son téléphone. Ce qui m’attire souvent tient moins au profil des gens qu’à des faits anodins qui projettent un éclairage inattendu. Je la connaissais. Rien qu’à la voir se contorsionner pour fouiller dans son sac, sans même voir son visage ; c’était Natacha.
L’envie me prie de taper un sms style “je ne te conseille pas le long chicken” mais la vivacité de la danseuse ou sa fébrilité à répondre et à chercher Eva dans le périmétre, nous mirent trop vite face à face.
Bien sûr nous épiloguèrent sur la probabilité que deux êtres partant d’un même point en des temps différents se retrouvent au point “Q” (là je vous arrête, il s’agit simplement de géométrie dans l’espace, je ne peux pas mettre KFC quand même).
S’il est un être qui vaut tout les détours, c’est bien Nat. Ce n’est pas une question de beauté (indéniable) mais une question de “liberté”. Cette manière de ne pas transiger sur ce qu’elle juge essentiel dans sa vie, dans son art, dans ses relations. Les épreuves ne l’épargnent pas pour autant, elle s’y engage et tient le cap comme une navigatrice solitaire .
Là en l’occurrence, elle n’était pas seule, accompagnée d’une jeune femme en plein débat
avec sa jeune fille dont la vivacité d’esprit et de réparties m’incitérent à penser qu’être parent se devait d’être subtil.
Les mères et leur filles reprirent leur trajet vers Nice et la Corse tandis que je montais dans la corsa pour une destination un peu moins balnéaire.
SI LA DANSE VOUS TENTE ET SI NÏMES EST VOTRE RéSIDENCE :
Alors frappez à la porte de "Danse à Nîmes" et vous serez conquis(e)!
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