lundi 16 août 2010

29 avril/ 2 mai///Pink Floyd - Another Brick in the Wall


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Ce soir en rentrant dans mon hum sweet home, je me suis dit que je venais
de vivre un des plus beaux jours de ma vie.
À dire vrai, cette notion n’est que très personnelle et mérite quelques éclaircissements.
Un beau jour a tjs été pour moi une leçon de vie, cette dimension enrichissante qui vous fait conclure que dès lors vous ne serez plus le même ou que votre approche du réel rayonne d’un nouvel éclairage.
Les filles sont allées voir leur grand-mère maternelle en ma compagnie. Ce n’est jamais une promenade que d’aller à la rencontre d’un être en souffrance et je me demandais si l’épreuve pouvait être économisée.
J’émettais la supposition simplement pour la rejeter. Nous devons à tout âge nous confronter
à ces épreuves de la vie par ce qu’elles nous fondent, irriguant notre esprit de l’infini questionnement. Nous ne choisissons pas toujours les moments de ces rendez-vous.
En décembre dernier un copain me disait “je ne peux pas aller voir Michel, je ne supporte pas l’idée qu’il souffre”. La banalité de la réflexion m’a plongé dans une colère intérieure qui couve encore. Mais fuir la douleur d’autrui est bien un comportement majoritaire. La douleur, la souffrance font peur. On pressent une contagion et l’irrationnel nous inocule à nouveau toutes nos frayeurs enfantines d’insécurité. Mais l’épreuve “réelle”, c’est l’autre qui la traverse dans cette brutalité d’une solitude à vif. Etre aux côtés. Je ne crois pas aux vertus miraculeuses de l’empathie mais je crois profondément qu’il faut “être aux côtés” de nos proches. Veiller dans cette économie de mots et cette prodigalité de menus gestes, de cette attention qui n’exonérent pas l’autre de sa marche vers l’ultime rendez-vous.
Le savoir-être n’est probablement pas de l’ordre de l’inné. C’est dans mon esprit une forme première de l’intelligence qui induit une acuité de raisonnement , d’analyses, de décisions : un engagement. Que ces enfants de 15 et 10 ans aient répondu présentes me touchent déjà au plus haut point. Qu’elles s’impliquent, dans ce souci de préparer à l’autre un repas avenant, équilibré, en se souciant de ses besoins de ses attentes, en prenant l’initiative de le préparer, de le présenter. Contenant leurs émotions, insufflant leur joie de vivre, leur disponibilité, toute leur sincérité, leur spontanéité. En voyant Jade et surtout Anna Venezia, je pensais à un 3 octobre 1994 où je rencontrais pour la première fois les parents de votre mère. Et ces moments se dissolvaient dans ce débordement d’affections que témoignait Anna. Cet élan des premiers jours, son tutoiement d’enfant qui vous chavire au plus profond de votre être. Cette effraction immédiate des codes de cette famille comme une intrusion de la vie dans un langage trop convenu, trop châtié, trop désincarné. Et l’étreinte en retour de sa grand -mère en disait long sur le chemin parcouru par ces deux êtres.


Anna, chère enfant, tu n’imagines pas ce que des gestes, tes gestes, simples, sincéres
témoignent de ton intelligence devant la vie et la mort. Tu ne seras pas épargnée mais tu ne fuiras pas. Tu as en toi ce savoir-être précieux. Ce n’est pas de la simple générosité. C’est un engagement, un acte d’amour et savoir aimer est un art qui s’acquiert dans l’épreuve.
Merci à vous deux pour ce jour.

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